MasukAlayna
Je me perds. Je m’éteins. Et chaque seconde, chaque mouvement, me fait sombrer un peu plus dans cette dépendance.
Je ne suis plus qu’une ombre dans son empire.
Je suis à lui. Totalement, irrévocablement à lui.
Kael
Elle a cédé. Elle ne peut plus nier.
Cette énergie entre nous, cette tension à couper le souffle, s'est transformée en quelque chose d’encore plus viscéral.
Elle m’appartient. Complètement.
Je la sens encore trembler sous mes mains, chaque fibre de son corps un appel à la domination. Mais cette fois, c’est différent. Ce n’est plus une simple conquête. C’est une guerre. Une guerre qui m’appartient autant qu’à elle.
Je m’éloigne d’elle un instant, savourant ce moment de silence lourd, rempli de tout ce que je lui ai pris et tout ce que je vais encore lui prendre.
Elle me regarde, cette lueur de défi toujours présente dans ses yeux, mais je sais qu’au fond, elle est perdue.
Elle sait que rien ne la sauvera. Pas maintenant.
Je la pousse en avant, l’amenant à me suivre, ma poigne fermée autour de son poignet fragile, la forçant à marcher à mon rythme.
Elle se débat un instant, mais c’est futile. Elle sait que son corps me répond. Elle sait que sa lutte est une illusion.
Alayna
Il me tire, comme une marionnette, avec une force inouïe.
J'essaie de reprendre mon souffle, de comprendre ce qui se passe, mais il m’efface à chaque mouvement.
Je suis sous son contrôle, et pourtant je me sens vivante, plus vivante que jamais. C’est comme une tempête intérieure, une bataille entre ma volonté et ce désir insoutenable qu’il a éveillé en moi.
Je le hais et je l’aime en même temps.
Je voudrais m’échapper, mais je suis déjà trop loin, trop enfoncée dans cette spirale qu’il a créée.
Je sens son regard lourd sur moi. Ce regard qui scrute chaque recoin de mon être, comme s’il pouvait me dénuder à chaque seconde.
Je sens mes jambes se dérober sous moi à chaque pas qu’il me force à faire. Mais je suis résolue à ne pas flancher. Pas encore.
Kael
Elle tremble, mais elle ne cède pas.
Elle essaie de garder sa fierté intacte, mais je vois bien que son corps trahit ses intentions.
Je la guide dans la pièce, l’amenant là où tout peut se passer.
Elle résiste encore, mais elle est à ma merci. Et je vais la prendre encore plus profondément, là où elle ne pourra plus respirer sans moi.
Je la force à s'agenouiller devant moi, cette fois plus brutalement, plus lentement, pour savourer chaque seconde de sa soumission.
Je vois la peur dans ses yeux, mais il y a autre chose aussi. De la peur… mais aussi de l’envie. Un désir qu'elle n’ose pas avouer, qu’elle tente de cacher sous sa fierté.
Je la pousse plus loin, m'installant devant elle, mon corps dominant le sien, chaque souffle que je prends résonnant dans ses oreilles.
Elle essaie de détourner les yeux, mais elle ne peut pas m’échapper. J’attrape son menton, l’obligeant à me regarder, à me voir.
Alayna
Je suis forcée de le regarder. De me confronter à lui.
Mon cœur bat la chamade, chaque battement comme un coup de fouet, me rappelant qu'il est celui qui a le pouvoir ici.
Ses mains sont partout. D’abord sur mes poignets, puis sur mon visage. Elles me contraignent, me forcent à accepter ce qu’il me fait.
Je pourrais lutter, hurler, mais tout cela semble inutile. Mon corps réagit de manière incontrôlable à chaque caresse qu’il me donne, à chaque contact.
Je veux le repousser, mais il n’y a plus de place pour la résistance.
Kael
Elle est mienne. Complètement mienne.
Je la fais mienne, chaque parcelle de sa peau, chaque souffrance qu’elle endure, chaque plaisir qu’elle cache.
Je la force à s’abandonner, je veux la voir perdre tout contrôle, tout semblant de fierté.
