Chapitre 2

Alex a regardé la main d'Isabelle, et son cœur s'est alourdi peu à peu, puis il a dit :

« Très bien, un mois. Léa, ne joue pas de tours. Si tu as la moindre arrière-pensée, tu le paieras. »

Léa a esquissé un léger sourire, « D'accord. Tant que tu es prêt à accompagner Eva, je coopérerai en tout. »

« En tant que père, tu ne devrais pas offrir un cadeau d'anniversaire à Eva ? »

Eva était blottie dans les bras de Léa.

À ce moment-là, la voiture se dirigeait vers la famille des Richard.

« Maman, papa est vraiment venu ? » Eva a demandé d'une voix légèrement tremblante. Elle avait bien tenté de se contrôler, mais ses yeux trahissaient son espoir.

Léa lui a tapoté doucement le dos et a répondu tendrement à voix basse : « Bien sûr. »

Les yeux d'Eva se sont illuminés, « Alors, maman, ne dis pas à papa que je suis malade, j'ai peur qu'il soit triste. »

À cet instant, les yeux de Léa se sont embués. Elle a caressé les mèches d'Eva. « D'accord, maman te le promet. »

Eva a tendu son petit doigt. Léa a compris et a accroché le sien au sien.

« Pour cent ans, tu ne dois pas changer d'avis… » a souri Eva d'un air candide.

Mais tout devenait flou aux yeux de Léa.

Son enfant, la seule personne de ce monde avec qui elle partageait un lien de sang, allait la quitter.

Mais avant ce départ, elle voulait lui offrir un dernier rêve.

Arrivées à la famille des Richard, le majordome a pris les bagages. Léa lui a demandé : « Monsieur est-il à l'intérieur ? »

Le majordome a hoché la tête, « Oui, il est là. »

Avec cette réponse, Léa s'est détendue. Après leur mariage, Alex était venu dans cette maison très rarement, tandis qu'Eva, elle, ne voyait son père que sur l'écran de télévision.

Léa a pris la main d'Eva et l'a menée à l'intérieur de la villa.

Au loin, elles ont vu Alex assis sur le canapé.

Les yeux d'Eva se sont éclairés. Léa a lâché sa main et lui a tapoté l'épaule, « Vas-y. »

Eva s'est avancée prudemment, sa petite silhouette maladroite montrant un peu de timidité, puis, elle a appelé d'une voix timide : « Papa… »

Les yeux d'Alex ont légèrement bougé. En réalité, il avait déjà entendu l'arrivée de Léa.

Mais il ne voulait pas aller la rencontrer.

Quand il a entendu l'enfant l'appeler papa, il avait inexplicablement un blocage. Quand il a vu ce visage innocent qui ressemblait presque trait pour trait à celui de Léa, il avait une réaction instinctive de rejet.

Il s'est figé un peu et a émis un « hm » détaché.

Il a cependant pris le cadeau emballé à côté de lui.

« Voilà ton cadeau d'anniversaire. »

Les yeux d'Eva brillaient de l'incrédulité. « Merci… » Sa voix est devenue timide.

Les yeux de Léa se sont durcis, clairement mécontente de l'attitude d'Alex. Elle s'est avancée et a caressé la tête d'Eva. « Eva, ouvre et regarde ce que papa t'a offert. »

Eva souriait et a commencé à déballer le cadeau.

Lorsqu'elle a vu le cadeau, le sourire d'Eva s'est légèrement figé, mais elle s'est vite reprise et a souri à nouveau. « Merci papa, j'adore ça. »

Léa regardait les boucles d'oreilles en diamant et sentait soudainement une lourdeur dans sa poitrine.

Léa a réprimé sa colère et a dit : « Eva, on a promis à l'oncle de se coucher tôt, il se fait tard. Demain, papa t'emmène jouer. »

Alex a réagi en entendant « l'oncle », ses yeux se sont légèrement animés.

Eva a hoché la tête docilement. Bien que ce cadeau ne lui plaise pas, elle était déjà très heureuse de voir ses parents ensemble !

Sa maman lui avait dit que si elle ne voulait pas que papa sache qui était le médecin, elle devait l'appeler « l'oncle », alors elle écoutait les conseils de l'oncle médecin et allait se coucher tôt.

« Vas-y ! » Léa a souri et a regardé la domestique emmener Eva à l'étage.

