Il était encore perdu dans ses pensées lorsqu’une silhouette familière entre dans le café.
C’est Marco, un vieil ami d’enfance, un de ceux avec qui Joaquin a grandi dans le quartier. Marco, toujours aussi optimiste malgré les difficultés, a toujours eu cette capacité à transformer chaque situation en opportunité. Il s’assoit à la table de Joaquin, un sourire éclatant sur le visage, comme s’il portait avec lui un secret important.
— Alors, mon vieux, tu m’as l’air d’un homme fatigué, dit Marco en riant, posant son sac sur la table. Tu sais, t’es pas obligé de tout porter tout seul, tu pourrais bien accepter un peu d’aide, non ?
Joaquin lui lance un regard fatigué, mais sourit tout de même.
— C’est la vie, Marco. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, n’est-ce pas ?
Marco hoche la tête, mais son regard devient plus sérieux.
— Tu sais, il y a une opportunité qui pourrait t’intéresser. J’ai entendu dire qu’ils cherchent un nettoyeur et un jardinier pour la villa de Monroe. C’est un gros contrat. C’est à quelques kilomètres de la ville, dans un quartier huppé. Je suis sûr que ça te permettrait de souffler un peu.
Joaquin fronce les sourcils, intrigué mais aussi sceptique.
— La villa de Monroe ? C’est... c’est le domaine des Monroe, non ? Des gens ultra-riches ? Pourquoi diable ils chercheraient quelqu’un comme moi ?
Marco sourit, une lueur de malice dans ses yeux.
— C’est pas ce que tu crois. Tout ce que je sais, c’est qu’ils ont des besoins assez spécifiques, et les gens du coin cherchent toujours quelqu’un de discret, quelqu’un qui sait tenir sa langue. Tu as l’habitude de travailler sous pression, non ?
Joaquin se redresse, pensif. Travailler dans une villa aussi prestigieuse serait un changement radical par rapport à ses emplois habituels. Cela pourrait peut-être être l’opportunité qu’il attendait pour améliorer un peu la situation, même s’il sait que ce monde est totalement éloigné de ce qu’il connaît.
— Et tu penses que je peux y aller ? demande Joaquin, sa curiosité piquée. Je veux dire, quelqu’un comme moi, ça ne risque pas de poser problème là-bas.
Marco rit doucement.
— C’est à toi de voir. Mais je sais qu’ils recherchent quelqu’un de fiable, quelqu’un qui n’attire pas l’attention, un travailleur honnête. Et avec ta capacité à garder des secrets, tu pourrais très bien t’intégrer. Si tu veux, je peux t’y recommander.
Joaquin reste silencieux un instant, pesant le pour et le contre. L’idée de travailler dans un endroit aussi luxueux est à la fois intimidante et excitante. Peut-être que c’est l’occasion de sortir de ce cercle sans fin dans lequel il s’enferme chaque jour, à la merci de la pauvreté et des petites victoires quotidiennes.
— Je vais y réfléchir, dit Joaquin enfin, son regard se posant sur l’article du journal à côté de lui, où Cassandra Moreau est mentionnée une nouvelle fois. Mais je vais voir ce que ça donne.
Marco se lève, prêt à repartir.
— Bien, alors tiens-moi au courant. Je suis sûr que ce serait une bonne opportunité pour toi, Jo.
Joaquin le regarde partir, un mélange de nervosité et d’espoir s’épanouissant en lui. Peut-être que cette villa pourrait être la porte d’entrée vers un autre monde. Un monde où les choses ne sont pas dictées par les heures interminables de travail, mais par des choix qu’il pourrait faire pour lui-même, sans avoir à toujours sacrifier ses rêves.
Le soir tombe lorsque Joaquin rentre enfin chez lui. Il pousse la porte de l’appartement modeste qu’il partage avec Sofie. L’air lourd de la journée semble l’envelopper alors qu’il se laisse tomber sur le canapé, exténué par une autre journée sans fin de travail. Sofia, toujours aussi belle mais avec un air préoccupé, se tourne vers lui depuis la cuisine où elle est en train de préparer un simple dîner.— Ça va ? Tu as l’air épuisé, dit-elle d’un ton doux, mais il y a un sous-entendu dans sa voix. Sofia sait que quelque chose a changé dans leur routine, que les choses ne vont pas aussi bien qu’auparavant.