Je suis impitoyable. Elle est là, devant moi, vulnérable, totalement à ma merci.
Elle ne me dit rien, mais ses yeux, ses gestes, tout en elle crie la vérité que même elle ne peut plus ignorer.
Elle veut ça.
Je descends mes mains le long de son cou, lentement, pour capturer sa respiration, pour la rendre encore plus dépendante de moi.
Je sais que j’ai gagné.
Je la sens trembler, mais elle ne dit rien. Elle est prise. Complètement.
Alayna
Je suis à sa merci.
Il me fait descendre dans l’abîme de la passion, une chute sans fin.
Je me sens prise dans cette spirale, incapable de m'en sortir.
Mais j'ai perdu depuis longtemps.
Je me laisse aller, je m'abandonne totalement. Je sais que tout ce qui m’arrive est à cause de lui. Et j’en suis presque reconnaissante.
Je veux hurler, mais je n’y parviens pas. Chaque cri est retenu dans ma gorge, étouffé par sa présence.
Je suis une femme brisée. Mais au fond de moi, j’aime ça.
Je me sens vivante, et en même temps, je suis morte.
Je suis à lui, corps et âme.
Kael
Elle ne dit rien, mais je vois tout.
Elle se perd dans cette étreinte, et je la laisse. Je ne la retiens plus.
Je veux qu’elle s’oublie.
Elle est mienne, et je vais la faire s’abandonner encore plus, jusqu’à ce qu’elle ne sache plus qui elle est sans moi.
J’ai sa confiance, j’ai son âme, et je vais la briser encore un peu plus.
Je la domine, la façonne à mon image. Elle n'a plus d'autre choix que de me suivre dans cette danse, où seul moi ai les rênes.
Elle est à moi. Complètement.
Cinq ans plus tardLe vent salin caresse les hautes herbes, faisant onduler ce champ qui borde la falaise comme une mer verte. Ici, loin de la ville, l’air sent le sel, la terre et la liberté. Une liberté chèrement acquise, patiemment construite, jour après jour.Je suis assise sur un vieux banc de bois, face à l’océan. Le bruit des vagues est une berceuse constante, un souffle qui lave les derniers échos des cris. Sur mes genoux, un carnet de croquis est ouvert. Mes doigts, ceux de ma main droite, fermes et assurés, et ceux de ma gauche, plus lents, plus prudents, mais efficaces, tracent des lignes sur le papier.Je dessine une petite fille.Elle court dans l’herbe haute, ses cheveux noirs de jais, hérités de son père, flottant derrière elle comme un étendard sauvage. Elle s’appelle Lyra. Un nom qui chantait l’espoir, la lumière après la longue nuit. Elle a ses yeux à lui, d’un gris orageux, mais où ne danse aucune ombre, seulement la curiosité insatiable et la joie pure du présent.
KaelLe mot « père » résonne dans ma tête comme une balle perdue. Il ricoche, imprévisible, ouvrant des brèches dans des murs que je croyais indestructibles. Père. Moi. L’idée est si grotesque qu’elle en devient obscène.Pendant des jours, je vis en état de siège. Chaque regard d’Alayna est une interrogation muette. Chaque geste de sa main vers son ventre encore plat, un rappel. Je me surprends à la surveiller avec une intensité nouvelle, scrutant sa pâleur, la fatigue sous ses yeux, comme si je pouvais déjà voir la menace rôder autour d’elle. Autour d’eux.La peur est un goût de fer dans ma bouche. Une peur plus viscérale, plus terrifiante que celle des champs de bataille. Là, je connaissais l’ennemi. Ici, l’ennemi est partout. Le monde entier. Un monde que j’ai passé ma vie à salir, et qui va vouloir se venger sur cet être innocent.Un soir, alors qu’Alayna dort d’un sommeil agité, je m’échappe de l’atelier. Je marche dans la nuit, sans but, les poings serrés. La ville dort, indiffé
