-"Alors? Comment ça s'est passé avec Matt?" me demanda ma meilleure amie Aurora, les yeux pétillants de malice, un sourire béant sur son visage quand je fus enfin arrivée à notre appartement.
Son pot de glace dans la main, je le pris immédiatement pour en prendre une grande cuillère sous le regard choquée et un peu amusée de ma colocataire. -"Peux-tu m'expliquer? Tu viens de sortir d'un restaurant de trois étoiles pour dîner et tu as l'air plus affamée que quand tu étais partie? J'ai loupé un épisode. Il s'est passé quoi avec Matt? Il t'as posé un lapin, n'est-ce pas?" Retirant mes talons, je me laissais choir sur notre divan comme une étoile, le pot de glace toujours dans ma main que je dévorais comme un ogre appréciant la douceur de la glace au chocolat me faisant rappeler la douceur et la candeur des paroles de cet inconnu que j'aimerais un jour rencontrer et remercier. Caressant ma lèvre inférieure, au même endroit où il l'avait effleuré de son doigt, un souffle tremblant s'échappa de ma bouche. Mordant cruellement ma lèvre, j'éclatais de rire sous le regard médusé d'Aurora. Mais comment pouvait-il s'appeler? Une liste de noms se jouait dans ma tête voulant à tout prix mettre un nom sur mon bon samaritain, sur cet ange tout droit sorti du paradis pour venir à ma rescousse ce soir tel un preux chevalier. -"Rebecca Geneviève Wallace! Dis moi tout! Maintenant!" Son ordre me fit tordre de rire sur le divan jusqu'à en tomber de ce dernier. Quelle soirée! Posant le pot de glace sur la table, je lui racontais ma soirée pittoresque digne de ses séries télévisées. Ses yeux noisettes s'écarquillèrent jusqu'à vouloir sortir de leurs orbites à la fin de mon récit. Se relevant du divan, je vis Aurora courir pour revenir cette fois-ci avec sa batte de baseball. -"Plan numéro un, on retrouve Matt. On fracasse sa décapotable puis, ses couilles, si bien sûr, il en a. Puis nous le brûlons vif et la cerise sur le gâteau, nous engageons un détective privé pour trouver ton parfait inconnu!" m'avoua-t-elle en essayant de viser avec la batte, une moue cynique au visage. Son exubérance me fit à nouveau partir dans un fou rire me faisant oublier mon coeur brisé. Elle même vint me rejoindre pour manger de la glace déposant mes jambes sur ses cuisses me souriant de toutes ses dents pour me réconforter. -"Ne t'inquiète pas, Rebecca. Un de perdu, dix de retrouvés! Mais si j'étais toi, je prendrais l'inconnu Pourquoi n'a-t-il pas dit son prénom ou tu l'as simplement oublié? -"Je te le jure. Il ne m'a rien dit mais j'espère un jour le remercier pour ce qu'il a fait pour moi aujourd'hui." -"Et pour Matt?" -"Va pour ton plan mais oublie de brûler sa voiture et son corps," déclarais-je mystérieusement. Lundi après-midi... -"Merde! Fait chier! Pardon Becca," me supplia Matt tout rouge, ses deux mains sur son entre-jambe. où je venais de lui envoyer un coup mémorable. Se tordant de douleur, il essaya de se cramponner à moi néanmoins, je le repoussais immédiatement. Ce que j'appréciais chez Aurora, c'était ses idées, certes folles, un brin meurtrières mais toutefois efficaces et je l'avais écouté, du moins, suivit un de ses précieux conseils; celui de me venger sur son entre-jambe pour m'avoir pris mon porte monnaie me laissant sans un sous dans ce restaurant. -"J'étais furieux. Je ne pensais pas ce que je faisais à ce moment là," m'expliqua-t-il, les traits déformés. La crispation de ses paupières et les larmes qui s'y échappaient me firent un moment regretter mon acte avant de comprendre qu'il me manipulait à nouveau. Après tout, il m'avait trompé sans aucun remords, sentant le parfum d'une autre femme au lieu du mien et c'était mille fois plus pire que n'importe douleur physique. À cet instant, c'était mon âme qui était brisé, devenue bleue à forces de recevoir les coups bas des hommes. -"Balivernes! Tu continues à me mentir en me