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Chapitre 2

Auteur: Branche Flamboyante
Au téléphone, Manon est restée silencieuse quelques secondes avant de répondre : « D'accord. Demain, ton père et moi irons discuter de ce mariage arrangé. »

Lucie n'a pas dormi de la nuit. Florian n'est pas rentré.

Le lendemain matin, elle a reçu un message de lui : « Lucie, un problème au bureau. Je pars en déplacement trois jours. »

Elle n'a pas répondu, se contentant de réserver simplement un billet d'avion pour le pays A, sept jours plus tard.

Elle a commencé ensuite à faire ses valises. Après toutes ces années de vie commune avec Florian, ses affaires s'étaient accumulées.

Mais dans la situation actuelle de la famille Masson, elle ne pouvait plus se permettre de dépenser sans compter. Alors elle a mis en vente sur Internet tout ce qui pouvait l'être.

En fin d'après-midi, une notification est apparue sur son réseau social. Un message d'un inconnu.

« Salut Lucie ~ »

Lucie a ouvert le chat. La photo de profil montrait un test de grossesse tout frais, et le pseudo était « Céleste en pleine félicité ».

De toute évidence, Céleste avait créé ce compte secret, dont Lucie était la seule « amie ». Elle n'osait pas annoncer sa grossesse publiquement.

Une minute plus tard, Céleste a partagé une nouvelle publication : des photos de Florian l'accompagnant à sa consultation prénatale. La légende disait : « Voilà, futur papa parfait, riche et aux petits soins. »

Lucie a percé son jeu. Elle a liké et a commenté : « Après m'avoir pris ma moelle osseuse pour guérir, tu viens me provoquer ? Céleste, tu peux être plus ignoble ? »

Le lendemain, Lucie a fait ses adieux à ses meilleures amies et a finalisé quelques ventes d'occasion.

Sur le chemin du retour, elle a reçu une deuxième publication de Céleste : encore des photos, cette fois de Florian l'aidant à choisir des robes de grossesse. Rose, blanc… chaque modèle était ravissant.

Lucie a vérifié la réponse à son commentaire précédent. Céleste avait répliqué, arrogante : « C'est pas moi qui t'ai suppliée pour ta moelle osseuse. C'est Florian qui m'a forcée à l'accepter. Il s'inquiétait pour moi. »

Lucie a ricané et a répondu : « ? »

Le troisième jour, Lucie a vendu tous les cadeaux offerts à Florian au fil des années : chemises, chaussures, montres…

Céleste, quant à elle, a publié à nouveau. Cette fois, c'était Florian qui lui avait réservé une maternité de luxe. Son commentaire était aussi provocateur que jamais : « C'est dangereux de me choyer comme ça. »

Cet après-midi, Florian est rentré enfin. Son regard s'est posé sur la chambre étrangement vide et sur une valise rose qui n'y était pas la veille. Ses sourcils épais se sont froncés :

« Pourquoi la maison est à moitié vide ? Et mes chemises, celles que tu m'avais offertes, elles sont où ? Et cette valise, pourquoi ? »

Lucie a baissé les yeux, ses prunelles claires voilées d'indifférence. Elle a trouvé une excuse à la hâte : « Ces chemises étaient démodées, je les ai jetées. Et puis je pensais partir en voyage... mais finalement non. »

Florian a cru qu'elle lui en voulait de l'avoir négligée pendant trois jours. Il a sorti alors un contrat d'achat qu'il avait préparé à l'avance : « J'ai été débordé cette semaine, mais je t'ai commandé une Lamborghini édition limitée. On ira la chercher ensemble. »

Lucie a contemplé le document sans un mot.

Contrairement à la plupart des femmes, elle ne raffolait ni des sacs ni des bijoux, mais seulement des voitures de sport. Ce modèle en particulier était celui qu'elle convoitait depuis des semaines.

Florian l'avait personnalisée en noir et rose, ses couleurs préférées. Même les sièges arboraient son personnage de dessin animé adoré.

En huit ans, Florian avait mémorisé chacun de ses goûts.

Si elle n'avait pas entendu sa conversation avec Natalie devant la porte de l'hôpital, elle aurait été touchée.

« Merci. » Elle a reposé le contrat sans émotion.

Florian s'est rapproché, lui a pincé doucement la joue d'une blancheur laiteuse : « Tu fais encore la tête ? Ce soir, il y a une soirée. Je t'emmène pour te changer les idées. »

Lucie allait refuser, mais il l'a entraînée déjà vers le rez-de-chaussée.

La Bentley venait à peine de démarrer que le téléphone de Florian a sonné. C'était Céleste.

Lucie n'a pas distingué clairement la conversation, mais elle a perçu ces mots étouffés : « Florian... viens vite, aide-moi ! »

Le visage de Florian s'est durci. Il a ouvert une application, a localisé Céleste en temps réel et a fait immédiatement demi-tour.

« On oublie la soirée. Céleste s'est fait enlever. Je dois y aller. »

Il conduisait à une vitesse folle, franchissant une dizaine de feux rouges sans même ralentir.

Vingt minutes plus tard, il a repéré la voiture noire où se trouvait Céleste. Les yeux plissés, il a écrasé l'accélérateur à fond.

BANG !

L'arrière de la voiture noire s'est écrasé instantanément sous le choc.

Mais à la seconde suivante, un complice leur a percuté violemment sur le côté passager !

Lucie n'avait pas le temps d'esquiver. Un coup violent à la tête, et le sang a jailli, écarlate, glissant le long de son front jusqu'à ses joues pâles. Une douleur insoutenable, comme des milliers d'aiguilles lui transperçant le crâne, lui a coupé le souffle. Elle ne pouvait même plus parler.

Pourtant, Florian ne lui a pas accordé un seul regard. Ses yeux restaient rivés sur Céleste, dans la voiture noire.

Après trois collisions, le véhicule forcé à s'arrêter, ses occupants se sont enfuis précipitamment dans une autre voiture.

Florian a ouvert sa portière, a soulevé Céleste à l'arrière, son regard noir empreint d'une inquiétude inédite : « Ça va ? Tu es blessée quelque part ? »

Céleste s'est blottie contre lui, tournant vers lui une joue rougie par la gifle, pleurant à chaudes larmes : « C'étaient des ennemis de mon père... Ils m'ont juste giflée, ce n'est rien... »

Son expression a serré le cœur de Florian. Hors de lui, il a grondé : « Comment ça, ce n'est rien ? Même à l'étranger, tu as toujours été protégée et choyée ! Tu n'as jamais subi ça ! Et avec ton état... Si quelque chose arrivait au bébé ?! »

« C'est de ta faute ! Tu es arrivé si tard ! J'avais tellement peur... »

« Désolé, ma chérie, c'est ma faute. Je t'emmène faire un check-up complet. »

Il a installé Céleste à l'arrière de la Bentley et, en cinq minutes à peine, ils sont arrivés à l'hôpital. Sans perdre une seconde, il l'a portée jusqu'aux urgences.

Il n'a même pas remarqué Lucie, toujours assise à la place du passager, les yeux rougis, son sang coulant en abondance...
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