Léa tenait les boucles d'oreilles en diamant dans ses mains et a dit : « M. Richard, je sais que vous êtes très occupé, mais même si vous ne prêtez pas attention aux cadeaux, vous n'allez tout de même pas offrir des boucles d'oreilles en diamant à une enfant de quatre ans. »

Alex a frissonné involontairement en entendant « M. Richard », puis, il a répondu : « À cette heure-ci, il n'y avait plus de magasin ouvert, c'est Isabelle qui me les a prêtées… »

« C'était une erreur, il n'y en aura pas d'autre. »

Léa voulait dire qu'il n'y aurait pas de prochain anniversaire.

Elle n'attendrait pas le prochain anniversaire d'Eva.

Léa a réprimé la douleur qui la rongeait et a pris le livre de contes qu'elle avait préparé à l'avance. « En tant que père responsable, ce soir, je vais aller avec toi raconter une histoire à Eva avant de dormir. »

« Je ne sais pas faire. » A répondu froidement Alex.

Léa semblait avoir prévu cette réponse. « Ce n'est pas grave, je vais raconter l'histoire, tu n'as qu'à m'accompagner et apprendre. »

Alex a réprimé son impatience et a répondu d'un « hm » glacé.

Léa a dit : « Je sais que tu ne veux pas me voir. Dès qu'Eva sera endormie, tu pourras partir et retrouver Mlle Moreau. Il te suffira de revenir avant d'emmener Eva à l'école demain matin. »

Les yeux d'Alex ont légèrement changé en entendant cette réponse.

Léa, autrefois, avait tout fait pour le garder près d'elle.

Elle avait même simulé une maladie pour que le vieux monsieur Richard l'appelle et le force à revenir.

Il pensait que c'était encore une de ses manœuvres et son regard s'est glacé. « Ce n'est pas nécessaire, ce soir, je dormirai dans la chambre d'amis. »

Les yeux de Léa sont restés impassibles. « Allons-y. »

Ainsi, pour la première fois, les deux sont entrés ensemble dans la chambre de l'enfant.

Ce qui était presque ridicule, c'était que Léa et Alex étaient mariés depuis cinq ans.

Mais c'était la première fois qu'Alex mettait les pieds dans la chambre d'Eva.

Alex a regardé Léa s'asseoir au bord du lit d'Eva, prendre le livre de contes et commencer à lire l'histoire vieille de la petite sirène.

C'était probablement la première fois qu'Eva voyait Alex dans sa chambre, elle était tellement heureuse qu'elle ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs dans sa direction.

Une telle atmosphère, un tel regard…

Tout cela donnait à Alex un sentiment d'étrangeté.

Alex songeait à plusieurs reprises à quitter cette pièce, mais il se retenait en pensant à Isabelle. Ce n'était qu'un mois.

« À ce moment-là, la sirène s'est transformée en écume et est retournée à la mer… »

Sa voix douce ressemblait à un ruisseau qui s'écoulait lentement.

Alex, éclairé par la lampe de chevet, regardait Léa, dont la silhouette fine et élancée était dessinée par la lumière tamisée. Ses cheveux tressés tombaient doucement sur son côté droit, et elle regardait Eva avec une attention totale.

Les yeux d'Alex ont légèrement changé.

Eva a soudain pris la parole : « Maman, j'aimerais boire du lait. »

Léa pensait qu'il était effectivement temps de laisser père et fille seuls un moment.

« D'accord, maman va te réchauffer du lait. »

Léa s'est levée immédiatement.

Alex voulait instinctivement se lever.

Léa l'a regardé d'un air appuyé.

Alex a compris, et après avoir pincé ses lèvres, il s'est assis.

Ce n'était que lorsque la porte de la chambre s'est fermée qu'il s'est calmé.

La petite chambre est tombée dans un silence paisible.

Alex a ressenti le regard intense d'Eva sur lui et son regard s'est légèrement déplacé, « Qu'y a-t-il ? »

Papa lui parlait pour la première fois… Eva a senti son cœur se remplir de quelque chose, « Papa, je suis tellement contente que tu sois venu aujourd'hui. »

Elle a exprimé maladroitement sa joie, sa voix timide et hésitante.

Le regard d'Alex a brièvement traversé ses yeux pleins d'attente, et il a réagi en se demandant : « Pourquoi ? »

Il était évident qu'ils ne s'étaient pas vus souvent.