regardant droit dans les yeux, Matt!" Son souffle saccadé se changea subitement en un rire cynique à me faire serré les poings, folle de rage. -"Tu t'attendais à quoi, Rebecca? Que j'attende toute ma vie à patienter pour que tu sois prête pour pouvoir te baiser comme la chienne que tu es!" La gifle partit d'elle même laissant une marque rouge sur sa joue comme il l'avait jadis fait sur ma main. Incrédule, il me fixa choqué. -"Tu crois que je coucherai un jour avec toi, Matt. Même si tu étais le seul homme sur terre, je ne le ferais point. Tu t'es regardé avant? Tu es qu'un gamin, plus idiot que toi, il n'y en a pas. Tu es pitoyable! Et ta virilité, je ne penses pas qu'il me ferait jouir. Il ne dépasse même pas la barre des quinze centimètres! Je pourrai m'en passer." me moquais-je de lui, pour lui faire subir la même humiliation que la mienne. -"Il est plus petit qu'un gland. J'aime mieux me taper un vrai mec pas un gamin immature qui n'arrive pas à se contrôler. Ah oui, j'oubliais! Dis à ta nouvelle copine de t'acheter une laisse pour chien pour toi." Étais-je allée trop loin? Tant pis si c'était le cas! Qui sème le vent récolte la tempête et c'était ce que Matt venait de recevoir ce lundi après-midi après un week-end où j'avais soigneusement pensé à ma petite vengeance. Le coeur léger, sans lui dénier un seul regard, je m'en allais du campus, mes cours de psychologie déjà terminés en ce lundi après-midi. -"Tu l'as remis à sa place, ma belle. On en parle sur le campus," m'avoua Aurora qui venait de me rejoindre. -"Maintenant, il faut retrouver le beau brun du restaurant!" -"Non," l'arrêtais-je. -"Laissons pour une fois le destin me guider si bien sûr, nous deux nous devrons un jour nous rencontrer à nouveau," lui dis-je, voulant mettre une pause dans ma vie sentimentale.-"Votre nom ou votre prénom?" lui demandais-je sceptique. Son visage se rapprocha de moi, si près que nos nez se frôlèrent timidement avant qu'il ébaucha un sourire qui me fit rougir jusqu'à la racine de mes cheveux. Ses lèvres effleurèrent les miennes qui étaient charnues puis il se releva me laissant pantelante tandis qu'un sentiment d'abandon se fit ressentir dans chacune de mes veines lorsqu'il se détacha brusquement de moi. -"Mon nom de famille est Hades," me répéta ce dernier, un mince sourire aux lèvres. -"C'est ce que tu voulais entendre au final, n'est-ce pas?" Ma bouche s'entrouvrit automatiquement abasourdie perdant l'usage de ma langue. Son sourire s'élargit comme d'habitude sachant que je voulais connaître son nom en entier mais il jouait avec mes nerfs en me faisant patienter. Hors la patience était loin d'être l'une de mes qualités. -"Allons marcher, Rebecca," me dit-il en me décochant un clin d'œil. Surprise de sentir enfin mes jambes alors que quelques minutes au
-"C'est sympa ici," me complimenta Aigue-marine avec cet éternel sourire en coin qui je m'habituais à voir sur son visage empreint d'une virilité sans faille. -"J'ai l'habitude d'y aller avec des amis de la fac," lui dis-je en essuyant ma bouche après avoir mangé des nouilles. -"La psychologie, n'est-ce pas?" -"Comment le savez-vous?" lui demandais-je, sourcils froncés, interloquée. -"Avez-vous fouillé dans ma vie?" -"Est-ce réellement une question?" Ma mâchoire aurait pu se décrocher devant son sérieux. Mais qui était-il? -"Pourquoi l'avoir fait?" lui demandais-je, perplexe. Il ne me répondit pas cependant. Moi qui au début aurais voulu remercier Aurora pour ce rendez-vous avec mon bon samaritain, cette idée s'en alla aussitôt. Au contraire, cela en devenait même effrayant. Pourtant, malgré les risques que mes soupçons s'avéraient à être vrai qu'il fut un psychopathe, mes jambes ne voulurent point m'écouter. En coton, elles semblaient collées au sol ne pouvant malheure
