LOGINCet océan de glace me fixa pendant quelques secondes qui me parurent éternelles. Toujours assise, je le vis prendre la place de Matt, en face de moi, sa main toujours sur la mienne la caressant comme si elle était en porcelaine. Toujours rougie par la poigne de mon ex, l'inconnu continua ses tendres caresses me faisant retirer ma main de la sienne, la minute suivante.
Telle une décharge électrique, chaque parcelle de ma peau fut électrisée par le touché de ce parfait inconnu aux beaux yeux bleus. Les poils de mon corps jusqu'à la racine de mes cheveux devinrent plus hérissés. Ma respiration fut erratique et avec toute la volonté que j'avais, j'essayais du mieux que je le pouvais de me calmer sous ce regard mystérieux qui me fixait toujours avec une troublante intensité. -"Votre main vous fait toujours mal?" me demanda-t-il d'une voix douce. Tel un enfant apeurée, j'hochais frénétiquement ma tête ne pouvant point mettre un mot devant l'autre sans bégailler. Le maelström composé par mon coeur fut subitement remplacé par une symphonie plus calme et douce alors que je reprenais ma respiration, comme soulagée. -"Merci, Monsieur. Mais je ne veux pas paraitre grossière, j'attends un ami," lui mentis-je pour pouvoir mieux m'échapper. -" Vous devriez partir avant que ce dernier arrive." Un sourire rehaussa ses lèvres minces. Ses yeux me détaillaient à m'en faire frissonnée de la tête aux pieds. Habituée par ce genre de regard de la gente masculine sur mon corps, je serrais les poings qui le fit immédiatement cesser sa contemplation. -"Je doute sincèrement que votre ami viendra alors qu'il vient de sortir en vous volant votre porte monnaie, Mademoiselle." Relevant la tête pour subir sa moquerie, je fus béate en ni voyant aucun sarcasme ni aucune joie dans ses yeux qui me parurent sincères. Sa large main rugueuse se posa de nouveau sur la mienne s'attardant sur la marque rouge qui était de plus en plus voyante. -"Appliquez une pommade et cette marque s'en ira," me conseilla l'inconnu avec un sourire rassurant. -"Merci," murmurais-je. Un ange passa et un silence s'installa entre nous. Pesant, lourd et surtout agaçant! J'essayais de briser ce silence mais l'inconnu le fit heureusement à ma place. -"Pourquoi m'avoir menti?" Je m'y attendais à tout sauf à cette question. Ses doigts continuaient à caresser ma main apaisant les battements répétitifs et précipités de mon coeur. Son visage d'ange me fit cependant craquer. -"Je ne vous connais pas," lui avouais-je en me plongeant dans cet océan où chaque minute écoulées me rendant accro à ce regard rassurant de ce parfait inconnu. Son sourire ne fit que s'élargir dévoilant une dentition parfaite et d'une blancheur immaculée. -"Nous nous sommes regardés pendant des minutes avant que votre ex petit ami vienne nous interrompre. On peut d'hors et déjà conclure que je ne suis plus un inconnu à vos yeux." Les yeux écarquillés, je fus abasourdie par sa réponse. Alors, il s'en était rendu compte que je le dévisageais! -"Comment savez-vous que c'est mon ex?" poursuivis-je sans remettre sur le tapis mon regard scrutateur qui l'avait épié. -"Je l'ai vu tenter de vous embrasser mais vous l'aviez repoussé. Vous avez l'intention de retourner avec cette ordure?" m'interrogea-t-il d'une voix dure. -"Après ce qu'il vient de vous faire?" -"Non!" m'exclamais-je assez fort avant de voir des gens se retourner vers nous. Honteuse, je me cachais le visage mais sa main m'en dissuada. C'était une première que je me sentais à l'aise avec un homme, de plus avec un parfait étranger. -"Un dieu!" me contredit ma conscience. Certes, l'homme qui se trouvait devant moi était tout simplement à se damner. Beau serait faible pour le décrire. Des billes bleus en office des yeux me dévisagèrent avec une intensité troublante. Un charme magnétique me poussait irrémédiablement vers lui. Il était comme un aimant. Ses cheveux d'un noir corbeau étaient plaqués lui conférant un style d'hommes d'affaires. Sa chemise dont les deux premiers boutons étaient ouverts me dévoilait le début d'un corps