Share

Chapitre 2 : Tu en auras besoin

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-10-23 03:49:15

Tara

Il entre dans l’ascenseur. Il est immense. Mon Dieu… je le veux… et cette beauté à couper le souffle. Mais ce n’est pas sa beauté qui me laisse sans voix , c’est son regard, un regard qui tue. Il me surplombe, me tend la main pour récupérer son téléphone.

— Donne‑le moi.

Je touche mon corsage en le dévisageant. Ses yeux suivent mon geste et plongent dans mon décolleté. Un éclair de désir ? Peut‑être, mais si bref que j’ai cru l’avoir imaginé.

— Il est dans mon corsage. Viens le chercher.

— Arrête de jouer avec moi, jeune fille. Je n’ai pas de patience pour tes gamineries.

— Alors je considère que tu ne veux plus de ton téléphone.

Il s’approche si brusquement que je tremble de peur. Je me recroqueville, comme pour me protéger. Son souffle effleure mon visage ; j’ouvre lentement les yeux et relève la tête pour croiser son regard ravageur.

Il se penche lentement et murmure à mon oreille :

— Dis‑moi, petite abeille, que veux‑tu ? Tu bourdonnes dans mes oreilles comme une abeille , vas‑tu me piquer ? Que veux‑tu pour me rendre mon portable ?

— Juste un baiser, pour te rendre ton téléphone.

— Petite dévergondée, tu ne goûteras pas à mes lèvres. Elles sont sacrées ; mon corps est sacré. Ce n’est pas donné à tout le monde.

— Je ne suis pas n’importe qui, je suis ta future épouse.

Un rire éclate chez lui alors qu’il tente de me faire sortir de l’ascenseur.

— Nous empêchons les gens de passer. Je ne savais pas que j’étais fiancé. Depuis quand, d’ailleurs ?

Je le fixe et réponds d’un ton assuré :

— Bientôt tu le sauras, et ce sera avec moi.

— Tu peux toujours rêver. Pourquoi je resterais célibataire à mon âge ? Pour me coltiner des petites filles gâtées comme toi, qui ne savent que courir après les hommes ?

— Je ne suis pas celle que tu décris. J’ai fait des études, j’ai des diplômes et je dirige ma propre entreprise d’une main de fer. Et toi, à part gérer les affaires avec ton père, que fais‑tu ?

— Donne‑moi mon téléphone.

Il fait un geste vers moi. Par le coin de l’œil, je vois mon père approcher à grandes enjambées. Je prends la seule décision qui me vient pour attirer son attention : je me jette sur Mike et l’embrasse de toutes mes forces, puis je me débats comme si c’était lui qui essayait de m’agresser. Il ne comprend pas, tente de me retenir pour « m’empêcher de me blesser », et je crie :

— Papa ! À l’aide !

Le temps semble suspendu. Mon père s’arrête, nous voit et fonce. Mike se retourne et reçoit un coup de poing qui le fait tituber. Il s’essuie la bouche ; ses lèvres sont fendillées.

— Que fais‑tu à ma fille ? Tu es aussi taré que ton père.

Mon père me serre contre lui.

— Ça va ?

— Oui… il… il a essayé d’abuser de moi .

Mon père assène un autre poing à Mike. Celui‑ci ne se défend pas, mais lance d’un ton froid :

— Votre fille est une menteuse.

— J’ai confiance en ma fille. Elle ne m’a jamais menti. Tu vas répondre de tes actes. Aucun homme ne s’en prend à ma princesse.

— Papa, je veux qu’il m’épouse. Il doit réparer ses torts.

— Ce vaurien n’est pas assez bien pour toi, princesse.

— Mais c’est lui que je veux.

— Tu en es sûre ? Tu peux trouver mieux que lui.

Les voix s’élèvent ; mon père est hors de lui.

— Vous pensez que je suis une marchandise ? Je suis là, bordel ! Personne ne me forcera à épouser cette menteuse.

Il se relève et fait face à mon père. Les deux hommes sont rouges de colère. Puis mon père attrape son téléphone ; à ma grande surprise il a le numéro de son père.

Il parle d’une voix ferme :

— Dites à votre fils d’épouser ma fille. Il a essayé de la violer. Il devra répondre de ses actes, sinon je vous déclare la guerre.

