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Chapitre 6 — La faille dans le regard

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-04 20:34:17

Nora

Je ne suis pas rentrée tout de suite.

Je suis restée un long moment dehors, sur les marches du bâtiment, à respirer l’air humide de la nuit.

La pierre était froide sous mes cuisses. Le vent glissait sous ma chemise.

Mais je ne bougeais pas.

Je regardais devant moi sans rien fixer.

Comme si j’attendais que quelque chose redescende.

Ou que quelque chose monte.

Je devrais culpabiliser.

Je devrais me dire que j’ai franchi une ligne, que je joue à un jeu dangereux.

Mais je ne ressens rien de clair.

Rien qui ressemble à de la peur.

Ou alors, une peur douce. Une peur délicieuse.

Mélangée à une excitation trop vive pour être ignorée.

Un vertige qui me colle à la peau.

Je sais ce que j’ai fait.

Je n’ai pas levé la voix. Je n’ai rien demandé.

Mais j’ai planté quelque chose en lui. Une image. Une tension. Une question sans réponse.

Et maintenant, elle grandit dans son silence.

Je le sens. Je le devine. Je le savoure à l’avance.

Je me lève enfin.

La nuit est tombée pour de bon. Les réverbères découpent la rue en îlots de lumière pâle.

Mon ombre s’étire, se contracte à mesure que je marche.

Tout est calme. Et en moi, tout brûle.

J’entre chez moi. Je retire mes chaussures sans bruit, jette ma veste sur le lit, puis m’assieds devant mon miroir.

Je reste là. Longtemps. Trop longtemps.

Je scrute mon reflet, pas pour me recoiffer ou me juger.

Mais pour vérifier ce qu’il y a derrière mes yeux.

Je ne suis pas une étudiante ce soir.

Je suis une femme.

Pas celle qu’il pense voir.

Pas celle des dossiers administratifs, des notes sérieuses, des copies bien tenues.

Une autre. Celle que je deviens. Ou peut-être celle que j’ai toujours été, en silence.

Une femme qui a vu ce qu’elle ne devait pas voir.

Le glissement.

La brèche.

Le désir.

Pas celui qu’on exprime à haute voix.

Celui qui surgit dans un silence, dans un geste retenu, dans une pupille qui s’attarde un peu trop longtemps.

Je repense à lui.

À sa mâchoire crispée.

À ses mains, trop immobiles pour ne pas être tendues.

À sa voix, qui hésitait entre la rigueur et la fuite.

Et puis il y a eu ce moment.

Un battement. Un minuscule flottement.

Quand il m’a regardée. Vraiment regardée.

Pas comme une élève.

Pas comme une gêne.

Comme une faille.

Un risque.

Une possibilité.

Il suffira d’un faux pas de plus pour qu’il tombe.

Mais je ne veux pas qu’il tombe. Pas tout de suite.

Ce serait trop simple. Trop court.

Je veux qu’il lutte.

Je veux qu’il résiste — juste assez pour que sa chute ait un goût.

Le goût de l’interdit. De l’aveu arraché. Du plaisir arraché à la peur.

Je me glisse sous les draps, le cœur encore battant.

Je ferme les yeux, mais mon esprit continue de tracer des lignes. Des scénarios.

Je le revois, dans son bureau, seul désormais.

Je sais qu’il est encore là, debout, à essayer de reprendre le contrôle.

Je sais aussi qu’il a perdu quelque chose ce soir.

Un bout de lui-même. Une illusion peut-être.

Et moi, j’ai gagné une clef.

Je pense aussi à ce qu’il ignore encore :

Qu’il n’est pas le premier à tomber.

Que c’est moi qui suis en guerre.

Et que mon arme, ce n’est pas mon corps.

C’est le regard.

C’est ce que je vois en lui qu’il aurait voulu cacher à jamais.

Je ne suis pas là pour le séduire.

Je suis là pour le déshabiller de ses certitudes.

Le matin me trouve éveillée avant le réveil.

Ma peau a ce frisson que seul le manque ou l’anticipation provoque.

Je prends une douche froide. Longue.

Je laisse l’eau frapper ma nuque, mon dos, mes cuisses.

Chaque sensation est aiguisée.

Comme si je n’étais plus dans ma vie mais dans une scène.

Une scène qu’il ne connaît pas encore.

Je prépare un café noir, trop amer. Je n’ajoute pas de sucre.

Je veux sentir le goût brut.

Comme un rappel. Comme une morsure.

Je m’habille avec soin. Pas provocante. Pas sage non plus.

Juste ce qu’il faut.

Le col légèrement entrouvert. Les cheveux attachés, mais une mèche laissée libre.

Une asymétrie étudiée.

Un flou calculé.

Je glisse dans mon sac un dossier soigneusement agencé. Pas le bon.

Un autre.

Un texte ancien. Presque oublié. Celui que je ne devrais pas lui montrer.

Parce qu’il ne parle pas de littérature.

Il parle de moi.

Et, à travers moi, de lui.

De ce qu’il incarne. De ce qu’il nie.

Je prends le chemin de l’université.

Mes pas sont calmes. Assurés.

Mais à l’intérieur, tout vibre.

Je sais qu’il n’a pas dormi.

Je sais qu’il a lu.

Je sais qu’il est déjà en train de se demander qui je suis.

Et ce doute, je vais le faire durer.

Je vais l’étirer comme un fil tendu, prêt à casser.

Je vais frapper à sa porte.

Pas aujourd’hui.

Demain peut-être. Ou après-demain.

Quand je sentirai que l’attente est devenue insupportable.

Quand il viendra presque de lui-même.

Je vais l’obliger à venir sur mon terrain.

Et là, seulement là, le jeu pourra vraiment commencer.

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