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Chapitre 54 : La Flamme et le Vent
ปรับปรุงล่าสุด:
2025-05-19 18:14:37
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ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 106 — Là où le désir devient rituel
AelyaJe me réveille avant lui.Ou plutôt je me réveille avec lui.Parce qu’il ne dort jamais vraiment. Les vampires glissent, s’enfoncent dans un silence qui n’appartient qu’à eux. Une absence de battement. Un repos qui ressemble à la mort, mais qui vibre encore sous la surface. S’il dort, c’est contre moi. Parce que je suis vivante. Parce que mon souffle le berce. Parce que mon odeur le retient ici.Je ne bouge pas. Je savoure.Ma joue contre son torse. Sa peau froide, lisse, comme taillée dans l’ombre. Mais à mesure que mon corps l’enlace, je sens la température changer. Il se réveille. Ou plutôt : il revient.À moi.À lui.À nous.Son bras se referme sur moi. Juste assez pour me rappeler qu’il est là. Qu’il me sent. Qu’il me choisit.Ses doigts caressent ma hanche nue.Un mouvement doux. Ancré. Ancien.— Bonjour, louve, murmure-t-il contre mes cheveux.Sa voix est rauque. Frémissante d’un désir pas encore nommé. Ou peut-être d’une faim.— Bonjour, mon vampire.Je relève la tête. N
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 105 — Là où l’amour ne calcule pas
AelyaJe suis là contre lui.Je ne suis pas en train de me protéger.Je ne me tiens pas droite comme un mur. Je ne surveille pas les issues. Je ne prépare pas une fuite imaginaire. Je respire. C’est tout. Et c’est immense.Son bras m’enveloppe. Sa chaleur me traverse. Sa main effleure ma nuque comme on caresse un souvenir précieux.Il ne cherche rien.Il m’offre tout.Ce silence est plein. Vibrant. Il contient l’écho de tout ce que nous avons traversé. De tout ce que nous n’avons jamais su dire. Il est comme un pont invisible entre lui et moi, fait de regards qui n’ont jamais cessé de se chercher.Je ferme les yeux. Je glisse un peu plus contre lui.Il ne bouge pas. Il m’attend.— Tu m’as manqué, je souffle. Même quand tu étais là.Je ne sais pas pourquoi je le dis. Peut-être parce que c’est vrai. Peut-être parce que c’est maintenant ou jamais.Il ne répond pas tout de suite.Mais je le sens se tendre un instant. Puis il m’embrasse sur le front.— Je sais. Toi aussi.Je lève les yeux
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 104 — Là où le monde recommence doucement
AelyaÇa commence par une invitation anodine.Un message d’Élise, envoyé en fin de matinée :« On se fait une soirée chez Louis. Quelques potes, rien de dingue. Viens si tu veux. »Je reste figée devant l’écran. Longtemps.Pas parce que je doute d’elle.Mais parce que je doute de moi.Je relis les mots plusieurs fois. Je les laisse résonner dans mon corps.Je ressens un pincement dans la poitrine, cette vieille angoisse qui chuchote :« Et si tu ne savais plus faire ? »Kael me regarde par-dessus sa tasse.— Qu’est-ce qu’il y a ?Je ne réponds pas tout de suite.Je lui tends le téléphone.Il lit. Il comprend.Il me sourit. Léger. Apaisant.Pas d’injonction. Pas de solution magique.Juste cette lumière dans ses yeux :Tu peux y aller. Tu n’es plus seule.Et c’est ça, je crois, qui me donne la force de répondre.« D’accord. Je viendrai. »Je pose le téléphone. Je souffle.C’est dit.Je vais y aller.La journée passe lentement.Pas de vertige, mais une tension douce.Une attente suspendu
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 103 — Là où le calme s’apprend
AelyaLes jours suivants s’étirent, simples et clairs comme des draps fraîchement lavés.Je me réveille à des heures normales. Je mange quand j’ai faim. Je n’attends plus que la nuit tombe pour respirer. Je ne redoute plus le matin comme une agression.Je réapprends le calme.Pas celui qu’on subit en silence, recroquevillé sur soi, le cœur en mode survie. Mais celui qu’on choisit. Celui qu’on apprivoise. Celui qui s’offre quand on accepte d’exister sans être en alerte constante.Kael est toujours là. Présent sans être étouffant. Il se lève avec moi, travaille parfois dans le salon, m’attend pour déjeuner. Il m’écoute sans poser de questions inutiles. Parfois, il pose une main sur ma nuque, une caresse muette, un appui.Et je crois que c’est ça, sa plus grande force : il ne veut rien réparer. Il me laisse le temps de le faire moi-même.Je range l’appartement. Pas comme un exutoire. Comme un soin. Chaque étagère nettoyée, chaque pile de livres triée, c’est une part de moi que je réintèg
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 102 — Là où les silences portent
AelyaJe me réveille sans alarme.Pas de sursaut, pas de cauchemar. Juste la lumière grise du matin qui filtre à travers les rideaux entrouverts, et le souffle paisible de Kael contre ma nuque.Il dort encore. Une main posée sur ma hanche, comme un ancrage. Je reste là un instant, à écouter. À sentir. Mon cœur bat calmement, sans précipitation. Il y a encore ce vertige, au creux du ventre, mais ce n’est plus de la peur. C’est un espace à apprivoiser. Une page blanche.Je me lève sans faire de bruit.La douche me délasse, mais je m’attarde un peu trop sur le miroir. Mon reflet me regarde avec une douceur nouvelle. Il y a des cernes, oui. Des cicatrices que personne ne voit. Mais il y a aussi autre chose. Une étincelle timide, mais là. Un début.Je fais du café. Pas pour m’occuper. Pour exister dans cette cuisine que j’ai trop longtemps désertée. Chaque geste me replace dans le présent. Ouvrir le placard. Mesurer les cuillères. Écouter le sifflement de la cafetière. C’est idiot. Et néce
ENTRE CROC ET TÉNÈBRE Chapitre 101 — Là où le monde nous attend
AelyaLe voyage de retour me semble irréel.Le moteur ronronne doucement, les kilomètres défilent à travers la vitre comme des fragments d’un rêve qu’on abandonne à mesure qu’on se rapproche du réveil. Je reste là, le front contre la vitre, les yeux grands ouverts sur le monde extérieur, mais mon esprit encore suspendu entre ce que j’ai laissé là-bas, au bord du lac, et ce que je redoute de retrouver ici.Kael conduit en silence, sa main libre posée sur ma cuisse, douce, immobile, rassurante. Sa présence est un point d’ancrage, une gravité silencieuse qui m’empêche de dériver complètement.Je me sens comme un fil tendu.Le silence dans la voiture n’est pas lourd. Il est tendre. Il m’enveloppe comme une couverture qu’on ne veut pas encore replier. Comme s’il savait, lui aussi, que le tumulte nous attendait au seuil de la ville.Et la ville se dessine enfin.Grise. Mouvante. Tranchante.Les immeubles surgissent à l’horizon comme des souvenirs qu’on n’a pas choisis. Les néons, les embout
