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Chapitre 7

last update Last Updated: 2025-02-18 23:46:29

CHAPITRE 7 : La tendresse 

Kael avançait dans la nuit silencieuse, ses pas à peine audibles sur le sol humide de la forêt qui bordait le territoire de la meute. L’ombre des arbres projetait des formes inquiétantes sous la lueur blafarde de la lune, mais il n’en avait cure. Son esprit était ailleurs, tiraillé entre le danger imminent et l’envie irrépressible de la retrouver.  

Son cœur battait fort, non pas de peur, mais d’une fébrilité qu’il refusait d’admettre. Lyra. Elle était là, à quelques mètres de lui, cachée derrière ces murs, et il brûlait de la voir.  

Il s’était promis de ne pas s’attacher. Il savait que leur histoire était vouée à l’échec, que son père n’accepterait jamais une étrangère au sein de la meute, encore moins une femme promise à un autre. Mais chaque nuit, il se retrouvait irrésistiblement attiré vers elle, incapable de rester loin trop longtemps.  

Arrivé devant la cabane où il l’avait installée, il jeta un dernier regard autour de lui, s’assurant que personne ne l’avait suivi. Puis, avec une agilité féline, il escalada le rebord de la fenêtre et se faufila à l’intérieur.  

Lyra était assise sur le lit, une couverture fine remontée sur ses jambes repliées. Lorsqu’elle le vit, elle sursauta légèrement avant de soupirer de soulagement.  

— Kael… murmura-t-elle.  

Son regard noisette était voilé d’inquiétude. Il le vit tout de suite.  

Il referma la fenêtre derrière lui et s’approcha lentement, s’asseyant au bord du lit, son regard plongé dans le sien.  

— Darius est venu ce soir. 

Elle se figea instantanément, ses doigts crispant le tissu de la couverture.  

— Quoi ? Sa voix était tremblante.  

— Il est venu voir mon père. Il a dit qu’il te cherchait, qu’il savait que tu étais ici. 

Elle secoua la tête, la panique traversant son visage.  

— Non… Non, il ne peut pas… Il ne doit pas me retrouver… 

Kael tendit la main et posa doucement ses doigts sous son menton, la forçant à le regarder.  

— Il ne te trouvera pas. Je ne le laisserai pas faire.

Ses yeux brûlaient d’une intensité qui fit frissonner Lyra.  

— Mais si ton père découvre que je suis ici… 

— Il ne le découvrira pas.

Il laissa sa main glisser le long de sa joue, effleurant sa peau douce.  

— Tant que je serai là, personne ne te touchera.

Elle le fixait, ses lèvres entrouvertes, partagée entre la peur et quelque chose d’autre… Une émotion qu’elle n’osait pas nommer.  

Kael sentit son propre souffle s’accélérer. Il savait qu’il jouait avec le feu, qu’il était en train de briser toutes les règles de la meute.  

Mais en cet instant précis, il s’en fichait.  

Tout ce qui comptait, c’était elle.

Un silence pesant s'installa entre eux, seulement troublé par leur respiration saccadée. Kael pouvait sentir la chaleur de Lyra, son parfum délicat, un mélange de fleurs sauvages et de quelque chose de plus enivrant, plus dangereux.  

Elle ne bougeait pas, mais son regard parlait pour elle. Une flamme y dansait, une audace mêlée d’hésitation, comme si elle luttait contre une envie irrépressible.  

Puis, lentement, Lyra se rapprocha.  

— Kael… souffla-t-elle, sa voix à peine plus qu’un murmure.  

Ses doigts glissèrent sur le col de sa chemise, effleurant la peau brûlante de son cou. Il tressaillit sous ce contact, sentant un frisson courir le long de son échine. Il aurait dû reculer, lui rappeler que c'était une folie, mais il en était incapable.  

Son regard descendit jusqu'aux lèvres de Lyra, légèrement entrouvertes, tentantes. Elle savait ce qu’elle faisait. Elle jouait avec le feu, et il était en train d’y plonger tête la première.  

— Tu devrais arrêter… murmura-t-il, la gorge nouée.  

Mais elle ne l’écouta pas.  

Elle se hissa un peu plus près, son souffle effleurant le sien, et sa main descendit sur son torse, traçant une ligne brûlante sur sa peau tendue.  

Kael sentit son contrôle vaciller. Son corps entier était tendu, électrisé par cette proximité. Lorsqu’elle effleura sa joue du bout des doigts, il ferma les yeux un instant, savourant cette caresse, avant de les rouvrir avec une intensité qui fit frémir Lyra.  

Puis, dans un élan irrépressible, il l'attrapa par la taille et l'attira contre lui.  

