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Clara, jeune femme curieuse et sensible, s’abandonne peu à peu à Julien, un homme charismatique et dominateur. Leur relation glisse de la sensualité à une domination profonde, psychologique et physique. Julien la pousse hors de ses repères, explore ses limites avec cruauté et tendresse mêlées. Clara découvre en elle une jouissance troublante dans l’obéissance, l’exposition et la soumission. L’arrivée de Lou, puis de Marc, intensifie cette spirale : Clara devient l’objet d’un désir partagé, d’une double prise, pleinement consentie mais transgressive. De nuit en nuit, elle se défait de ses anciennes frontières et renaît.
Chapitre 1 — La Chaleur de Minuit
Clara
La chaleur de cette nuit marseillaise n’est pas une simple sensation c’est une peau entière, vivante, qui m’enlace, m’envahit, s’insinue entre mes jambes comme une présence invisible. L’air est saturé, moite, gonflé de sel et d’attente. La ville semble suspendue, son souffle ralenti, contenu. Mais en moi, tout s’accélère.
Je sors de la douche, l’eau dégoulinant encore de mes cheveux, coulant en filets tièdes entre mes seins, le long de mon ventre, jusqu’à se perdre sur mes cuisses ouvertes. Ma peau est brûlante, réceptive à tout. Même l’air me lèche. Mes seins, encore lourds de chaleur, se dressent à chaque mouvement. J’ai l’impression que mon corps est à vif. Et il le sait.
Je glisse sur mes épaules ce kimono bleu nuit, en soie fine, glissant comme une langue. Il ne cache rien. Il épouse. Il trahit. Je ne prends même pas la peine de le nouer. Il est là pour provoquer, pas pour couvrir.
Devant le miroir, je m’arrête.
Ma bouche est rouge, entrouverte. Mes joues marbrées de rose. Mes tétons, durs, pointent sous le tissu mouillé. Et mes yeux... Mon regard est celui d’une femme prête. Plus qu’excitée. Affamée.
Julien est là.
Derrière la porte du balcon.
Je le sens dans mes os, dans mon ventre, dans l’espace entre mes jambes qui pulse au rythme de mes pensées.
Je n’ai pas besoin de le voir. Je le devine, tendu contre la rambarde, sa cigarette oubliée au bord de ses lèvres entrouvertes, sa chemise entrouverte sur sa poitrine dorée, légèrement humide. Il regarde la mer sans la voir. Il m’attend.
Je m’avance pieds nus.
Chaque pas est une provocation.
Le carrelage tiède sous mes orteils me relie à la terre. Je suis une femme dans sa peau, dans son désir, dans sa puissance.
Quand j’ouvre la porte, l’air chaud me lèche de toutes parts.
Il ne se retourne pas.
— Tu comptes rester dos à moi ?
Ma voix est plus grave que d’habitude. Râpeuse. Chargée.
Il se retourne enfin.
Son regard glisse lentement sur moi, s’arrête sur mes seins, descend vers l’ouverture du kimono, frôle ma peau nue là où le tissu s’ouvre, puis remonte vers mes yeux. Il ne sourit pas. Ses pupilles sont dilatées. Sa mâchoire tendue. Il est au bord.
Il fait un pas.
Je le laisse venir. Je veux qu’il sente la tension. Qu’il suffoque comme moi.
Ses mains se posent sur mes hanches, me serrent comme pour vérifier que je suis bien là. Il m’attire contre lui, son torse nu brûlant sous la chemise entrouverte. Mon corps épouse le sien naturellement, comme s’ils se reconnaissaient. Il baisse la tête. Sa bouche effleure mon cou, descend lentement, s’arrête sur mon épaule.
Je frissonne violemment.
— Tu frémis comme si c’était la première fois, souffle-t-il.
— À chaque fois que tu me touches, c’est une première fois.
Il grogne quelque chose contre ma peau. Sa langue glisse sur ma clavicule, lente, chaude, possessive. Son souffle se mêle au mien. Son corps est dur contre moi. Son sexe déjà prêt, dressé, collé entre mon bas-ventre et son jeans encore fermé.
Je défais sa chemise, mes doigts tremblants d’impatience. Sa peau est salée, chaude, délicieusement rugueuse sous mes paumes. Il me dévore du regard. D’un geste, il fait tomber mon kimono au sol.
Je suis nue.
Entièrement.
Et il recule d’un pas pour mieux me voir.
