Mag-log in-"Un dessert pas un dîner," lui rappelais-je en riant avant de comprendre le réel sens de mes paroles.
Fichue langue! Pourquoi avais-je dit quelque chose d'aussi stupide? Mes joues s'empourprèrent automatiquement après la fin de ma phrase. Que j'aurais aimé me mettre dans un trou et y disparaitre. Il devait sûrement penser autre chose! -"Vous êtes très drôle, Rebecca," me complimenta Aigue-marine, un sourire en coin me sortant de mes pensées. -"Ce n'est pas ce que je voulais dire," me défendis-je prise de soudain remords. -"L'idée m'a l'air alléchante cependant. Très intéressante peut être même succulente qui sait?" Son haussement des cils me firent rougir plus qu'il ne le fallait. Son timbre rauque en fut trop pour mon coeur qui battait la chamade. Ses yeux fauves me dévorèrent littéralement peinant à contrôler quelque chose de sauvage qui sommeillait en lui mais qui pouvait pourtant se lire dans ses yeux bleus étincelants. D'une traite, il termina son verre m'incitant à faire de même avec le mien. -"Alors, Mademoiselle Wallace. Que me proposez-vous comme dessert? Je meurs de faim," m'avoua-t-il en s'asseyant à côté de moi. -"Que voulez-vous manger?" lui demandais-je doucement. Un sourire en coin, il ne me regarda pas, fixant un point sur le comptoir d'Alexander. Sur ses lèvres mourut une parole que moi seule pouvait discerner et qu'il avait fait exprès de me le chuchoter. -"Vous," Sa voix mourut dans l'air tandis que je me sentais revivre à nouveau. Ses paroles comme de douces notes de musique provoquèrent l'apaisement de mon coeur si torturés par un manque d'affection. Néanmoins, je me ressaisis le plus rapidement possible pour ne pas subir un autre échec lamentable dans ma vie amoureuse. Feignant l'indifférence, celle de ne point l'avoir entendu, je contemplais les multiples bouteilles pour passer le temps alors que je me sentais faible, comme une proie facile pour cet homme au charme redoutable et la volonté d'un guerrier qui s'avouait hélas jamais vaincu. Il avait fallu qu'un seul regard pour que cette flamme au creux de mes reins jaillissent tel un incendie que lui seul malheureusement pouvait éteindre avec son corps. Me voilà perdue. Tombée dans le piège d'un chasseur, en sachant que cet homme envoûtant me voulait et qui m'aurait un jour ou l'autre. La question qui me taraudait était quand? Quand succomberais-je à la tentation, au péché, gouter un homme avant le mariage, me perdre dans la folie du sexe? L'homme en question, l'envahisseur comme l'appela ma conscience se leva de son siège me laissant perplexe pour la suite. Sa main traça un chemin depuis mon épaule jusqu'à mon menton qu'il avait pris une manie à le relever à chaque fois où je baissais la tête. Brûlée par ses doigts sur ma peau, je peinais à contrôler le gémissement qui tiraillait ma gorge voulant s'y échapper pour permettre à ce parfait inconnu de connaitre mon talon d'Achille, celui de facilement aimé ce que ses doigts experts engendraient sur ma peau nue toujours vierge des lèvres d'un homme, d'un vrai homme. -"Allons dîner," me dit-il simplement. Sous les paroles doucereuses se cachait un ordre; celui de le suivre sur le champs. Je sentis son regard me transpercer aisément, admirant mon corps avec une avidité à me faire frissonnée. Ses yeux dévorèrent mes jambes dénudées remontant pour déguster du regard chaque parcelle de ma peau. Instinctivement, mes cuisses se serrèrent qu'il remarqua en comblant l'espace qui nous séparait. -"Venez," me dit-il en me tendant sa main. Déboussolée, je ne fit que regarder sa main, celle qui me tiendrait avec cette force implacable qui s'émanait de lui. Devrais-je accepter? Mes yeux gris remontèrent vers ses aigues-marines. Y avait-il une suite après ce dîner? Coucherait-il avec moi alors qu'au fond de moi, ce fut un tourbillon de sentiments contradictoires qui m'assaillirent. Ma volonté luttait