LOGINLe dimanche, elle avait fini tous ce qui devait être néttoyer. Elle est fatigué mais satisfaite. Au moins son agacement face à l'arrivé de son nouveau Directeur avait servit à quelque chose.
Aujourd'hui, elle se détend, plus de ménage. Sa mère était en train de préparer le déjeuner. Elle aurait aimé aidé mais sa mère n'aimait pas ses manies de ranger avant que le travail ne soit terminer, alors elle attend sagement l'heure du déjeuner.
Le soleil de Tanamakoa filtrait à travers les voilages blancs du salon. Ralantsoa venait à peine de s’asseoir avec une tasse de thé noir quand son téléphone vibra sur la table basse.
"Fara"
Elle sourit malgré elle. Sa petite sœur, l’inverse d’elle sur bien des points, mais l’un des rares liens qu’elle entretenait avec constance et sans effort. Elle décrocha.
— Fara ?
— Coucou Rala ! Ô Rabe rigide, tu bois ton thé à heure fixe ou je te dérange dans ton emploi du temps de ministre ?
Ralantsoa roula des yeux, un sourire discret étirant ses lèvres.
— J’ai deux minutes avant de nettoyer mon ombre.
— Hahaha ! Toi, tu fais des blagues maintenant ? Qui es-tu et qu’as-tu fait de ma sœur ?
Ralantsoa leva les yeux au siel.
— Qu’est-ce qu’il y a, Fara ?
— Rien de grave, ne t’inquiète pas. J’appelais juste pour prendre des nouvelles… Et aussi pour t’annoncer qu’on va venir à Tamatave deux semaines. Avec Kolo, bien sûr. Et je voulais te demandé si ça ne te dérangerait pas de nous héberger pendant notre séjour ?
Ralantsoa fronça légèrement les sourcils. Elle aimait les surprises comme elle aimait le sable dans ses dossiers : pas du tout.
— C’est pour quand ? Et ton mari ?
— Dans dix jours. J’ai posé mes congés. J’en pouvais plus de Diego, de la chaleur, du stress, de tout. Et Kolo rêve de revoir ses grands-parents et toi aussi, bien sûr. Pour ce qui est de Mario, il ne peut pas partir maintenant, ils ont un projet super important et si tous se passe bien, tu auras la femme du Directeur Générale comme sœur. On pourra rester chez toi ?
Il y eut un silence. Non pas d’hésitation, mais de préparation.
— Évidemment, répondit Ralantsoa. Je préparerai une chambre pour vous. Et je prendrai deux jours pour m’organiser. Et j’éspère que ton mari aura la promotion.
— Je te remercie. Attends, deux jours pour t’organiser pour ta sœur ? Tu me fais peur, sérieux. Tu comptes dresser un planning de repas et mettre des étiquettes dans la salle de bain aussi ?
— Je vais y réfléchir, dit-elle, pince-sans-rire.
Fara éclata de rire à l’autre bout du fil.
— Bon, je te laisse, grande prêtresse de l’ordre. Embrasse papa et maman pour moi. Et… merci. Vraiment.
Ralantsoa raccrocha, le sourire aux lèvres.
Elle adorait sa sœur, même si elle ne le disait jamais vraiment.
Et peut-être qu’avoir un peu de désordre joyeux dans la maison ne lui ferait pas de mal.Peut-être.
Elle se demande aussi si le même désordre au bureau serait bien aussi.
