CALANDRALe matin s’étire, doré et lent, sur les tours du palais.La lumière s’infiltre entre les rideaux de velours, caresse les mosaïques du sol, se glisse sur les tentures couleur de braise.L’air porte encore un parfum d’ambre et de peau, un reste de chaleur, un souffle d’après.Tout ici semble apaisé.Et moi… je me sens invincible.Je suis allongée dans les draps froissés, la tête tournée vers la fenêtre entrouverte.Le vent soulève les voilages, fait danser la flamme d’une bougie oubliée.Sur l’oreiller à côté du mien, un creux subsiste encore, empreinte de son passage.Il est parti il y a peu, sans un mot, comme toujours.Mais cette fois, je ne ressens ni frustration ni crainte.Car je sais : il n’a pas fui.Cette chambre n’est pas la sienne, c’est la mienne.Et pourtant, c’est ici qu’il est venu.C’est ici qu’il m’a cherchée.Je le revois, debout dans l’ombre, son regard brûlant d’une fièvre que je n’avais jamais vue.Une nuit étrange, suspendue, où le silence du roi s’est fen
Last Updated : 2025-10-23 Read more