Semua Bab L’Alpha et la Fille du Chasseur : Bab 1 - Bab 10

•••Helena HartwellLes mots de Morgana résonnent encore dans ma tête comme des coups de marteau sur l’enclume. « Tu n’es qu’une pâle copie de ta mère, et regarde où ça l’a menée ! »Je cours entre les arbres, mes pieds nus glissant sur les feuilles humides. Les branches griffent mes bras, mais la douleur physique n’est rien comparée à celle qui déchire mon cœur. Trois ans. Trois longues années que Morgana fait partie de notre vie, et jamais elle n’a été aussi cruelle qu’aujourd’hui.Le souffle court, je m’arrête près du vieux chêne où maman avait l’habitude de m’emmener quand j’étais petite. Mes jambes tremblent et je m’effondre contre le tronc rugueux, laissant enfin les larmes couler librement.« Isabelle était si belle, si parfaite, » murmurait-elle quand elle pensait que je ne l’entendais pas. Mais aujourd’hui, elle l’a dit en face, avec cette haine froide dans ses yeux verts. « Au moins, elle a eu la décence de mourir jeune et belle. Toi, tu vieillis et tu ternis son souvenir cha

•••Kael BlackthorneLa lame siffle dans l’air et je l’esquive d’un mouvement fluide, mes réflexes de loup-garou me permettant de voir l’attaque avant même qu’elle ne soit complètement amorcée. Gareth grogne de satisfaction et enchaîne avec une série de coups que je pare sans difficulté.— Bien, » dit-il en s’arrêtant, essuyant la sueur de son front. « Tes réflexes s’améliorent. Mais tu penses encore trop en humain. Je pose mon épée d’entraînement et le regarde, haletant légèrement. — Qu’est-ce que tu veux dire ? Gareth, mon mentor depuis l’enfance, me fixe de ses yeux gris perçants. À cinquante ans, il reste l’un des combattants les plus redoutables du clan, malgré ses cheveux désormais poivre et sel. Il a été le bras droit de père pendant des décennies, et le seul à oser me dire mes quatre vérités.— Tu te bats comme si tu avais quelque chose à prouver, » dit-il en ramassant nos armes. « Un Alpha n’a rien à prouver, Kael. Il est. — Peut-être que je ne suis pas encore prêt à être

•••Helena HartwellJe n’arrive pas à dormir. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois cette ombre dans les bois, j’entends ce hurlement qui n’était pas tout à fait celui d’un loup. L’horloge de ma chambre marque minuit passé, et je sais que rester allongée ne servira à rien.Silencieusement, j’enfile ma robe de chambre et mes chaussons. La maison est plongée dans l’obscurité, Morgana dort depuis longtemps, et papa n’est toujours pas rentré de sa « chasse ». Parfois, je me demande ce qu’il chasse vraiment dans ces bois. Aucun animal ne nécessite des absences de plusieurs jours.Je descends l’escalier en évitant les marches qui grincent, habitude prise après des années de vie avec Morgana qui transforme chaque bruit nocturne en prétexte pour ses sermons matinaux. Dans la cuisine, je me sers un verre d’eau et m’installe près de la fenêtre qui donne sur la forêt.C’est là que je la vois, une silhouette argentée qui se détache entre les arbres. Mon cœur s’emballe. Un loup. Un vrai loup

•••Luna SilvermoonJe me brosse les cheveux devant mon miroir, comptant machinalement les coups. Cent. Comme chaque soir depuis l’enfance. Certaines habitudes nous ancrent quand tout le reste vacille, et ce soir, j’ai plus que jamais besoin d’ancrage.Ma visite chez les Blackthorne aujourd’hui n’a pas donné les résultats escomptés. Kael était poli, respectueux même, mais absent. Complètement absent. Comme si son esprit errait ailleurs pendant que nous discutions de notre avenir commun.— Madame ? » La voix douce de Selena m’interrompt dans mes pensées. « Vous semblez préoccupée. Je pose ma brosse et me tourne vers ma confidente. Selena est plus qu’une simple dame de compagnie, elle est ma meilleure amie depuis l’enfance, la seule personne au monde qui me connaît réellement. Ses cheveux roux encadrent un visage intelligent marqué par la loyauté, et ses yeux verts ne ratent jamais rien.— Dis-moi, Selena, qu’as-tu pensé de Kael aujourd’hui? Selena s’assoit sur le bord de mon lit, adop

•••Tobias HartwellJe nettoie méthodiquement ma lame d’argent, chaque geste répété des milliers de fois au cours des dernières années. L’argent doit briller comme un miroir, sans la moindre trace de ternissure. Une lame mal entretenue peut coûter la vie quand on chasse ce que je chasse.Ma forge personnelle, installée dans la cave de notre maison, résonne du bruit du métal contre la pierre à aiguiser. C’est ici que je prépare mes armes spéciales, celles que personne d’autre ne doit voir. Les balles d’argent béni, les lames trempées dans l’eau bénite, les pièges conçus pour capturer des créatures qui ne devraient pas exister. Mais qui existent.La porte de la cave grince et Roderick descend les marches, sa jambe boiteuse le ralentissant. Mon ancien mentor a soixante-dix ans maintenant, mais ses yeux restent aussi aiguisés qu’à l’époque où il m’a tout appris sur la chasse aux créatures surnaturelles.— Alors ? » demande-t-il en s’installant sur un tabouret près de mon établi. « Qu’as-tu