Chapitre 69 – La trahison sous la peauRafaelLa nuit suivante est différente. Plus rien n’a le goût d’avant. Même ses silences me hantent. Elle dort à moitié sur moi, une main posée sur ma poitrine, comme pour s’assurer que je ne disparaisse pas dans la nuit. Je ne dors pas. Je ne peux pas. Dans ma tête, les visages défilent : Luca, mort dans cette ruelle. Marco, introuvable. Et ce regard dans les yeux de Gloria. Celui qu’elle ne veut pas me montrer, mais que je connais par cœur maintenant : la peur de ce qu’elle devient à mes côtés.Je me lève sans bruit. J’ouvre l’ordinateur portable dissimulé dans la planque du salon. Une ligne sécurisée. Un seul message. Il est crypté. Mais je reconnais l’expéditeur."Il est temps. La taupe a parlé. Ils savent."Je reste figé
Chapitre 68 – Ce qu’on ne peut plus taireGloriaJe m’installe contre lui. On reste là, assis au sol, au pied du canapé, enlacés comme deux naufragés échoués sur la même rive. On ne bouge plus. On n’a pas besoin de mots.Dehors, l’aube se lève, rosée, pâle, timide. Elle traverse les rideaux à peine tirés, glisse sur le sol, touche nos visages comme une bénédiction.Un instant suspendu.Une grâce silencieuse.Et nous, au milieu. Vivants.Le jour s’est levé. Il baigne la pièce d’une lumière pâle, presque timide. Tout est calme. Trop calme. Rafael dort encore, affalé sur le canapé, sa blessure bandée, son bras autour de ma taille comme si me lâcher risquait de le faire disparaître.Je me lève en silence. Mes muscl
Chapitre 67 – Un Instant de GrâceGloriaL’appartement nous semble étranger en revenant. Trop silencieux. Trop propre. Comme si rien ne s’était passé dehors. Comme si le sang n’avait pas coulé. Comme si nos corps ne portaient pas encore les marques de cette nuit-là. Comme si nos cris, nos balles, nos battements de cœur affolés n’avaient jamais existé.J’enlève mes chaussures dans l’entrée, mécaniquement. Mes gestes sont lents, comme étouffés par une nappe invisible. Mes mains tremblent à peine, mais je sens encore l’adrénaline battre dans mes tempes. J’entends Rafael refermer la porte derrière nous. Il verrouille. Deux fois. Trois. Le cliquetis métallique résonne plus fort que de raison dans ce silence de plomb.Je reste là, figée, les yeux sur le parquet. Je ne vois rien, je ne pense à rien, sinon au poids de mes paumes. Elles sont sales. Collantes. Couverts de sang séché — le sien, le mien, celui de Luca. Mais ce n’est pas ça, le plus terrible. Ce n’est même pas la douleur.C’est le
Chapitre 66 – L’Heure de SangGloriaJe n’ai plus conscience du froid. Ni du sang qui coule le long de ma tempe, ni des cris derrière moi. Il n’y a plus que Rafael et moi, face à Luca, dans cette ruelle étroite où tout va se décider. Le monde entier semble suspendu, en apnée. Même la nuit retient son souffle.Le silence est lourd. Poisseux. Comme si la ruelle elle-même attendait le verdict.Luca nous fixe, le visage fermé, la mâchoire crispée. Ses yeux brillent d’un éclat malade, et son costume noir est tâché du sang de ses hommes. Certains gémissent, allongés contre les murs. D’autres ne bougent plus du tout. Le sol est maculé de rouge — le nôtre, le leur. Et au milieu de cette mare sanglante, deux silhouettes tiennent encore debout.Nous.Je prends la main de Rafael. Sa paume est chaude, trempée de sueur, de sang aussi. Il tremble, mais ce n’est pas la peur. C’est la rage. Une rage noire et muette qui bout depuis trop longtemps. La mienne l’égale. Elle me consume, m’aveugle presque.
Chapitre 65 – La Nuit des OmbresRafaelLe froid mord mes doigts malgré les gants épais. Chaque respiration se fait courte, saccadée, tandis que nous nous enfonçons dans les rues désertes, dans l’ombre menaçante de la nuit. Le repaire de Luca est là, quelque part au bout de cette allée, tapi dans les ténèbres. Mon regard scrute l’obscurité, chaque souffle de vent semble murmurer une menace. Mes muscles se tendent, prêts à bondir, mais au fond de moi, une angoisse sourde persiste — une peur irrationnelle, celle d’une trahison, d’un piège que je n’aurais pas su déceler.Je sens la main de Gloria dans la mienne. Elle est froide, tremblante, mais ferme. Sa présence m’ancre. À cet instant, elle n’est plus seulement ma compagne, elle est la pierre angulaire de tout ce que je veux protég
Chapitre 64 – La Tempête ApprocheRafaelLe silence dans la pièce est presque suffocant, chargé d’une tension électrique prête à exploser. Je sens chaque fibre de mon corps tendue, chaque muscle crispé comme un arc prêt à lâcher sa flèche. La menace de Luca plane toujours au-dessus de nous, plus lourde, plus oppressante qu’une simple ombre. Cette guerre, elle ne se joue plus seulement dans les rues, elle s’infiltre dans chaque recoin de nos vies, dans chaque respiration.Je détourne le regard un instant, en proie à ce poids écrasant, à cette responsabilité démesurée. Chaque choix que j’ai fait jusqu’ici m’a mené à ce point, chaque victoire arrachée de justesse, chaque sang versé, chaque silence pesant&hel