Joaquin s’assoit, le regard perdu dans l’air.
— Je viens d’avoir une conversation avec Marco… Il m’a parlé d’une opportunité de travail dans la villa de Monroe.
Sofia s’arrête immédiatement, une cuillère en bois suspendue dans l’air. Elle le regarde attentivement.
— La villa de Moreau ? C’est un endroit réservé aux gens riches, non ?
— Oui, répond Joaquin en haussant les épaules. Un nettoyeur et un jardinier. Ils cherchent quelqu’un pour s’occuper de la propriété. Je sais que ce n’est pas exactement ce que je pensais faire, mais c’est peut-être l’occasion d’une meilleure situation pour nous.
Sofia le fixe, réfléchissant un instant. Puis un sourire énigmatique se dessine sur ses lèvres. Elle s’approche de lui et s’assoit à ses côtés sur le canapé.
— Joaquin, je sais que ça peut sembler intimidant, mais peut-être que c’est ce dont on a besoin. Ce boulot pourrait être ta chance. Nous avons l’opportunité de sortir de cette galère. Si tu restes ici, à faire les mêmes petits boulots, on sera toujours coincés. C’est un monde différent, oui, mais tu pourrais y arriver. Tu es fort, tu sais, dit-elle d’une voix douce mais pleine de conviction.
Joaquin la regarde, un mélange de scepticisme et d’espoir dans ses yeux.
— Et toi, tu n’as pas peur que ce soit trop pour moi ? Ce genre de boulot… ce n’est pas comme ce que j’ai l’habitude de faire.
Sofia le prend par la main, son regard se durcit un instant, mais une lueur d’encouragement brille dans ses yeux.
— Non, je crois que tu peux le faire. C’est une chance, Joaquin. Tu dois essayer, même si c’est effrayant. Si tu restes coincé ici, rien ne changera. Mais si tu tentes quelque chose de différent, peut-être que tout pourra changer pour nous.
Un silence s’installe entre eux, alors que Joaquin pèse les mots de Sofia. Il sait qu’elle a raison. Rester dans cette situation à vivre au jour le jour, à peine capable de joindre les deux bouts, ne les mènera nulle part. Peut-être que c’est la chance qu’il attendait, même s’il sait que tout cela peut paraître hors de sa portée. Mais Sofia, toujours prête à lui donner ce dernier coup de pouce, semble sincère dans son soutien.
Finalement, Joaquin soupire, se levant lentement du canapé.
— D’accord, je vais y aller. Je vais tenter ma chance. Pour nous.
Sofia sourit, un sourire plein de fierté et de soulagement.
— C’est tout ce que je voulais entendre. Tu n’as rien à perdre. Va et prouve-leur que tu es fait pour ça. Nous pourrons enfin sortir de cette routine.
Joaquin la regarde un instant, ses doutes toujours présents, mais une petite lueur d’espoir commence à brûler dans son cœur. Il pourrait réussir, peut-être. Il pourrait enfin faire quelque chose de plus grand que lui, quelque chose qui les sortirait de ce cycle interminable de pauvreté et de lutte.
Alors, après un dernier regard vers Sofia, il prend une grande inspiration et se dirige vers la porte.