certainement musclé. Je pouvais même apercevoir sa toison brune. Sa peau blanche, un peu hâlé et ce sourire. Cet homme était d'une beauté indescriptible. Ce que j'avais sous les yeux était un pur délice, un chef d'œuvre d'un vrai mâle alpha et dominant. Un sourire à faire fondre l'Antarctique, un charisme envoutant, un visage virile, une force dominante. Cet homme était tout simplement un dieu dépassant démesurément la beauté physique d'Adonis. Le serveur revint m'arrêtant dans ma contemplation. Il déposa nos desserts sur la table et s'en alla nous laissant désormais seuls. -"Mangez," me dit l'inconnu. -"Je..." -"Vous n'avez rien mangé, Mademoiselle. Et c'est moi qui vous invite. Ne vous inquiétez plus," m'encouragea-t-il. -"Pourquoi vous faites tout ça? Nous nous connaissons à peine." -"Alors vous aider est un péché?" me demanda-t-il perplexe. -"Ce n'est pas ce que je voulais dire," -"Je le sais," admit-il, un sourire en coin.-"Laissez moi vous aider, Mademoiselle?" -"Wallace. Je m'appelle Rebecca Wallace," me présentais-je en dégustant mon dessert de fruits rouges. Sortant du restaurant toujours accompagné de cet étranger qui ne l'était plus, il appela un taxi et lui tendit un pourboire exorbitant pour me ramener chez moi. -"Merci beaucoup," le remerciais-je en un sourire timide. Ce dernier me sourit tendrement remettant une mèche derrière mon oreille tout en me susurrant ; -"C'était un réel plaisir, Rebecca. Prenez soin de vous et ne laissez plus cet homme vous approcher." Galamment, il ouvrit la portière du taxi me laissant entrer mais avant de le refermer, je retenais sa main de la mienne comme il l'avait fait au restaurant. -"Vous connaissez mon prénom mais j'ignore le votre," lui rappelais-je. L'inconnu aux yeux bleus me fixa puis s'abaissa pour déposer son pouce sur mes lèvres pulpeuses la traçant du bout de son doigt alors que je le fixais interdite. -"Le mystère d'un prénom n'est-il pas dangereusement fantasmatique?" m'avoua-t-il avec un sourire mystérieux puis referma la portière. -"Au revoir, Rebecca." -"Au revoir," lui dis-je. Mais il était déjà parti se mouvant dans la foule.-"Maman!" Sa chevelure ébène virevolta dans l'air alors qu'elle accourut vers moi, les yeux larmoyants. M'abaissant à sa hauteur, je la serrais de toutes mes forces respirant son doux parfum que je croyais ne plus jamais sentir. Prenant son visage en coupe, je déposais un long baiser sur son front sachant pertinemment que je l'aurais pu perdre aujourd'hui pour ensuite parsemer son visage de baisers en la voyant vivante. -"Ma puce," lui dis-je alors que ses petites mains entourèrent mon cou s'y accrochant désespérément tel un noyé à sa bouée de sauvetage avant que je la relevais pour la prendre dans mes bras, l'enserrant de toutes mes forces. -"Maman, où .. Où est Amalia?" me demanda l'aîné de mes filles en reniflant, les yeux rougis en cherchant vainement sa soeur. Mon coeur se comprima dans ma poitrine à l'entente de sa voix triste. Son corps continua davantage à trembler tandis qu'elle continuait à pleurer à chaudes larmes dans mes bras ne voyant plus sa soeur. Les larmes jailli
Être mère à vingt quatre ans ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Disons que ça n'avait jamais été une priorité. Ma vie était rangée. J'avais toujours tout prévu. Ma vie, ma carrière et mes études. Les hommes à l'époque me paraissaient un dilemme insurmontable pour arriver un jour à les comprendre ou bien même sortir avec après de nombreux coups de leur part. J'avais tout prévu sauf bien sûre de rencontrer les jumeaux Hadès aussi attirants que diaboliques, détenteur de ses événements cataclysmiques depuis notre rencontre jusqu'à aujourd'hui. J'avais vraiment tout prévu sauf tomber un jour éperdument, désespérément et follement amoureuse de Conrad puis par finalement succomber au charme magnétique de Connors, son frère.J'avais vraiment tout prévu sauf bien sûre être enceinte après notre rupture. Qui plus est de jumelles! N'est-ce pas le comble de l'ironie? Moi qui voulais absolument fuir des jumeaux, me voilà cette fois avec des jumelles. Toutes deux ressemblant à leur père! Était-ce
