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L'ATTRACTION FATALE DU MAFIEUX TOME DEUX
TARA
Je le regarde, ce bel inconnu. Il doit être le premier fils du sanguinaire ; il est d’une beauté renversante. Quel âge lui donnerais-je ? Trente-cinq peut-être ? Il paraît bien plus âgé que mes frères , viril, sculptural, irrésistible. Je m’approche, le détaille à la dérobée. Seigneur… je le veux. Mon cœur bat à tout rompre : c’est la première fois qu’un homme m’affecte ainsi. Jamais aucun ne m’a fait cet effet.
Je fais semblant de saluer tante Apryl, comme si je ne venais pas d’être saisie par cette émotion violente. Depuis des années, elle assiste aux mêmes manifestations, mais son mari n’y est presque jamais présent ; je me demande pourquoi. J’espère un jour rencontrer mon futur beau-père , car, en cet instant, ce garçon m’appartient.
— Bonsoir, tante Apryl.
— Bonsoir, ma chérie. Excuse-moi, je n’arrive pas toujours à te distinguer de ta sœur. Tu es Tara ou Sarah ?
— Je suis Tara.
— Ah… c’est toi, Tara. Vous vous ressemblez trop.
— Oui, c’est vrai, mais nous sommes aussi très différentes.
— Ça ne se voit pas.
— Tu me présentes à tes enfants ?
Le regard du plus grand des garçons s’assombrit. Tante Apryl reprend :
— Je te présente mon premier beau-fils, Mike ; il doit avoir trente-cinq ans. Et son petit frère Damien, trente ans. Tu connais mes jumelles : Dina et Silvia. Elles ont le même âge que toi.
Je me tourne vers Mike et lui tends la main.
— Bonsoir, Mike, moi c’est,
— Tara, j’ai entendu. Maintenant va jouer avec des enfants de ton âge.
Quel accueil glacial. Quelle impertinence ! De quel droit m’adresse-t-il ainsi ? En plus d’être trop vieux pour moi, il est puéril. Seul un homme avec des complexes se comporte comme ça, me dis-je.
— Je ne t’ai pas permis de me tutoyer !
— Moi non plus !
Je conclus rapidement le salut avec le reste de la famille, puis reste à proximité, curieuse d’en apprendre davantage sur leur père.
— Tante Apryl, comment va votre mari ?
— Il va bien, il te passe le bonjour.
Je m’approche pour demander à voix basse :
— Dis-moi, pourquoi Mike est-il si malpoli ?
Elle sourit d’un air entendu.
— Il est comme ça. J’ai l’impression qu’il te plaît, non ?
— Heu… non. Je cherche juste à mieux vous connaître.
Son sourire me dit qu’elle ne me croit pas du tout.
— Écoute un conseil : si tu veux quelque chose, fonce. Il finira par te regarder autrement.
— Ce sera difficile. Il n’aime pas que l’on s’approche de lui.
— C’est bien pour ça qu’il est encore célibataire. On dirait un ours en colère ; si tu pénètres son territoire, tu découvriras peut-être un cœur tendre.
— Je ne me rendrai pas sans combattre. Je n’ai pas dit mon dernier mot.
— C’est bien dit. Tu es la digne fille de ta mère.
— Merci. J’aime entendre ça.
— Parle-moi de ta mère, comment était-elle quand vous étiez jeunes ?
— Elle n’a pas changé : elle commande, elle sait ce qu’elle veut et elle obtient ce qu’elle veut. Parfois, ça m’agace.
— C’est son caractère. Et grâce à elle, notre famille est ce qu’elle est. C’est elle qui a aidé ton oncle Philippe à épouser la fille de l’ancien président. Tu vois le résultat : il est heureux.
Je ne peux m’empêcher de jeter un œil à l’imbécile concentré sur son portable, au milieu de la pièce. Il a l’air ailleurs, comme s’il ne souhaitait absolument pas être là.
Sans prévenir, je lui arrache le téléphone des mains et sors en courant. Il se lève immédiatement, furieux, pour me suivre. Ce soir, je sens que je vais m’amuser.
Je monte les escaliers à grandes enjambées ; où pourrais-je l’emmener pour lui voler un baiser ? L’ascenseur serait parfait pour un premier piège. Alors que lui descend par l’autre escalier, je prends l’ascenseur et fais en sorte qu’il bloque la porte avec ses mains. Hum… mon beau Mike, tu ignores que tu viens de tomber dans mon filet.
— Je peux savoir ce qui ne va pas chez toi ? Tu vas arrêter tes enfantillages avec moi, tu m’entends ? Maintenant rends-moi mon téléphone.
— Tu veux ton téléphone ? Viens le chercher.
Il reste un instant immobile. Je le provoque :
— As-tu peur d’une simple femme ?
Son regard me transperce, glacé au point de me faire frissonner.
— Tu ne me connais pas. Ne te frotte pas à moi, tu pourrais le regretter.
— C’est bien ce que je veux. Fais-moi regretter.
Mon cœur tambourine, mais je fais bonne contenance. Je suis prête à jouer.