Ralantsoa resta immobile, le souffle court, tandis que la porte se refermait sur le silence. La pièce semblait vouloir l’avaler. Son cœur battait si fort qu’elle craignait qu’il n’alerte ses gardes. Pourtant, sous la peur, une petite flamme d’obstination brûlait désormais plus vive : elle n’était pas seulement captive — elle était une clef. Et une clef, ça se tourne, ça se force.Elle reprit son travail, méthodique. La corde, déjà fragilisée, rendit un nouveau fil ; elle sut que le temps jouait pour elle. Ses doigts, engourdis mais précis, cherchèrent une faiblesse dans la boucle. Les mouvements de la main, répétés, étaient douloureux, mais le fil finit par lâcher encore d’un demi-centimètre. Une mince marge. Une marge suffisante pour glisser la main à travers et, peut-être, agripper le métal derrière la fixation.Des pas se firent entendre dans le couloir — trois, puis deux ; la cadence d’un changement de poste. Ralantsoa se recroquevilla et feignit l’évanouissement. Lorsqu’un garde
Ralantsoa sentit chaque mot comme une alarme qui tonne contre ses tempes. Il vient de rentrer. Les syllabes résonnaient encore, lourdes. Son corps se raidit ; la petite victoire sur la corde lui parut tout à coup dérisoire. Si il venait, tout changeait — soit il était la clef, soit il était la menace finale.Elle rouvrit très lentement les yeux et scruta l’obscurité. La pièce paraissait plus petite à présent, comme si les murs avaient reculé pour mieux l’enfermer. Ses doigts, engourdis mais acharnés, cherchèrent la partie usée de la corde. Il fallait qu’elle gagne encore un centimètre, juste un centimètre de plus pour glisser la main sous le lien, atteindre la boucle, et — si la chance lui
Lorsque Ralantsoa rouvrit les yeux, tout était plongé dans une semi-obscurité. Son corps était étendu sur un siège inconfortable, les mains attachées sur les accoudoirs. La pièce était silencieuse, à l’exception d’un léger bourdonnement électrique au loin. L’air était froid et chargé d’une odeur étrange qu’elle ne pouvait identifier.Elle essaya de bouger, mais ses muscles étaient raides et ses membres engourdis par l’effet du chloroforme. Sa panique monta d’un cran.— Où… où suis-je ? murmura-t-elle, sa voix tremblante.Une lumière s’alluma doucement au plafond, révélant un es
Ralantsoa ajusta une dernière fois son foulard devant le miroir, inspira profondément et attrapa son sac. La matinée s’annonçait chargée, mais elle n’avait pas perdu son calme habituel. Trente minutes plus tard, elle referma la porte de sa chambre et descendit les escaliers d’un pas léger. Sort de la maison en disant au revoir à ses parents.Dehors, l’air était encore frais. Elle s’avança vers la route pour héler un tuk-tuk.Un grondement discret se fit entendre. Un SUV noir aux vitres teintées s’arrêta juste devant elle, ses pneus crissant légèrement sur le bitume. L’instinct de Ralantsoa la fit reculer aussitôt, son cœur battant plus vite.La portière arriè
Ny Aina gara la voiture devant l’immeuble du bureau, son cœur battant plus vite qu’il ne l’aurait voulu. La façade grise, d’ordinaire si banale, lui parut ce matin presque menaçante. Il resta quelques secondes assis derrière le volant, le moteur encore allumé, comme pour rassembler ses forces.Finalement, il coupa le contact, attrapa son sac et descendit. À peine avait-il franchi le seuil qu’il croisa le regard furtif d’un agent de sécurité, plus appuyé qu’à l’accoutumée. Une impression désagréable le parcourut, mais il continua sa marche d’un pas assuré.Dans le couloir menant au bureau de Mme Vero, tout semblait calme. Les conversations feutrées s’éteignaient à son passage, et il crut pe
Ny Aina resta un moment immobile, le téléphone encore chaud entre ses doigts. Ses épaules s’affaissèrent légèrement, comme si tout le poids de la conversation venait de retomber sur lui.— Aller la voir… répéta-t-il d’une voix basse, presque pour lui-même.Ralantsoa inclina la tête, ses yeux brillants d’une douceur mêlée d’inquiétude.— Oui. Elle t’a parlé comme si elle n’avait plus personne. Et toi… tu as encore une place dans son histoire, même si ce n’est plus la même qu’avant.Il ferma les yeux un instant, inspirant profondément. Les images de son passé avec Linah revinrent comme des &eacut