Il me regarde comme on regarde une œuvre interdite, quelque chose qu’on a pas le droit de toucher, mais qu’on va pourtant profaner jusqu’au bout.
Ses doigts remontent doucement entre mes cuisses. Ils s’y attardent. Il sent à quel point je suis prête. Trempée.
— Tu n’en peux plus, hein…
— Je vais te supplier si tu tardes encore.
Il n’attend pas. Il me soulève, me plaque contre la baie vitrée brûlante du salon. Le verre me colle au dos, dur, chaud. Sa bouche m’écrase, me dévore. C’est un baiser brutal, désespéré. Nos dents s’entrechoquent. Je gémis dans sa bouche. Mes hanches roulent contre lui. Je le cherche. Je veux qu’il m’envahisse.
Sa main passe entre nous. Il ouvre son pantalon. Son sexe jaillit, dur, large, tendu. Il me pénètre d’un coup.
Je hurle.
Pas de douleur.
De la brutalité pure.
Mon corps cède sous le choc, se cambre, se tend, s’accroche à lui.
— Encore, grogné-je.
Il obéit. Me prend contre la vitre, mes seins écrasés, mes ongles creusant son dos, ma voix brisée en soupirs et gémissements bruts. Il me pilonne. Fort. Brutal. Précis. Chaque coup me rapproche de la rupture.
Il me repose au sol. Mais ne me laisse pas respirer. Il me retourne, me plie contre la table de bois, pousse mes jambes, écarte mes cuisses.
Et me prend à nouveau.
Plus profond.
Plus rapide.
Je me cambre. Je m’ouvre. Je me rends.
Ma jouissance monte, incontrôlable, brûlante. Je crie son nom.
Je me perds.
Mais il continue. Il ne s’arrête pas. Il m’attrape par les cheveux, tire doucement pour m’ouvrir encore plus à lui. Ma peau colle au bois, trempée de sueur et d’extase.
Il jouit enfin, dans un râle étouffé, les reins contractés, sa chaleur déversée en moi dans un long frisson. Il reste en moi, collé, haletant, nos souffles emmêlés.
Nous tombons à genoux sur le tapis. Nos corps enchevêtrés, nus, brûlants.
Le silence est revenu. Mais il est rempli. D’eux. De nous. D’odeur, de moiteur, de foutre et de plaisir.
La nuit n’a pas fini.
Pas encore.
Et moi…
Je ne veux plus qu’elle s’arrête.
MaëvaCinq ans plus tard .Ça fait cinq ans que je vis dans cet équilibre parfait, fragile et magnifique. Cinq ans que mon cœur bat au rythme de deux hommes.Ce matin, comme tous les matins, je prépare le petit-déjeuner dans la cuisine inondée de soleil. La maison s'éveille doucement. Quelque part à l'étage, j'entends les rires de Louis , notre dernier, celui de Raphaël . Ses pas précipités dans le couloir, puis la voix plus grave de son père qui le rattrape pour l'habiller.— " Papa ", regarde ! Je suis un super-héros !— Je vois ça, mon champion. Mais même les super-héros doivent mettre leurs chaussures.La voix d'Éliaz est tendre, patiente. Toujours ce même émerveillement dans ses yeux quand il regarde notre fils. Il ne sait pas que Liam a un demi-frère et une demi-sœur. Pour lui, Louis et Anna sont simplement ses aînés adorés.Comme s'il sentait mon regard, Éliaz lève les yeux vers moi. Son sourire est un rayon de chaleur pure, sans ombre.— Tu as bien dormi, mon amour ?— Comme u
MaëvaLa porte de la chambre se referme derrière moi, et je m'écroule contre le bois, mes genoux cédant enfin sous le poids de la trahison. Je serre mon fils contre moi si fort qu'il geint, et je desserre aussitôt mon étreinte, honteuse. Je cherche dans son petit corps chaud un antidote au poison qui vient de couler dans nos veines, mais je ne trouve que l'amertume de mon propre cœur. Ses pleurs s'apaisent, remplacés par des petits hoquets humides contre mon cou. Chaque larme sur ma peau me rappelle la mienne, celle que je n'ai pas versée, étouffée par la honte et la lâcheté qui m'habitent désormais.À travers la porte, je perçois le silence d'Éliaz. Ce n'est pas un silence vide, mais un silence lourd, pensant, dangereux. Je retiens mon propre souffle, tendue à craquer, m'attendant à ce qu'il explose, à ce qu'il arrache la porte derrière laquelle je me cache. Je m'attends à l'entendre fuir, claquer la porte d'entrée, abandonner cet appartement qui sent maintenant le mensonge et la tra