contre mon coeur ne distinguant plus qui me suppliait de le suivre et découvrir ce monde empreint de sensualité et qui me conseillait de rester sur mes gardes alors que cette voix me susurrait inlassablement que c'était un parfait étranger et que j'ignorais même son nom! Mais la curiosité tue le chat, c'est ce que me répétait mon père. Un vilain défaut, peut être ma perte, certes, néanmoins, ce désir malsain et cette curiosité non assouvie me poussèrent vers lui attirée par cet homme perturbant qui me faisait découvrir une autre facette de moi; celle d'une aventurière. -"D'accord," capitulais-je. -"Mais c'est moi qui choisit l'endroit." -"Mieux valait être dans mon élément," pensais-je alors qu'il m'aida à enfiler mon manteau. -"Vous avez toujours peur de moi, on dirait. Ne vous inquiétez pas. Je n'oserai jamais vous volez votre porte monnaie," m'avoua-t-il, un sourire aux lèvres. -"Mais plutôt votre coeur." Les yeux écarquillés, je fis mine de ne rien entendre. Se jouait-il de moi ou était-il réellement sincère? -"Alors, où m'emmenez-vous, Rebecca?" -"Au Jeffersons," lui dis-je. -"C'est un bar tout près de chez moi," lui dis-je avant de me mordre la langue. -"Et merde!" -"Vous comptez m'emmener chez vous après?" -"Non. Je vous dois un dîner puis vous me direz votre nom." -"J'aurai aimé un dessert néanmoins," répliqua l'inconnu, faisant mine d'être déçu. Secouant frénétiquement la tête, je me contentais de ne rien ajouter au risque de dire d'autres bêtises. Sa main tendue toujours vers moi, j'y glissais la mienne, nos yeux ancrés ensemble puis sortîmes du bar avant qu'une main ne me retenut subitement la serrant fort pour que je me retournais avec horreur vers cette poigne de fer en voyant cet homme trop familier me dévisager bizarrement. -"Matt..."-"Maman!" Sa chevelure ébène virevolta dans l'air alors qu'elle accourut vers moi, les yeux larmoyants. M'abaissant à sa hauteur, je la serrais de toutes mes forces respirant son doux parfum que je croyais ne plus jamais sentir. Prenant son visage en coupe, je déposais un long baiser sur son front sachant pertinemment que je l'aurais pu perdre aujourd'hui pour ensuite parsemer son visage de baisers en la voyant vivante. -"Ma puce," lui dis-je alors que ses petites mains entourèrent mon cou s'y accrochant désespérément tel un noyé à sa bouée de sauvetage avant que je la relevais pour la prendre dans mes bras, l'enserrant de toutes mes forces. -"Maman, où .. Où est Amalia?" me demanda l'aîné de mes filles en reniflant, les yeux rougis en cherchant vainement sa soeur. Mon coeur se comprima dans ma poitrine à l'entente de sa voix triste. Son corps continua davantage à trembler tandis qu'elle continuait à pleurer à chaudes larmes dans mes bras ne voyant plus sa soeur. Les larmes jailli
Être mère à vingt quatre ans ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Disons que ça n'avait jamais été une priorité. Ma vie était rangée. J'avais toujours tout prévu. Ma vie, ma carrière et mes études. Les hommes à l'époque me paraissaient un dilemme insurmontable pour arriver un jour à les comprendre ou bien même sortir avec après de nombreux coups de leur part. J'avais tout prévu sauf bien sûre de rencontrer les jumeaux Hadès aussi attirants que diaboliques, détenteur de ses événements cataclysmiques depuis notre rencontre jusqu'à aujourd'hui. J'avais vraiment tout prévu sauf tomber un jour éperdument, désespérément et follement amoureuse de Conrad puis par finalement succomber au charme magnétique de Connors, son frère.J'avais vraiment tout prévu sauf bien sûre être enceinte après notre rupture. Qui plus est de jumelles! N'est-ce pas le comble de l'ironie? Moi qui voulais absolument fuir des jumeaux, me voilà cette fois avec des jumelles. Toutes deux ressemblant à leur père! Était-ce