Tara Puis vient mon père. Auracio « La Morte » Ferrari. L’homme se déplace avec une lenteur calculée, une présence qui absorbe tout l’oxygène autour de lui. Son costume est parfait, mais on devine la puissance brute contenue. Ses yeux, d’un gris métallique, trouvent les miens d’abord. Une lueur d’affection réelle, aussitôt masquée par une vigilance de fauve. Puis ils se tournent vers Mike. Et là, le silence qui s’installe est d’une qualité différente. Ce n’est pas seulement le face-à-face de deux prédateurs alpha. C’est la rencontre des héritiers d’une haine ancienne, teintée du dégoût résiduel de devoir parfois collaborer, et de la méfiance absolue de voir son sang mêlé à celui de l’ennemi.Mike ne baisse pas les yeux. Il soutient le regard de mon père, sans défi agressif, mais avec la froide assurance de celui qui sait qu’il détient quelque chose de précieux pour l’autre.C’est ma mère qui brise le sortilège, de sa voix mélodieuse et précise, glaçante de politesse.— Tara, cara. Tu
Tara Ses lèvres quittent les miennes, laissant derrière elles le goût du défi et du whisky. Un pacte scellé dans l’obscurité. Il ne dit rien d’autre, se contentant de poser un dernier regard lourd de sens sur moi avant de retourner vers le lit, son corps se déplaçant avec la grâce silencieuse d’un grand prédateur. La trêve est finie. Un nouveau front vient de s’ouvrir.Je reste un moment à la fenêtre, le drap serré contre ma poitrine, sentant encore la chaleur de ses mains sur mes épaules. Fais-moi la guerre. Pour la première fois, la bataille a un nom, un objectif au-delà de la survie ou de la domination. C’est terrifiant. C’est exaltant.Les deux jours suivants sont un exercice de tension exquise. Mike est… attentif. Pas tendre, pas doux ces mots n’existent pas dans son lexique. Mais il est présent, d’une manière aiguisée. Il observe mes préparatifs pour l’arrivée de mes parents avec l’intérêt concentré qu’il porterait à une manœuvre sur un échiquier. Il sent que ce n’est pas juste
TARALe whisky coule dans ma gorge, un feu liquide qui contraste avec la torpeur moite de mon corps. À côté de moi, Mike respire profondément, calmement. Son bras, lourd et possessif, est jeté sur mes hanches, sa main sur mon ventre comme pour marquer son emprise même dans le sommeil.La guerre continue demain.Ses mots résonnent dans le silence, bien après que l’écho de nos gémissements se soit éteint. Une trêve. C’est tout. Une suspension des hostilités, un pillage des corps. Aussi intense, aussi dévastateur soit-il.Je ferme les yeux, mais ce n’est pas le sommeil qui vient. C’est une pensée lancinante, devenue familière, qui creuse son sillon derrière mon front endolori.Quand ?Quand va-t-il tomber amoureux de moi ?La question est absurde. Ridicule. Faible. Dans le monde qu’il a construit, l’amour est une faille, une vulnérabilité. Un luxe trop coûteux. Il a besoin de loyauté, de désir, d’obéissance. Il a besoin d’un territoire. Et je suis, apparemment, un territoire qu’il aime c
MIKEJe n’ai pas l’intention de m’arrêter.Son ordre résonne encore dans l’air moite entre nous , fais-moi la guerre et quelque chose de primitif, de définitif, se fige dans ma poitrine. Ce n’est plus un jeu. C’est une revendication. Une conquête. La sueur sur sa peau luit comme de l’huile sous la lumière basse, et elle sent le jasmin, le tabac, et nous, cet arôme musqué et sauvage que nous fabriquons ensemble.Mes hanches s’abaissent. Je l’encastre d’une poussée unique, si profonde et si complète que nos os semblent s’entrechoquer. Le souffle lui est arraché, son cri se noie dans notre baiser. Elle s’enroule autour de moi, ses jambes enserrant ma taille comme des serpents, ses talons s’enfouissant dans le bas de mon dos, m’attirant plus profondément, exigeant plus.Je commence à bouger.Ce n’est pas un rythme, pas au début. C’est une punition. Un assaut. Je la prends en la clouant au matelas, chaque coup de reins est un coup porté, chaque retrait une menace. La tête de mon sexe frott
MIKELa nuit enveloppe Chicago d’un manteau de brume et de néons tremblants, mais ici, au trente-cinquième étage, rien ne compte hormis l’électricité qui crépite entre nous. La ville gémit en contrebas, ses rues agitées comme une bête blessée, mais dans cette suite aux murs de marbre noir et aux draps de soie écarlate, il n’y a plus de lois, plus de règles , juste nous, et le poids de ce que nous venons d’accomplir.Le marteau repose sur la table basse, son manche en acajou luisant sous la lueur des lampes halogènes, sa tête lourde et menaçante comme un rappel de ce que j’ai dû briser pour en arriver là. Un symbole, oui. Mais pas celui qui compte ce soir. Pas quand elle est là, adossée contre le bar en onyx, les lèvres ourlées d’un rouge aussi sombre que le vin qu’elle sirote. Ses yeux , dorés, presque félins , me suivent tandis que je ferme la porte derrière moi, verrouillant le monde dehors.— Tu as mis du temps, murmure-t-elle, la voix rauque, comme si elle avait déjà crié mon nom
MikeLe silence après le coup de marteau est plus bruyant que n'importe quel cri. Un vide sonore chargé de l'horreur de ce qui vient d'arriver. L'odeur du jasmin et des roses se mélange à celle, subtile et métallique, de la peur. Et de l'adrénaline.Kovacs est emmené, ses gémissantes s'estompant dans le couloir. La tache sombre sur le marbre de la table n'est pas du sang, mais la sueur de sa terreur. Tara a posé le marteau. Le geste était d'une grâce mortelle. Elle essuie ses doigts avec un mouchoir de soie, comme si elle venait de terminer une tâche ménagère un peu désagréable.Elle se tourne vers l'assistance.— Maintenant, mes chers amis, le dîner est servi.Sa voix est un velours enveloppant une lame. Personne ne bouge. Ils sont pétrifiés, les yeux rivés sur elle, sur la table, sur le marteau qui repose, objet de cauchemar devenu banal.C'est à ce moment-là que je me pousse du pilier. Le bruit de mes semelles sur le sol de marbre brise le sortilège. Tous les regards se tournent ve