AlaynaLes semaines se sont écoulées, tissant une nouvelle normalité, fragile et précieuse. La chaleur de l’été s’est installée, lourde et moite, faisant luire nos peaux et rendant l’atelier étouffant. Mes forces reviennent, lentement, mais sûrement. Mon bras, bien que toujours marqué et parfois douloureux, répond un peu mieux. Je dessine presque tous les jours, retrouvant peu à peu la confiance dans mon trait. Kael, lui, semble grandir, se solidifier. Les cauchemars sont moins fréquents, son regard moins hanté. Nous sommes deux épaves qui, pièce par pièce, se réparent mutuellement.C’est pourquoi, quand les nausées sont arrivées, je les ai d’abord attribuées à la chaleur, à la nourriture rudimentaire, au stress résiduel qui couve toujours en nous. Un malaise matinal, passager. Rien de grave.Mais les jours passent, et le malaise persiste. Il s’installe, tenace, accompagné d’une fatigue qui me cloue au lit certaines après-midi. Une étrange sensibilité aux odeurs, qui me fait frémir de
AlaynaLe jour se lève, teintant l’atelier d’une lueur grise et laiteuse. Je suis réveillée par la chaleur de Kael contre mon dos, son bras possessif enroulé autour de ma taille. La mémoire de la nuit nous enveloppe comme un parfum capiteux, mêlé à l’odeur de l’encre, de la sueur et de la sexe. Un sourire flotte sur mes lèvres. Nous avons pris feu, et nous avons survécu. Plus que cela : nous avons prospéré dans les flammes.Je me tourne lentement pour ne pas le réveiller. Son visage, dans le sommeil, a perdu ses lignes dures. La paix qui l’habite est fragile, volée, mais réelle. Mes doigts effleurent les racines noires qui serpentent sur son épaule. Ma marque. Notre histoire.Puis mon regard tombe sur mon propre bras, posé sur la couverture. La ligne noire que j’ai tracée semble minuscule, presque dérisoire, face à l’étendue de la chair violacée et noueuse. Une pensée froide germe dans la chaleur post-coïtale. Une seule ligne. Combien de milliers, de millions me faudrait-il pour couvr
KaelSous mes paumes, sa peau est un parchemin frémissant. L'atelier n'existe plus. Il n'y a que l'obscurité trouée par la lueur dansante de la lampe à pétrole, et Alayna. Toujours Alayna.Son dos sous mes doigts est une géographie nouvelle. Je sens les reliefs de l'encre fraîche, les lignes noires et organiques qu'elle a tracées sur ma peau comme elle a tracé sa propre survie sur son bras mutilé. Chaque racine, chaque courbe est une promesse. La sienne. La nôtre.Quand mes lèvres retrouvent les siennes, c'est avec la faim de l'homme qui a trop longtemps marché dans le désert. Ce n'est pas la possession brutale du prédateur. C'est la revendication tremblante de l'éclopé qui a trouvé son port. Sa bouche cède, puis répond, avec une ardeur égale. Un goût de sel et de courage.Mes mains glissent le long de ses flancs, sentant les frissons qui la parcourent. Je dénoue les boutons de son jean avec des doigts qui ne tremblent plus. Chaque parcelle de peau découverte est une victoire. La sien
AlaynaLa ligne noire sur ma brûlure sèche, croûte minuscule sur une mer de cicatrices. Ce n’est qu’un trait, mais il a ouvert une vanne. En moi, tout change. La peur cède la place à une détermination farouche, une soif de recommencer, de recréer.Les jours qui suivent sont rythmés par un nouveau rituel. Chaque matin, après les exercices de rééducation qui me laissent épuisée et frustrée, je m’installe avec mon carnet de croquis. Je ne dessine plus des ailes brisées ou des mains qui se serrent. Je dessine des forêts denses où se cachent des loups aux yeux tristes. Je dessine des volcans endormis, leur lave figée en coulées d’encre noire. Je dessine des armures de métal et de chair, des œillets qui s’ouvrent sur des paysages infinis. Je remplis des pages et des pages, mes doigts retrouvant peu à peu leur mémoire, traçant le chemin de ce qui deviendra ma nouvelle peau.Kael observe ce travail silencieux. Il ne dit rien, mais sa présence est un carburant. Parfois, il pose une main sur mo