-"Bonjour ma belle," -"Bonjour Conrad," lui répondis-je d'une voix détachée. Un léger sourire vint rehausser ses lèvres fines alors que son regard espiègle me dévisageait avec une troublante intensité qui finit par me faire déglutir avec peine. Je reconnaissais ce regard. C'était le même d'il y a cinq ans. Ses aigres-marines renfermaient quelque chose que j'eus du mal à définir. Sa respiration, elle, fut calme au contraire de mon pouls qui s'était affolé dès que je le reconnus. Merde! J'aurais du regarder par le judas avant d'ouvrir la porte. Mes habitudes finissaient toujours par me perdre et ce fut le cas aujourd'hui. Début devant la porte se tenait Conrad. Cinq longues années venaient de s'écouler et il demeurait le même homme. J'eus aucun mal à le différencier de Connors vu ses paroles et ses yeux toujours assombris. Quelle contraste cependant lorsque je vis une étincelle luisante au fond de ses prunelles bleutées. Cette même étincelle intarissable qui ne le quittait plus.Ce
Je relus le morceau de papier plusieurs fois alors que je sentis mon univers s'envolait tel un château de cartes. Tout ce que j'avais construit depuis de nombreuses années venait de tomber en ruines en quelques secondes. Ma vie à Chicago, mes filles, le semblant de bonheur que j'avais reçu dans leurs yeux bleus innocents que leur père aussi avait. Toutefois, ses aigres-marines, au contraire d'elles, reflétaient toute autre chose que l'innocence. Connors venait afin d'atteindre un but précis. C'était pour tout détruire. Me réduire au néant!Ses menaces étaient claires. Comment était-ce possible néanmoins? Ça ne pouvait pas être lui! Pas après cinq ans! Pas maintenant alors qu'il allait se marier cette semaine! Je relus le papier une dernière fois énervée cette fois-ci comprenant qu'il avait peut être rencontré mes filles sans même que ses dernières ne le sachent. Comment avait-pu glisser ce morceau de papier dans l'un de leurs dessins sans que personne ne pût le voir sinon? Et dire qu
-"Maman, qui est Connors?" La voix d'ordinaire curieuse d'Amélie résonna dans le salon très vite suivie par celle d'Amalia. Mon regard sévère croisa celui de Aurora qui se mordit cruellement sa lèvre inférieure, sincèrement désolée. -"Oui, c'est qui Conno?" rétorqua Amalia, suçant son pouce. -"Pas Conno mais Connors!" rectifia Amélie en courant pour sauter dans les bras d'Aurora. -"Tati!" -"Mes chéries, vous allez bien?" leur demanda ma meilleure en s'agenouillant à leur hauteur afin de les serrer dans leurs bras. -"Très bien!" s'écrièrent mes filles en chœur avant de se retourner vers moi, les yeux étincelants. -"Maman, qui est Connors? C'est ton amoureux?" Tentant de paraitre à l'aise alors que la nouvelle annoncée par Aurora avait éclaté comme une bombe dans ma tête, je leur souris tendrement alors que des larmes picotaient déjà mes yeux. Remettant une mèche derrière mon oreille, je me mis à leur hauteur ébouriffant leur cheveux de jais. -"C'est... Connors est un ancien ami
Quelques mois plus tôt-"Becca sera à moi. Tu es à moi, ma belle!" -"Tu es malade, Conrad. Je t'en supplies, arrêtes." Mes sanglots répétitifs m'empêchèrent de parler tout comme pour me défendre. La situation m'échappait. Je sentis un arrière goût de sang alors que sa main rencontra ma joue tandis que ma tête bouscula si violemment en arrière que je crus que ma nuque s'était brisée sous ses coups presque fatals. -"T'aimer est un péché. T'aimer est mon péché!" m'avoua Conrad tout en desserrant sa cravate. -"Non!" hurlais-je de toutes mes forces. Mes yeux s'ouvrirent aussitôt comprenant que ce n'était qu'un mauvais rêve. Dégoulinante de sueur, j'essayais tant bien que mal de reprendre mon souffle après ce cauchemar. Un cauchemar de plus. Le même cauchemar qui terrassait toutes mes nuits depuis bientôt cinq ans. On durait que son empreinte était toujours sur moi même après toutes ses années passées loin de lui. Ce fut avec rage que je compris qu'il avait toujours une certaine empris







