All Chapters of Vendue À Un Homme Cruel : Chapter 11 - Chapter 20

Midi approchait. Le bâtiment baignait dans une lumière blanche, et les pas s’accéléraient dans les couloirs de l’étage principal. L’agitation des réunions, des déjeuners d’affaires, des conversations pressées emplissait l’air d’un faux brouhaha vivant.Et au milieu de tout ça, Léna frottait le sol, silencieuse, presque invisible.Elle était agenouillée devant une grande baie vitrée, une raclette à la main, un seau d’eau savonneuse à côté d’elle. Ses genoux lui faisaient mal. Le tissu de sa jupe d’uniforme collait à sa peau moite. Une mèche blonde lui tombait devant les yeux, trempée de sueur.Elle travaillait méthodiquement. Sans relâche. Sans distraction.Depuis ce matin, elle n’avait pas croisé Ilyès. Et c’était mieux ainsi. Mais elle sentait encore son ombre. Sa voix. Ses ordres.Elle essaya de respirer lentement, de concentrer ses pensées sur ce qu’elle faisait. Une tâche à la fois. Une ligne propre à la fois. Tiens bon.Puis elle entendit des talons claquer au bout du coulo

Le bureau s’était refermé sur le silence, à peine brisé par les pas de Silvia quittant les lieux à 19h13, après avoir lancé un simple : — Je te laisse y penser. Elle n’avait pas embrassé Ilyès. Elle n’avait pas attendu sa réponse. Elle avait seulement posé le test négatif sur son bureau, comme on jette une feuille inutile à la poubelle. Il était resté assis là, dans son fauteuil, les yeux fixés sur le petit bâton blanc. Une seule barre rose. Encore. Cinq tentatives. Cinq échecs. Il avait l’impression que chaque test lui arrachait un morceau de ce qu’il était. Son père ne cessait de lui poser la question : “Quand est-ce que tu me donnes un petit-fils, Ilyès ?” Sa mère, plus subtile, parlait déjà de solutions traditionnelles, de guérisseurs, de “femmes de confiance”. Il arriva à la maison et se dirigea vers son Bureau il s’assit et commença à penser à tout ce que Silvia avait dit… Lui n’était pas prêt à avouer sa faiblesse. Et surtout pas à son sang. Il se leva final

La nuit avait déployé son manteau noir sur la villa. Tout dormait, ou faisait semblant. Le silence était si épais qu’on pouvait presque entendre les pensées. Dans la chambre du fond, Léna était recroquevillée sur son lit. Elle ne dormait pas. Elle n’en était plus capable. Le refus qu’elle avait osé prononcer résonnait encore dans sa tête. Son cou portait la trace des doigts d’Ilyès. Ses bras tremblaient. Dalia lui avait apporté une tisane chaude et une pommade, mais Léna n’avait rien avalé. Elle était restée là, immobile, le regard fixé sur le plafond, à écouter chaque bruit dans la maison. Chaque pas. Chaque souffle. Vers une heure du matin, elle entendit la porte du manoir s’ouvrir. Puis se refermer. Un silence. Puis… des pas. Des pas lourds. Lents. Inévitables. Elle comprit aussitôt. Il venait. Elle s’assit d’un bond sur son lit. Son cœur battait si fort qu’il semblait vouloir fuir sa poitrine. La poignée tourna. — Non… non… non… murmura-t-elle en reculant

Il était un peu plus de quinze heures lorsque Léna termina son service au rez-de-chaussée du bâtiment. Elle passa silencieusement devant le bureau de direction sans même lever les yeux. Riot était peut-être encore là mais elle ne voulait plus de problème. Pas après les mots d’Ilyès. Pas après cette menace. Elle traversa le hall, longea les murs. Et s’arrêta là où on lui avait dit d’attendre. La réception. Une banquette en cuir froid, une plante en pot, des magazines froissés sur une table basse. Et le silence. Léna s’assit. Dos droit. Les mains posées sur les genoux. Et elle attendit. Les minutes devinrent des heures. À travers les baies vitrées, le jour déclina lentement. Les employés sortaient. Un à un. Les talons claquaient. Les rires s’éloignaient. Les portes se refermaient. Elle était toujours là. À attendre. Le téléphone de la réception sonna plusieurs fois. La standardiste la regarda à peine. À 17h30, elle éteignit son poste, mit sa veste et s’en alla. Léna ét

Elle s’installa sur un tabouret haut, croisa les jambes et fit claquer ses ongles parfaitement manucurés contre le plan de travail. — J’ai faim, dit-elle. Léna ne bougea pas. — Toi, la fille, prépare-moi des crêpes. Avec du miel. Et du jus pressé. Pas ce truc industriel. Un silence. Léna ouvrit la bouche, un peu figée. — Dalia s’en occupe, dit-elle prudemment. — Ah non, non, non, s’exclama Silvia avec un rire bref. — Dalia m’a déjà servi hier. Et toi, tu vis ici gratuitement, non ? Il serait temps que tu serves à quelque chose. Dalia baissa les yeux. Silencieuse. À ce moment-là, une voix résonna dans le couloir. Ilyès. Il entrait dans la pièce, pantalon de jogging noir, torse couvert d’un simple tee-shirt blanc, les cheveux encore légèrement humides. Il s’arrêta en voyant la scène. — Il y a un problème ? demanda-t-il d’un ton neutre. Silvia joua la comédie sans même hésiter. — Ta petite pensionnaire refuse de me faire le petit déjeuner. Léna serra les dent