Chapitre 8

Les promesses d'autrefois semblaient encore résonner dans l'air, pourtant cette bague, symbole d'un amour éternel, brillait désormais au doigt d'une autre.

Mélissa fixait l'écran, silencieuse, sans même remarquer les larmes qui ruisselaient sur son visage.

« Madame, ça va ? »

Les deux jeunes femmes, touchées par sa détresse, lui ont tendu un mouchoir.

Puis l'une d'elles, reconnaissant soudain son visage, a murmuré stupéfaite : « N'êtes-vous pas… l'épouse de M. Genet ? »

Mélissa a accepté le mouchoir d'un geste vague.

« Merci... Mais plus pour longtemps », a-t-elle répondu dans un sourire triste, « l'amour éternel n'existe pas. Certaines histoires commencent comme un rêve… et finissent comme ceci. »

Sur ces mots, elle s'est éloignée d'un pas chancelant, laissant les deux filles ont échangé un regard perplexe.

De retour chez elle, la fièvre l'a envahie.

Épuisée, elle s'est effondrée sur le canapé et a sombré dans un sommeil agité.

Elle a rêvé et elle a revu l'automne de ses dix-sept ans, les érables du lycée flamboyants de rouge.

Ce jour-là, en retard pour la première fois, elle avait croisé Silvain qui faisait l'appel à l'entrée.

Le jeune homme, mince et rayonnant, dépassait en éclat les feuilles autour de lui.

Il l'avait regardée inscrire son nom sur le registre, puis lui avait souri : « Mélissa… C'est un joli nom. »

Sous son regard clair, elle avait rougi instantanément…

En pleine nuit, sa fièvre s'est intensifiée, la plongeant dans un état fiévreux entre rêve et réalité.

Dans sa torpeur, elle a cru sentir des bras se refermer sur elle avec douceur et un linge frais éponger son front brûlant.

« Silvain ? » a-t-elle murmuré instinctivement.

« Je suis là », a répondu une voix familière, teintée de la fraîcheur de ses dix-sept ans.

Ses paupières se sont ouvertes brusquement, mais seule l'obscurité silencieuse du salon l'a accueillie.

Elle est restée immobile un long moment, puis a fermé les yeux, laissant ses larmes imbiber lentement les coussins.

...

Les trois jours suivants, elle n'a pas pu revoir Silvain.

Il avait choisi l'évitement total : aucun message, aucun appel. Il avait même bloqué ses cartes de crédit.

À présent, ne lui restaient que quarante-huit heures...

Désespérée, Mélissa a tenté de contacter Gaël, l'assistant de Silvain. Mais l'homme, si courtois autrefois, lui a opposé un ton glacial et impatient : « Si vous souhaitez joindre M. Genet, adressez-vous à Mme Deniau. Ils sont inséparables ces temps-ci. »

Puis il a raccroché sans autre formalité.

La honte et l'humiliation ont submergé Mélissa.

L'attitude de Gaël ne reflétait-elle pas celle de Silvain lui-même ?

Comme par hasard, un message de Lucrèce est arrivé à cet instant, aussi provocateur qu'à l'accoutumée : « Gaël m'a tout dit. Quelle pitié… tu ne peux même plus le voir ! »

Puis, se sont ensuivies plusieurs photos d'elle et Silvain enlacés. La décoration de la chambre lui a paru étrangement familier.

« Sois franche, Silvain m'a emmenée au pays Y. Demain, il tiendra sa promesse et me demandera en mariage ! »

« Tu veux venir ? Ah, j'oubliais… tu n'as plus un sou, n'est-ce pas ? Par gratitude pour tes années de soutien, je t'offre le billet. Ne manque pas ça ! »

Peu après, un virement de dix mille euros est apparu sur son compte.

Celle qui jadis peinait à se nourrir utilisait désormais sans vergogne l'argent de Silvain pour l'humilier.

Sous le coup de la colère et du regret, les larmes de Mélissa ont coulé enfin.

Sans hésiter, elle a réservé un billet pour le pays Y.

Le voyage était long, plus de vingt heures, et lorsqu'elle s'est retrouvée enfin devant le château majestueux, il ne restait plus que quelques heures avant qu'elle ne quitte ce monde définitivement...