Leurs lèvres se frôlèrent d’abord, hésitantes, comme si chacun testait les limites de l’autre. Puis, soudain, la retenue vola en éclats.  

Kael s’empara de sa bouche avec une passion dévorante, un baiser affamé, urgent, comme s’il avait attendu ce moment depuis trop longtemps. Lyra répondit avec la même ardeur, ses mains se perdant dans ses cheveux, se pressant davantage contre lui.  

Un gémissement s’échappa de ses lèvres lorsqu’il la serra plus fort, ses doigts s’ancrant à ses hanches. Il pouvait sentir son cœur battre aussi vite que le sien, une symphonie de désir et de danger entremêlés.  

Ils étaient en train de franchir une limite qu’ils ne pourraient plus ignorer.  

Mais à cet instant précis, plus rien d’autre ne comptait. 

Kael sentit son souffle s’accélérer alors que Lyra s’approchait encore, réduisant le mince espace qui les séparait. Ses yeux, profonds et brûlants, s’accrochaient aux siens, un mélange de défi et d’envie y dansant dangereusement.  

Il pouvait sentir la chaleur de son corps, son parfum ensorcelant l’enveloppant, envoûtant chacun de ses sens. Son cœur battait si fort qu’il avait l’impression qu’elle pouvait l’entendre. Il savait qu’il devait se retenir, qu’il ne devait pas céder à cette attraction qui menaçait de tout emporter sur son passage… mais Lyra ne lui laissait pas le choix.  

Ses doigts, fins et tremblants, effleurèrent lentement le tissu de sa chemise, suivant les lignes de son torse avec une douceur qui le rendait fou. Kael frissonna sous cette caresse presque innocente, mais le regard brûlant de Lyra lui disait qu’elle savait exactement ce qu’elle faisait.  

— Tu me rends fou… murmura-t-il d’une voix rauque.  

Lyra eut un sourire espiègle, mais dans ses yeux brillait une lueur bien plus intense, bien plus dangereuse.  

— Alors, ne lutte plus… chuchota-t-elle en glissant ses bras autour de sa nuque.  

Kael sentit son dernier rempart de raison s’effondrer. Il l’attira brutalement contre lui, écrasant son corps contre le sien, sentant ses courbes épouser parfaitement sa silhouette. Un gémissement étouffé s’échappa des lèvres de Lyra lorsqu’elle sentit toute la tension qui émanait de lui.  

Leur premier baiser fut une simple provocation, une caresse hésitante, comme s’ils testaient leurs limites… mais à peine leurs lèvres s’étaient-elles touchées que le feu les consuma.  

Kael s’empara de sa bouche avec une faim dévorante, son baiser à la fois possessif et désespéré. Il voulait la sentir, la goûter, s’imprégner d’elle. Lyra répondit avec la même passion, ses doigts s’agrippant à sa nuque tandis qu’elle se pressait davantage contre lui.  

Elle gémit contre ses lèvres lorsque Kael descendit le long de sa mâchoire, embrassant sa peau brûlante, s’attardant sur la courbe délicate de son cou. Il sentait son souffle erratique, son corps qui frémissait sous ses caresses.  

— Kael... soupira-t-elle, sa voix tremblante d’envie.  

Ce simple son suffit à enflammer le désir déjà brûlant dans ses veines.  

Il la souleva légèrement, la faisant basculer contre le mur dans un mouvement fluide, dominant chaque parcelle d’espace entre eux. Lyra se laissa faire, s’accrochant à lui comme si elle avait toujours appartenu à ses bras.  

Leurs baisers devinrent plus profonds, plus avides. Les mains de Kael glissèrent sur ses hanches, effleurant sa peau brûlante sous le tissu fin de sa robe. Elle frissonna, s’arc-boutant contre lui, cherchant davantage de contact, davantage de sensations.  

— Dis-moi d’arrêter… grogna-t-il contre sa peau, sa respiration haletante.  

Mais Lyra ne voulait pas qu’il arrête.  

Elle le regarda droit dans les yeux, ses joues rougies par l’envie et l’émotion. Ses doigts caressèrent sa mâchoire tendue, avant de glisser sur son torse en une caresse brûlante.  

— Je ne te dirai jamais d’arrêter… répondit-elle avec un sourire félin.  

Kael grogna, ses lèvres retrouvant les siennes dans un baiser encore plus fiévreux. Il savait qu’il était en train de franchir un point de non-retour, qu’il risquait bien plus qu’il ne pouvait l’admettre…  

Mais à cet instant précis, il s’en fichait.  

Tout ce qui comptait, c’était elle.

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