La matinée s’ouvrit comme un rituel mécanique dans la tour Reyford. Les lumières artificielles baignaient les couloirs d’une clarté froide, les portes s’ouvraient et se fermaient avec des claquements secs, et les cadres défilaient dans leurs costumes impeccables, un café brûlant à la main, des dossiers coincés sous le bras.Rien, en apparence, n’avait changé. Et pourtant, Alec Reyford avait l’impression d’évoluer dans un décor étranger.Dans la salle de réunion du 28ᵉ étage, le ballet habituel battait son plein. Graphiques projetés sur les murs, voix qui s’élèvent pour défendre une prévision, une stratégie, un budget. Stylo qui claque, gobelet en plastique froissé, soupirs étouffés. Lui, d’ordinaire si attentif, si tranchant, semblait absent.Car dans sa tête, il résonnait encore une autre voix.Pas celles, ternes et calculées, de ses associés. Pas le ton obséquieux de ses directeurs qui craignaient chaque hausse de sourcil. Mais cette voix basse, à la fois retenue et vibrante, qui av
Last Updated : 2025-08-28 Read more