Il raccroche et se tourne vers Mike :

— Nous vous attendons à notre table. Avec la bague.

Nous le laissons là. Avant de partir, le téléphone de Mike sonne , j’avais oublié que je l’avais. Je le lui tends ; il me l’arrache des mains. Peu importe. J’ai obtenu l’essentiel : il va m’épouser. Il deviendra bientôt mon mari. Je suis aux anges.

Sur la route, mon père s’arrête et me regarde avec gravité.

— Il n’a jamais essayé de te violer, n’est‑ce pas ?

Je baisse la tête. Il la relève pour que je le regarde.

— Tu sais… il sera difficile pour lui de t’apprécier. N’avais‑tu pas une autre solution ?

— Sur le moment, c’était la seule que j’ai trouvée.

— Bonne chance, ma fille. Tu en auras besoin.

Continue to read this book for free
Scan code to download App
Comments (1)
goodnovel comment avatar
Blondé Cathrine
............ ce genre de papa ...️...️...️...️
VIEW ALL COMMENTS

Latest chapter

  • L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX 2 : LE DÉFI D'UNE PRINCESSE    CHAPITRE 58 : Le Cœur du Territoire 2

    Tara Puis vient mon père. Auracio « La Morte » Ferrari. L’homme se déplace avec une lenteur calculée, une présence qui absorbe tout l’oxygène autour de lui. Son costume est parfait, mais on devine la puissance brute contenue. Ses yeux, d’un gris métallique, trouvent les miens d’abord. Une lueur d’affection réelle, aussitôt masquée par une vigilance de fauve. Puis ils se tournent vers Mike. Et là, le silence qui s’installe est d’une qualité différente. Ce n’est pas seulement le face-à-face de deux prédateurs alpha. C’est la rencontre des héritiers d’une haine ancienne, teintée du dégoût résiduel de devoir parfois collaborer, et de la méfiance absolue de voir son sang mêlé à celui de l’ennemi.Mike ne baisse pas les yeux. Il soutient le regard de mon père, sans défi agressif, mais avec la froide assurance de celui qui sait qu’il détient quelque chose de précieux pour l’autre.C’est ma mère qui brise le sortilège, de sa voix mélodieuse et précise, glaçante de politesse.— Tara, cara. Tu

  • L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX 2 : LE DÉFI D'UNE PRINCESSE    CHAPITRE 57 : Le Cœur du Territoire 1

    Tara Ses lèvres quittent les miennes, laissant derrière elles le goût du défi et du whisky. Un pacte scellé dans l’obscurité. Il ne dit rien d’autre, se contentant de poser un dernier regard lourd de sens sur moi avant de retourner vers le lit, son corps se déplaçant avec la grâce silencieuse d’un grand prédateur. La trêve est finie. Un nouveau front vient de s’ouvrir.Je reste un moment à la fenêtre, le drap serré contre ma poitrine, sentant encore la chaleur de ses mains sur mes épaules. Fais-moi la guerre. Pour la première fois, la bataille a un nom, un objectif au-delà de la survie ou de la domination. C’est terrifiant. C’est exaltant.Les deux jours suivants sont un exercice de tension exquise. Mike est… attentif. Pas tendre, pas doux ces mots n’existent pas dans son lexique. Mais il est présent, d’une manière aiguisée. Il observe mes préparatifs pour l’arrivée de mes parents avec l’intérêt concentré qu’il porterait à une manœuvre sur un échiquier. Il sent que ce n’est pas juste

  • L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX 2 : LE DÉFI D'UNE PRINCESSE    CHAPITRE 56 : Le Cœur du Territoire

