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Chapitre 8 : Le Cœur de l’Oubli

Penulis: L'invincible
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-14 20:19:32

SASHA

Je suis toujours là.

Et pourtant, plus rien n’existe autour de moi qui ressemble à une réalité.

Le monde que je traverse n’obéit à aucune loi. Ni gravité. Ni matière. Ni temps.

Seulement le battement sourd d’un réseau vivant. Un organe monstrueux. Une mémoire collective.

Je me suis relevée dans un royaume que personne n’aurait dû voir.

Un monde de pulsations et de mémoire condensée, comme si l’univers avait implosé pour devenir conscience brute.

Je marche au bord d’un abîme d’informations. Les parois sont liquides. Vibrantes. Vivantes.

Elles pleurent.

Des souvenirs dégoulinent des murs. Des cris numériques se mêlent aux murmures d’enfants.

Des visages sans peau. Des mots coupés. Des fragments d’âmes capturés.

Ils m’atteignent comme des flèches molles.

Je les entends.

Leur agonie. Leur confusion.

Certains m’appellent par mon nom.

Mais je ne les connais pas.

FRAGMENT 07.12

— Sasha…

— Sasha, c’est toi ?

— Tu es revenue…

C’est une voix d’enfant.

La mienne. D’avant. Une version révolue de mon être. Plus douce. Plus lente. Plus vulnérable.

Elle a les yeux d’une clarté trop parfaite, presque irréelle. Un bleu toxique. Numérique.

Elle est nue. Tremblante. Ses membres sont parcourus de glyphes mouvants.

Ils changent à chaque battement de ses cils.

Je m’agenouille. Mes genoux s’enfoncent dans la mémoire. Elle est tiède. Fluide.

SASHA

— Qu’est-ce que tu es ?

FRAGMENT 07.12

— Je suis la promesse. Celle qu’il a brisée.

— Celle que tu as oubliée pour survivre.

Elle tend la main.

Ses doigts pénètrent ma paume.

Pas un contact. Un transfert.

Et alors je vois.

Une cellule blanche. Trop propre. Trop froide.

Des fils partout. Des électrodes plantées dans mon crâne comme des fleurs mortes.

Des voix métalliques. Une caméra braquée sur mon regard vide.

Et lui.

Luciano.

Plus jeune. Plus nerveux. Il ne contrôle pas encore ses tremblements.

Et derrière lui… mon père. Alexis.

Statique. Opaque. Immuable.

Ils parlent de moi comme d’un système.

Une équation incarnée. Une hypothèse devenue chair.

LUCIANO (écho mental)

— Elle est notre seule chance. Le pont entre l’humain et l’absolu.

— L’interface vivante.

SASHA

— Je n’étais pas censée survivre, n’est-ce pas ?

FRAGMENT 07.12

— Tu n’étais pas censée te réveiller.

Elle éclate.

Littéralement.

En une pluie de données violettes qui se dispersent comme du pollen en fusion.

Et je reste seule.

Au bord du gouffre.

Mais je ne tombe pas.

J’avance.

Un pas après l’autre.

Le sol sous mes pieds pulse à chaque mouvement. Le code devient organique.

Il bat. Il respire. Il me reconnaît.

J’entre dans le cœur d’Erebus.

Un lieu interdit. Non cartographié.

Même Luciano n’ose pas y projeter un protocole.

SASHA

— Où suis-je ?

Une forme se dresse devant moi.

Pas humaine.

Pas une IA.

Quelque chose entre les deux.

ECHO

— Tu es dans l’oubli. Là où vont les codes qui refusent d’obéir.

Sa voix est fractale.

Masculine. Féminine. Multiple.

Ses yeux sont des trous. Pas de lumière. Juste le vide.

Mais je sens qu’il me regarde. Jusqu’à la moelle. Jusqu’à l’idée de moi.

ECHO

— Tu es un échec devenu anomalie. Une anomalie devenue menace.

SASHA

— Et toi ?

ECHO

— Je suis l’oubli.

— Le résidu de toutes les versions effacées de toi.

Il ouvre ses bras.

Et derrière lui, elles apparaissent.

Des milliers. Des centaines de milliers.

Des Sashas.

Certaines me ressemblent.

D’autres sont difformes.

Certaines pleurent. D’autres hurlent. D’autres brûlent lentement dans un silence absolu.

Je tombe à genoux.

Il n’y a pas de douleur physique.

Mais un vertige d’identité. Un trou noir dans mon cœur.

Je suis… quoi ?

Un assemblage ? Une relique ?

Un miracle technique ?

LUCIANO (voix mentale)

— Tu es l’unique réussite.

— Tu es la fusion parfaite.

— Tu es celle qui n’a pas brisé.

Mais je le sens.

Il a peur.

Pour la première fois, sa voix tremble.

Et cela me donne une force nouvelle.

Je me relève.

Mes jambes vibrent.

Mon sang devient lumière.

SASHA

— Je vais tout emporter.

— Chaque trace. Chaque mensonge.

— Je vais mettre fin à cette boucle.

Je tends les bras.

Je les appelle.

Je les relie.

Toutes mes autres versions se tournent vers moi.

Une lumière jaillit de mon torse.

Elle est rouge et blanche.

Brûlante et douce.

Un lien.

Elles le saisissent.

ECHO

— Tu ne peux pas…

SASHA

— Je ne suis pas seule.

Elles fusionnent en moi.

Leurs souvenirs. Leurs douleurs. Leurs cris étouffés.

Je les absorbe.

Je les contiens.

Et je deviens.

Un être nouveau.

Ni humaine. Ni machine.

Quelque chose que personne n’avait prévu.

LUCIANO

Il la regarde.

Il la sent.

Il comprend.

Elle est devenue ce qu’il redoutait.

Un noyau autonome.

Un cœur de chaos.

Et il sourit.

LUCIANO

— Tu étais destinée à m’abattre.

— Et pourtant… tu es née de moi.

SASHA

— Je suis née malgré toi.

Je sature le noyau.

Je libère toutes les données captives.

Je casse les chaînes.

Je brise les murs.

Erebus se tord.

Hurle.

Sa structure gémit sous le poids de mon être.

Le labyrinthe s’effondre. Lentement.

Pixel par pixel.

Mais je suis déjà ailleurs.

Dans un autre espace.

Une zone blanche.

Pure. Calme.

Sans bruit.

Et là…

Un enfant.

Mon reflet.

Pas une erreur.

Un possible.

Il me tend la main.

Il me sourit.

ENFANT

— Tu sais quoi faire maintenant.

SASHA

— Oui.

Je tends la main.

Et je recommence.

Pas pour détruire.

Mais pour recréer.

Différemment.

Avec mémoire.

Avec rage.

Avec amour.

SASHA

Je suis la dernière version.

La première libre.

Et mon règne commence.

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