La nuit était sur le point de tomber quand Joaquin termina enfin sa journée. Ses muscles le tiraient légèrement, signe d’un corps peu habitué à ce genre d’effort, mais il se sentait étrangement satisfait. Il descendit lentement vers les vestiaires du personnel, situés à l’arrière de la villa, près des cuisines. L’éclairage y était tamisé, presque intime, et l’odeur persistante de produits ménagers mêlée à celle du bois ciré flottait dans l’air.Il ouvrit son casier, en sortit les vêtements qu’il avait portés le matin un jean usé, une chemise à carreaux froissée et les enfila rapidement, troquant son uniforme impeccable contre sa tenue plus modeste. Avant de refermer la porte métallique, il jeta un coup d’œil à sa montre : 18h48. Il avait travaillé bien plus longtemps que prévu, mais il ne s’en plaignait pas. Ce poste, il l’avait arraché de justesse, et il comptait bien prouver qu’on avait eu raison de lui faire confiance.Lorsqu’il remonta dans le hall d’entrée, les lumières étaient d
Le matin de son premier jour à la villa de Monroe, Joaquin se sent nerveux. Il a quitté son petit appartement avec un mélange d’excitation et d’appréhension, le cœur battant à l’idée d’entamer ce nouveau travail. Ce n’est pas exactement ce à quoi il s’attendait, mais il sait que c’est une opportunité qu’il ne peut pas laisser filer. En attendant le chauffeur de la villa, il ajuste ses vêtements usés, son costume de jardinier tout juste acheté. Même si ce n’est pas un costume chic, il veut faire bonne impression. Ce travail pourrait être une porte vers quelque chose de plus grand.Le chauffeur arrive en voiture, une berline noire impeccable, qui semble à des années-lumière du monde auquel Joaquin appartient. Le trajet jusqu’à la villa est silencieux, et il observe le paysage défiler, son regard fasciné par l’ampleur des propriétés qui défilent derrière les fenêtres. Les rues se font de plus en plus larges, les maisons plus grandes, et il se sent petit, perdu dans un monde qui lui sembl
Il était encore perdu dans ses pensées lorsqu’une silhouette familière entre dans le café.C’est Marco, un vieil ami d’enfance, un de ceux avec qui Joaquin a grandi dans le quartier. Marco, toujours aussi optimiste malgré les difficultés, a toujours eu cette capacité à transformer chaque situation en opportunité. Il s’assoit à la table de Joaquin, un sourire éclatant sur le visage, comme s’il portait avec lui un secret important.— Alors, mon vieux, tu m’as l’air d’un homme fatigué, dit Marco en riant, posant son sac sur la table. Tu sais, t’es pas obligé de tout porter tout seul, tu pourrais bien accepter un peu d’aide, non ?Joaquin lui lance un regard fatigué, mais sourit tout de même. — C’est la vie, Marco. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, n’est-ce pas ?Marco hoche la tête, mais son regard devient plus sérieux. — Tu sais, il y a une opportunité qui pourrait t’intéresser. J’ai entendu dire qu’ils cherchent un nettoyeur et un jardinier pour la villa de Monroe. C’est un gros
Joaquin "Jo" Alvarez, 24 ans, n’a jamais connu la facilité. Il a grandi dans un petit appartement en bas d’un immeuble décrépit, dans un quartier populaire où l’espoir semble une denrée rare. Son père les a laissés avant même que son petit frère, Marco, n'ait un an, et depuis ce jour, il a pris sur lui de tenir la famille à bout de bras. Sa mère, Rosa, souffre de problèmes de santé chroniques, et chaque journée est une lutte pour garder un semblant de normalité. Joaquin n’a pas l'ombre d'un luxe à offrir, mais il ne manque jamais d’amour ni de dévouement pour ceux qu’il aime.Sa vie est une série de petits boulots : serveur, livreur, manutentionnaire. Rien de stable, rien de durable. Mais c’est ce qu’il faut pour s’assurer que sa mère prenne ses médicaments, que son frère ne manque de rien, même si parfois cela signifie qu’il doit sacrifier son propre sommeil ou sa santé. Chaque centime gagné est une victoire contre le destin, et il compte chaque pièce avec la minutie d’un homme qui s
Cassandra Moreau, 42 ans, est une figure incontournable du monde des affaires. À la tête de Moreau Financial Group, un empire financier mondialement reconnu, elle est redoutée, respectée, et souvent craint par ceux qui croisent son chemin. Chaque décision qu’elle prend est calculée, précise, et souvent brutale. Ceux qui travaillent sous sa direction savent qu’une erreur peut être fatale pour leur carrière. Cassandra dirige d’une main de fer, mais ce qu’ils ne voient pas, c’est la fragilité sous cette surface glacée.Le matin, son réveil sonne à six heures précises, dans une chambre immaculée aux couleurs sobres : des tons de gris, de blanc et de noir qui renforcent l’aura de discipline et de contrôle qui l’accompagne partout. Elle se lève sans un mot, le visage impassible, et s’habille d’un tailleur sur mesure qui reflète à la perfection son statut de femme d’affaires puissante. Aucun sourire ne vient éclairer ses traits. Son regard est déjà déterminé, comme une arme prête à frapper.