CALANDRALe matin filtre par les tentures épaisses, un rai pâle qui effleure les draps encore souillés de sueur et de vin. L’air sent la fièvre de la nuit, un parfum de violence et de plaisir mêlés.Lucian n’a pas dormi. Je le sais, je le vois : son dos tendu, ses épaules nouées, ses yeux brûlés de cernes. Il reste immobile, mais chaque nerf de son corps hurle.Il est beau ainsi, épuisé comme un fauve revenu bredouille de la chasse. Et moi, je suis celle qui recueille cette fatigue, qui absorbe ce poids, qui se repaît de son tourment.Je me penche vers lui, les draps glissant de mes épaules, laissant mes marques à nu : morsures, griffures, hématomes. Mes trophées. Des cicatrices éphémères, mais assez éclatantes pour rappeler ce qu’il m’a donné, ce qu’il a pris. Et je sais qu’il les voit. Je sais qu’il les reconnaît comme siennes. Ces marques sont mon sceptre invisible.Je souffle son nom, si bas que ce n’est qu’un frisson :— Mon roi…Il ne répond pas. Ses yeux fuient, happés par une
Terakhir Diperbarui : 2025-08-22 Baca selengkapnya