MaëvaLe « Non » d’Éliaz résonne comme un verre qui se brise sur le carrelage. Aigu, tranchant, définitif. Mon propre cœur s’arrête de battre, suspendu dans l’espace béant que ce son a créé.Je me précipite vers la chambre, mes jambes flageolantes retrouvant une force désespérée. La honte, la peur, tout est balayé par une terreur primale. Je m’attends à tout. Aux cris, aux coups, au chaos.La scène qui m’accueille est bien pire.Éliaz est figé sur le seuil, le dos raide, les poings serrés le long du corps. Son regard est fixé sur l’intérieur de la pièce, et je vois le tremblement presque imperceptible qui parcourt ses épaules.Et lui… l’autre. Son père. Debout, près du lit défait, déjà habillé, ou presque. Sa chemise est encore ouverte, ses cheveux en désordre, mais il affiche un calme, une maîtrise qui me glace le sang. Il ne baisse pas les yeux. Il ne semble même pas surpris. C’est comme s’il attendait.— Père, qu’est-ce que tu fais là ?La voix d’Éliaz est étranglée, un filet rauqu
MaëvaLa serviette frotte ma peau avec une brutalité qui frise l'automutilation. Je frotte, je frotte encore, comme si je pouvais effacer la mémoire de ses mains, de sa bouche, de son corps contre le mien. Mais l'eau a séché, laissant derrière elle une moiteur coupable, une chaleur sourde qui persiste entre mes cuisses, sur ma poitrine, partout où il s'est attardé. La serviette sent le propre, le lavande, mais sous cette fragrance domestique, je crois encore percevoir l'odeur de lui, de nous, un mélange musqué et salé qui colle à mes narines.Les pleurs de Raphaël percent à nouveau le brouillard de mes sens, plus aigus, chargés d'une détresse réelle qui me transperce le cœur. Mon bébé. Mon fils. Sa petite voix déchire la chape de honte qui m'étouffe. Je dois y aller. Je dois être une mère. Le sein qui le nourrit, les bras qui le bercent, la voix qui l'apaise. Pas cette femme aux yeux fiévreux, au corps encore frémissant des assauts d'un autre.Je passe la robe de chambre d'un geste br
MaëvaLa dernière vague de plaisir se retire, me laissant pantelante, vidée, la conscience engourdie. Le poids de son corps sur le mien est une ancre dans le réel, le seul point fixe d’un monde qui a volé en éclats. Je sens son cœur battre contre mon sein, un rythme fou et sauvage qui répond aux coups désordonnés du mien.Il se retire enfin, avec une lenteur qui fait frémir chaque parcelle de moi, hypersensible. Le contact se rompt, et un froid immédiat m’envahit, comme si on m’avait arraché une seconde peau. L’air de la chambre caresse ma peau moite et je frissonne.La raison revient en coup de vent, glaciale et assassine.Le bruit d’un pleur lointain, étouffé par les murs, me transperce l’âme.Raphaël , mon bébé. Mon fils de six mois.La culpabilité me transperce, plus aiguë et plus douloureuse que tout ce que je viens de vivre. Elle déchire la brume du désir, la réduit en cendres. Je me soulève sur les coudes, le corps lourd, meurtri, vibrant encore de lui.— Je… Je dois y aller…Ra
MaëvaJe reste silencieuse, prisonnière de son regard et du tourbillon de mes émotions. La peur et le désir se livrent une guerre sans merci. Ma bouche s’entrouvre, prête à formuler un refus, à invoquer la raison, la morale, tout ce qui devrait nous séparer.Mais les mots meurent avant même de naître.Il devine mon combat intérieur. Un éclair de compréhension, puis de décision, traverse son regard. Avant que je puisse prononcer une syllabe, il se penche et sa bouche capture la mienne.Ce n’est pas un baiser doux ou questionneur. C’est une affirmation. Une prise de possession. Sa langue envahit ma bouche avec une urgence sauvage, étouffant ma velléité de protestation. Un gémissement m’échappe, un son étranglé, moitié surprise, moitié capitulation. Mes mains, qui s’étaient levées pour le repousser, se posent sur son torse, les doigts s’enfonçant dans sa chair ferme, s’y accrochant comme à une bouée.Tout mon corps s’embrase. La peur, les doutes, sont balayés par un raz-de-marée sensorie







