CALANDRALa nouvelle ne m’est pas apportée comme une rumeur, mais comme une gifle. Elle entre dans ma chambre par la bouche de ma servante, mais c’est dans ma chair qu’elle retentit. Je tiens encore ma tasse de thé froide, fade, à moitié oubliée , quand elle s’agenouille au seuil. Ses doigts tremblent, ses yeux se baissent.— Madame… j’ai vu quelque chose.Sa voix vacille, faible, comme si elle craignait d’ajouter une pierre de plus à mon fardeau.— Dis, ordonné-je d’un ton sec.Elle se mord la lèvre, puis lâche d’un souffle :— Ce matin… le Roi a fait préparer un bain pour la dame Sélia. Un bain parfumé, aux fleurs blanches. Je l’ai vu de mes yeux. On l’a dévêtue, lavée, peignée, servie comme… comme on vous sert, d’ordinaire.Un voile noir passe sur ma vue. Ce rituel, ce soin, ce privilège réservé à la couronne… il l’a offert à elle.— Continue, dis-je d’une voix basse, maîtrisée au prix d’un effort surhumain.— Après cela, poursuit-elle, le Roi l’a appelée. Elle l’a suivi, et quand
Terakhir Diperbarui : 2025-09-19 Baca selengkapnya