Chapitre 7 : L'Explosion de Colère

​Point de Vue : Elara Moretti

​Le trajet de retour à la villa s'est fait dans un silence glacé. L’air dans la limousine était si lourd qu'il aurait pu briser les vitres. La main de Damian était un étau sur ma cuisse. Il n'avait pas lâché ma main depuis que la Périza, Isabella, avait planté sa graine empoisonnée.

​Dès que la porte de la suite s'est refermée derrière nous, je me suis libérée de son contact, ma rage surpassant ma peur.

​« C'est pour ça ! » ai-je lancé, ma voix tremblant de frustration. J'ai arraché le collier de diamants de mon cou et l'ai jeté sur le lit. « La règle du ‘pas de consommation’ ! C'est parce que tu n’as pas besoin de moi dans ce lit, tu avais déjà Isabella ! »

​Damian s'est immobilisé. Il était en train de retirer sa veste. Lentement, il l'a laissée tomber au sol. Ses yeux, noirs et sans fond, se sont braqués sur moi. Pour la première fois, j'ai vu au-delà de la colère : il y avait de la douleur et une rage contenue qu’il dirigeait contre lui-même.

​« Tu as osé me questionner au gala, Elara. Tu as enfreint la règle la plus simple : te taire, » a-t-il dit, sa voix était calme, mais elle résonnait d'une violence silencieuse.

​« J'ai le droit de savoir si j'ai été forcée à me marier avec toi uniquement pour qu'elle ne prenne pas ta place ! » ai-je riposté, l'adrénaline effaçant toute prudence. « Suis-je un bouclier contre sa jalousie ? Un trophée qui doit lui prouver que tu es passé à autre chose ? »

​Mon accusation a touché une corde sensible. Je l'ai vu dans le resserrement de sa mâchoire, dans l'ombre qui a obscurci son regard.

​Il a fait un pas vers moi. J'ai reculé, mais je n'ai pas tourné les talons.

​Il a saisi un vase en verre de Murano, posé sur une commode, une œuvre d'art ancienne. Et au lieu de le lancer, il l'a fracassé contre le mur juste à côté de ma tête. Le verre a volé en éclats, le son résonnant de manière assourdissante. Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine.

​« Ne me questionne jamais sur mon passé ! » a-t-il rugi. C'était la première fois qu'il perdait le contrôle vocal, et c'était terrifiant. « Mon passé n'est pas ton affaire ! »

​Il respirait lourdement, le torse se soulevant et s'abaissant. Je suis restée là, pétrifiée par le déchaînement.

​Puis, sa voix est redevenue un murmure dangereux. Il s'est approché des éclats, les ignorant.

​« Mais sache une chose, » a-t-il continué, son regard fixant le désordre qu'il avait créé. « Isabella... Elle n'est plus qu'une menace. Quelqu'un qui a failli me coûter mon empire. Et toi, Elara, » il a levé les yeux vers moi, ses yeux exprimant un conflit profond.

​« Toi... tu es un pion, oui. Je t'ai épousée pour des raisons stratégiques, parce que je devais me sécuriser. Mais je ne te mentirai pas sur qui tu es pour moi maintenant. »

​Il a fait un pas vers moi, réduisant la distance. La tension était maintenant une corde sur le point de rompre.

​« Elle veut te blesser, parce que tu es à moi. Elle te considère comme ma faiblesse, » a-t-il dit, son ton plus intime, plus honnête. « Et cette peur que tu ressens, cette rage, c'est ta seule protection. »

​Il s'est approché de moi, posant ses mains sur mes bras, juste en dessous de mes épaules. Sa prise était ferme, mais elle ne faisait pas mal.

​« La vérité, Elara, c'est que j'ai besoin de toi. Plus que tu ne peux l'imaginer. Plus que je ne devrais l'imaginer, » a-t-il avoué dans un souffle.

​Il s'est penché. Son souffle chaud sur mon cou. J'ai senti son cœur battre sous ma main. Je ne savais pas si ce besoin était pour la stratégie ou pour le désir. Mais il était réel.

​« Et ça, » a-t-il murmuré, sa bouche effleurant ma peau, « ça m'horripile. »