    TARALe whisky coule dans ma gorge, un feu liquide qui contraste avec la torpeur moite de mon corps. À côté de moi, Mike respire profondément, calmement. Son bras, lourd et possessif, est jeté sur mes hanches, sa main sur mon ventre comme pour marquer son emprise même dans le sommeil.La guerre continue demain.Ses mots résonnent dans le silence, bien après que l’écho de nos gémissements se soit éteint. Une trêve. C’est tout. Une suspension des hostilités, un pillage des corps. Aussi intense, aussi dévastateur soit-il.Je ferme les yeux, mais ce n’est pas le sommeil qui vient. C’est une pensée lancinante, devenue familière, qui creuse son sillon derrière mon front endolori.Quand ?Quand va-t-il tomber amoureux de moi ?La question est absurde. Ridicule. Faible. Dans le monde qu’il a construit, l’amour est une faille, une vulnérabilité. Un luxe trop coûteux. Il a besoin de loyauté, de désir, d’obéissance. Il a besoin d’un territoire. Et je suis, apparemment, un territoire qu’il aime c

  • L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX 2 : LE DÉFI D'UNE PRINCESSE    CHAPITRE 55 : Pas fini 

    MIKEJe n’ai pas l’intention de m’arrêter.Son ordre résonne encore dans l’air moite entre nous , fais-moi la guerre et quelque chose de primitif, de définitif, se fige dans ma poitrine. Ce n’est plus un jeu. C’est une revendication. Une conquête. La sueur sur sa peau luit comme de l’huile sous la lumière basse, et elle sent le jasmin, le tabac, et nous, cet arôme musqué et sauvage que nous fabriquons ensemble.Mes hanches s’abaissent. Je l’encastre d’une poussée unique, si profonde et si complète que nos os semblent s’entrechoquer. Le souffle lui est arraché, son cri se noie dans notre baiser. Elle s’enroule autour de moi, ses jambes enserrant ma taille comme des serpents, ses talons s’enfouissant dans le bas de mon dos, m’attirant plus profondément, exigeant plus.Je commence à bouger.Ce n’est pas un rythme, pas au début. C’est une punition. Un assaut. Je la prends en la clouant au matelas, chaque coup de reins est un coup porté, chaque retrait une menace. La tête de mon sexe frott

  • L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX 2 : LE DÉFI D'UNE PRINCESSE    CHAPITRE 54 : la guerre 

    MIKELa nuit enveloppe Chicago d’un manteau de brume et de néons tremblants, mais ici, au trente-cinquième étage, rien ne compte hormis l’électricité qui crépite entre nous. La ville gémit en contrebas, ses rues agitées comme une bête blessée, mais dans cette suite aux murs de marbre noir et aux draps de soie écarlate, il n’y a plus de lois, plus de règles , juste nous, et le poids de ce que nous venons d’accomplir.Le marteau repose sur la table basse, son manche en acajou luisant sous la lueur des lampes halogènes, sa tête lourde et menaçante comme un rappel de ce que j’ai dû briser pour en arriver là. Un symbole, oui. Mais pas celui qui compte ce soir. Pas quand elle est là, adossée contre le bar en onyx, les lèvres ourlées d’un rouge aussi sombre que le vin qu’elle sirote. Ses yeux , dorés, presque félins , me suivent tandis que je ferme la porte derrière moi, verrouillant le monde dehors.— Tu as mis du temps, murmure-t-elle, la voix rauque, comme si elle avait déjà crié mon nom

  • L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX 2 : LE DÉFI D'UNE PRINCESSE    Chapitre 53 — L'Écho du Marteau

    MikeLe silence après le coup de marteau est plus bruyant que n'importe quel cri. Un vide sonore chargé de l'horreur de ce qui vient d'arriver. L'odeur du jasmin et des roses se mélange à celle, subtile et métallique, de la peur. Et de l'adrénaline.Kovacs est emmené, ses gémissantes s'estompant dans le couloir. La tache sombre sur le marbre de la table n'est pas du sang, mais la sueur de sa terreur. Tara a posé le marteau. Le geste était d'une grâce mortelle. Elle essuie ses doigts avec un mouchoir de soie, comme si elle venait de terminer une tâche ménagère un peu désagréable.Elle se tourne vers l'assistance.— Maintenant, mes chers amis, le dîner est servi.Sa voix est un velours enveloppant une lame. Personne ne bouge. Ils sont pétrifiés, les yeux rivés sur elle, sur la table, sur le marteau qui repose, objet de cauchemar devenu banal.C'est à ce moment-là que je me pousse du pilier. Le bruit de mes semelles sur le sol de marbre brise le sortilège. Tous les regards se tournent ve

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status