-"Matt..." Ma voix fut voilée par un sentiment de peur dès que j'aperçus ses yeux verts me circonstanciés avec une lueur presque malsaine à me donner des cauchemars. Sa poigne se fit plus forte me faisant grimacer de douleur. Un gémissement de douleur s'échappa de mes lèvres avant que mes yeux se voilèrent de larmes incapable d'en supporter plus sentant ses doigts transpercer ma chaire. Trois mois s'étaient passés depuis notre rupture et depuis que je l'avais humilié au campus, Matt ne m'avait point adressé la parole me dévisageant toujours avec ce sempiternel regard haineux à chaque fois où j'eus le malheur de le croiser alors que la plupart des étudiants comportaient des ragots sur la longueur de son membre, voulant prouver si je disais la vérité ou pas. Pourtant, au bout de quelques semaines, cette histoire s'était rapidement fait oublié laissant apparaitre d'autres sujets de conversations plus attrayants que sur mon ex. Néanmoins, on dirait que cette histoire était toujours coin
-"Un dessert pas un dîner," lui rappelais-je en riant avant de comprendre le réel sens de mes paroles. Fichue langue! Pourquoi avais-je dit quelque chose d'aussi stupide? Mes joues s'empourprèrent automatiquement après la fin de ma phrase. Que j'aurais aimé me mettre dans un trou et y disparaitre. Il devait sûrement penser autre chose!-"Vous êtes très drôle, Rebecca," me complimenta Aigue-marine, un sourire en coin me sortant de mes pensées. -"Ce n'est pas ce que je voulais dire," me défendis-je prise de soudain remords. -"L'idée m'a l'air alléchante cependant. Très intéressante peut être même succulente qui sait?" Son haussement des cils me firent rougir plus qu'il ne le fallait. Son timbre rauque en fut trop pour mon coeur qui battait la chamade. Ses yeux fauves me dévorèrent littéralement peinant à contrôler quelque chose de sauvage qui sommeillait en lui mais qui pouvait pourtant se lire dans ses yeux bleus étincelants. D'une traite, il termina son verre m'incitant à faire de
-"Aigue-marine," murmurais-je pour que lui seul m'entendit alors que j'étais sous le choc d'une telle révélation. -"Bonsoir Rebecca," Lorsque mon prénom s'échappa de ses lèvres, un long frisson parcourut mon corps. Comment pouvais-je ressentir quelque chose pour cet inconnu? Ressentais-je même quelque chose à son égard? Les papillons qui tourbillonèrent dans mon ventre en fut la preuve évidente que le sentiment qui m'animait était plus que de la gratitude mais quelque chose de bien plus fort et puissant que je refusais d'admettre au fond de moi! -"Non! Calme toi, Rebecca," me sermonnais-je en sentant que mes pensées envers cet étranger qui n'était pas réellement si inconnu que ça, allaient trop loin. Vraiment trop loin. -"Vous pensez à quoi?" me demanda cet homme énigmatique en relevant mon menton. -"À rien!" -"Vraiment? Vous rougissez, Mademoiselle Wallace! Vous pensez à quoi? Que je suis peut être aigue-marine ou bien que le destin nous pousse irrémédiablement vers l'un et l'
Quelques mois plus tard-"Je te hais, Aurora Edwige!" la menaçais-je en sortant de la salle de bain, une serviette entourant ma taille. Se cachant avec l'aide d'un oreiller, ma meilleure amie opta de ne point me parler alors que j'étais toujours sous le choc de la bombe qu'elle venait de me jeter en pleine figure. -"Rebecca, ce n'est qu'un rendez-vous. Tu peux très bien le quitter si le courant ne passe pas," se défendit-elle. Mais mon regard qui se voulait menaçant l'en dissuada complètement de poursuivre. Soufflant, je me dirigeais vers ma chambre, choisir un vêtement digne de ce rendez-vous qu'elle avait tout planifié sans mon consentement. -"La robe noire ou blanche?" dis-je en les regardant tour à tour puis finit par céder en prenant la blanche, la noire étant trop courte. -"Tu es toujours fâchée, n'est-ce pas?" -"Selon toi, comment devrais-je me sentir? Tu m'as trahis, Aurora!" -"Jamais! Tu dis faire une pause quand ça fait bientôt trois mois que tu ne sors plus. Laisse m