-"Bonjour ma belle," -"Bonjour Conrad," lui répondis-je d'une voix détachée. Un léger sourire vint rehausser ses lèvres fines alors que son regard espiègle me dévisageait avec une troublante intensité qui finit par me faire déglutir avec peine. Je reconnaissais ce regard. C'était le même d'il y a cinq ans. Ses aigres-marines renfermaient quelque chose que j'eus du mal à définir. Sa respiration, elle, fut calme au contraire de mon pouls qui s'était affolé dès que je le reconnus. Merde! J'aurais du regarder par le judas avant d'ouvrir la porte. Mes habitudes finissaient toujours par me perdre et ce fut le cas aujourd'hui. Début devant la porte se tenait Conrad. Cinq longues années venaient de s'écouler et il demeurait le même homme. J'eus aucun mal à le différencier de Connors vu ses paroles et ses yeux toujours assombris. Quelle contraste cependant lorsque je vis une étincelle luisante au fond de ses prunelles bleutées. Cette même étincelle intarissable qui ne le quittait plus.Ce
Je relus le morceau de papier plusieurs fois alors que je sentis mon univers s'envolait tel un château de cartes. Tout ce que j'avais construit depuis de nombreuses années venait de tomber en ruines en quelques secondes. Ma vie à Chicago, mes filles, le semblant de bonheur que j'avais reçu dans leurs yeux bleus innocents que leur père aussi avait. Toutefois, ses aigres-marines, au contraire d'elles, reflétaient toute autre chose que l'innocence. Connors venait afin d'atteindre un but précis. C'était pour tout détruire. Me réduire au néant!Ses menaces étaient claires. Comment était-ce possible néanmoins? Ça ne pouvait pas être lui! Pas après cinq ans! Pas maintenant alors qu'il allait se marier cette semaine! Je relus le papier une dernière fois énervée cette fois-ci comprenant qu'il avait peut être rencontré mes filles sans même que ses dernières ne le sachent. Comment avait-pu glisser ce morceau de papier dans l'un de leurs dessins sans que personne ne pût le voir sinon? Et dire qu
-"Maman, qui est Connors?" La voix d'ordinaire curieuse d'Amélie résonna dans le salon très vite suivie par celle d'Amalia. Mon regard sévère croisa celui de Aurora qui se mordit cruellement sa lèvre inférieure, sincèrement désolée. -"Oui, c'est qui Conno?" rétorqua Amalia, suçant son pouce. -"Pas Conno mais Connors!" rectifia Amélie en courant pour sauter dans les bras d'Aurora. -"Tati!" -"Mes chéries, vous allez bien?" leur demanda ma meilleure en s'agenouillant à leur hauteur afin de les serrer dans leurs bras. -"Très bien!" s'écrièrent mes filles en chœur avant de se retourner vers moi, les yeux étincelants. -"Maman, qui est Connors? C'est ton amoureux?" Tentant de paraitre à l'aise alors que la nouvelle annoncée par Aurora avait éclaté comme une bombe dans ma tête, je leur souris tendrement alors que des larmes picotaient déjà mes yeux. Remettant une mèche derrière mon oreille, je me mis à leur hauteur ébouriffant leur cheveux de jais. -"C'est... Connors est un ancien ami
Quelques mois plus tôt-"Becca sera à moi. Tu es à moi, ma belle!" -"Tu es malade, Conrad. Je t'en supplies, arrêtes." Mes sanglots répétitifs m'empêchèrent de parler tout comme pour me défendre. La situation m'échappait. Je sentis un arrière goût de sang alors que sa main rencontra ma joue tandis que ma tête bouscula si violemment en arrière que je crus que ma nuque s'était brisée sous ses coups presque fatals. -"T'aimer est un péché. T'aimer est mon péché!" m'avoua Conrad tout en desserrant sa cravate. -"Non!" hurlais-je de toutes mes forces. Mes yeux s'ouvrirent aussitôt comprenant que ce n'était qu'un mauvais rêve. Dégoulinante de sueur, j'essayais tant bien que mal de reprendre mon souffle après ce cauchemar. Un cauchemar de plus. Le même cauchemar qui terrassait toutes mes nuits depuis bientôt cinq ans. On durait que son empreinte était toujours sur moi même après toutes ses années passées loin de lui. Ce fut avec rage que je compris qu'il avait toujours une certaine empris







