Semua Bab BAISE-MOI 3: Bab 41 - Bab 50

LÉOLa clé est toujours sur la table, un petit objet métallique qui scintille sous les spots. Elle est là, tous les jours. Un rappel constant de ma prétendue liberté. De mon choix. Je pourrais la prendre, ouvrir la porte, et partir. Mais je ne le fais pas. La porte est devenue une frontière plus infranchissable que n'importe quelle serrure. Au-delà, il n'y a que le vide, la menace des « preuves » de Juliette, le mépris de Laura, la honte. Ici, au moins, il y a elle. Sa présence est devenue mon seul point de repère, mon unique réalité, aussi toxique soit-elle.Juliette a changé. Les larmes, la vulnérabilité aperçues après le bar ont disparu, remplacées par une froideur méthodique. Elle ne me provoque plus. Elle m’entretient. Comme une plante vénéneuse dont elle surveillerait la croissance. Elle prépare les repas, choisit mes vêtements, règle la température de l’appartement. Elle me parle avec une neutralité clinique, comme un gardien parlerait à un détenu particulièrement docile.Ce so

LÉOLe mot est là, tracé sur la page blanche. Reste. Il a l'air minuscule, insignifiant, perdu dans l'immensité du vide. Pourtant, il pèse plus lourd que tout ce que j'ai jamais écrit. C'est ma signature sur le pacte. Ma renonciation définitive.Juliette n'a pas lu le cahier. Elle n'a pas eu besoin de le faire. Elle a vu la clé dans ma main serrée, elle a entendu ma voix, et cela lui a suffi. Son sourire en disait long. C'était le sourire du collectionneur qui ajoute la pièce maîtresse à sa collection. Je ne suis plus un projet, un travail en cours. Je suis achevé.Les jours qui ont suivi ont été d'une étrange sérénité. La tension a disparu. L'anticipation morbide s'est dissipée. Nous vivons dans un présent perpétuel, calme, presque domestique. Elle parle de choses banales – la météo, un film qu'elle a vu, la couleur qu'elle envisage de repeindre la salle de bains. Je réponds par monosyllabes. Nos échanges sont lisses, sans aspérités. Nous sommes comme un vieux couple qui n'a plus rie

LÉOLe temps a cessé d’exister. Il n’y a plus de hier, plus de demain. Seulement un maintenant perpétuel, doux et immuable comme le bourdonnement d’un courant sous-marin. Je vis dans le cocon de son amour, un amour qui n’a plus besoin de mots, de gestes, ni même de regards. Il est simplement là, comme l’air que je respire.L’appartement n’est plus un lieu. C’est un état d’être. Les murs blancs sont les limites rassurantes de mon univers. La baie vitrée est un tableau changeant qui ne me concerne plus. Je regarde le monde dehors comme on regarderait un film muet, avec une curiosité détachée. Ces vies, ces drames, ces joies… ils me semblent si lointains, si bruyants, si compliqués.Juliette est mon centre. Mon pôle. Elle va et vient, elle sort, elle rentre. Parfois, elle est là des jours entiers, allongée contre moi, lisant, ou simplement à observer le ciel. D’autres fois, elle disparaît pendant des heures. Je ne lui demande jamais où elle va. Je n’en ai pas besoin. Sa présence ou son a

DIANELa salle de bal étincelle sous les cristaux, un océan de rires feutrés et de regards calculés. Je navigue dans ce monde comme un prédateur dans une réserve giboyeuse, mais je n’ai d’yeux que pour une seule proie.Liam , mon ombre silencieuse on roc , mon supplice.Il se tient à trois pas derrière moi, une présence si intense qu’elle modifie la pression de l’air. Je sens son regard sur mon dos nu, une brûlure froide et contrôlée. Il accomplit son devoir avec une précision machinale, scrutant la foule, évaluant les menaces. Mais je sais. Je sais qu’il évalue aussi la courbe de ma taille, la fragilité apparente de mes épaules dénudées.Je me laisse entraîner dans la danse par des héritiers insipides, leurs mains moites sur la mienne. Je souris, je plaisante, mais chaque mouvement est calculé pour lui. Quand je tourne, la soie de ma robe vole, frôlant des hommes qui deviennent instantanément des pions sur mon échiquier. Je les utilise, ces visages interchangeables, pour provoquer en

DIANELe baiser de Liam n’est pas une soumission, c’est une déflagration. Ses lèvres sur les miennes sont une revendication sauvage, un silence qui explose enfin en un langage bien plus éloquent que toutes ses paroles mesurées. Ses mains, devenues impérieuses, quittent mes bras pour s’enfoncer dans mes cheveux, m’attirant plus profondément encore dans le vortex de son abandon. Je réponds avec une ferveur égale, mes doigts s’accrochant à ses épaules, creusant dans le tissu de sa chemise, avide de sentir la chair et le muscle en dessous.Dans un mouvement fluide et puissant, il nous entraîne vers le lit. Le choc de mon dos contre le matelas est absorbé par le poids de son corps qui s’abandonne sur le mien. Un gémissement s’échappe de ma gorge, un son de victoire pure. L’espace entre nous est réduit à néant. Je peux sentir chaque contour de lui, chaque tension, chaque preuve tangible de son désir pressé contre moi. C’est un aveu physique, plus éloquent que n’importe quel mot.Ses baisers