Chapitre 4 — Le Poids du Désir
Nickel AMEVOR Épse WILSON Je referme la valise lentement, prenant une dernière minute pour tout vérifier une fois encore. Pas de ceinture oubliée. Ni de boutons de manchette. Ni de macaron. Parce qu’avec François, ce genre d’oubli peut transformer un simple appel en une conférence interminable sur "l’importance de l’anticipation". Mon mari est un homme exigeant, pointilleux, méticuleux jusqu’à l’obsession. J’ai appris à faire avec. Huit ans de mariage m’ont appris à fonctionner avec lui. Même si parfois, je rêve juste de fermer la porte et de dormir pendant une semaine sans m’occuper de ses humeurs, de ses plats préférés, de ses chemises repassées à la perfection. Au début, ses départs m’arrachaient le cœur. Je comptais les heures, scrutais mon téléphone en espérant son appel, guettant le moindre message. Aujourd’hui… c’est presque devenu des vacances émotionnelles. Pas de questions sur le menu, pas d’exigences sur la température de son café, pas d’amis à recevoir dans un salon transformé en salle de conférence diplomatique. Juste moi, les enfants, et un peu de silence. J’ai mille choses à faire, et pourtant, je me retrouve à fixer la valise comme si elle pouvait parler. Comme si elle portait le poids de notre quotidien. Et c’est là qu’il entre. Majestueusement. Comme toujours. Avec ce petit sourire qui rend les choses à la fois plus simples… et infiniment plus compliquées. Son regard glisse sur moi et s’attarde, brûlant, sur ma tenue un peu trop courte pour un soir à plier des chemises. Mais il me connaît. Il sait que parfois, je porte ce genre de choses pour lui rappeler ce que d’autres aimeraient avoir. — Sois le bienvenu, bébé, dis-je en lui rendant son sourire, un peu joueuse. — Ma femme…, souffle-t-il en s’approchant. Il me prend dans ses bras, m’attire contre lui. Ses mains trouvent naturellement mes fesses, qu’il serre avec cette possessivité douce qu’il a quand il est tendu. Il m’embrasse. Un vrai baiser. Lent. Profond. Une langue affirmée, un souffle brûlant. Je glousse malgré moi, déjà prise. Et puis tout s’accélère. En une seconde, il me soulève, me plaque contre la porte coulissante du dressing, mes jambes s’enroulent autour de sa taille. Mon dos heurte le bois, mes mains s’agrippent à ses épaules. Il gémit contre ma bouche, fouille mes lèvres, sa langue m’explore comme s’il n’y avait pas de lendemain. Ses mains glissent sous ma mini-jupe moulante, épousent mes hanches, frôlent mes cuisses, m'effleurent juste à l’entrée de ma chaleur, là où son désir frappe déjà à la porte, raide et impatient, encore dissimulé sous le tissu. Mais je le sens, dur et brûlant, appuyé contre mon sexe, faisant des mouvements lents et insistants. Il simule la pénétration sans même se dénuder. Je frémis. Il est tendu. Et Dieu sait que le ciel ne l’a pas privé, ce que j’ai entre mes jambes est la preuve vivante que certains hommes ont été dotés en double. Je défais sa ceinture avec empressement, le regard brillant, et libère son membre que j’enserre dans ma main, lente, sensuelle, provocante. — Oh oui... comme ça, bébé... ummm... Sa voix rauque est un nectar. Mais il est à bout. Il écarte ma main d’un geste maladroit, pousse ma petite culotte de côté d’un coup de hanche… et me pénètre en un seul mouvement. — Oh mon Dieu ! Un cri m’échappe, étouffé par ses lèvres qui écrasent les miennes. Il m’enfonce en moi jusqu’à la garde, si profondément que j’ai l’impression de sentir son cœur battre à l’intérieur de mon ventre. Je m’agrippe à lui, chavirée. Il entame un rythme soutenu, presque brutal, entre violence contenue et adoration viscérale. Chaque coup fait vibrer mes os. Chaque va-et-vient me pousse un peu plus vers la perte de contrôle. — Tu sais à quel point tu me rends fou, hein ? murmure-t-il entre deux gémissements. Je n’ai pas la force de répondre. Je suis trop pleine de lui. De nous. Je me cambre, m’ouvre, je le serre si fort qu’il grogne de plaisir. Et je jouis. Secouée. Envahie. Lui aussi. Il se crispe, m’agrippe fort. Et se déverse en moi, le souffle court, le front contre ma clavicule. Nous restons ainsi un instant, haletants, mêlés, perdus dans cette ivresse charnelle. Il me soulève encore, me porte cette fois vers la salle de bain. Il est toujours en chemise blanche, à moitié boutonnée. Il est magnifique. On se déshabille, on se lave, on s’embrasse encore, mais cette fois avec la douceur de ceux qui savent qu’ils se quittent demain. Il me regarde avec ses yeux brillants. — Je t’aime, ma femme. — Je t’aime aussi. Il soupire. — Tu vas me manquer, bébé. Et je sais que, malgré tout… je vais m’inquiéter.Gloire-kafui APEDOHIl y a deux semaines, j'ai dû monter à Marseille avec mon frère aîné. Comme mon père était souvent absent, on m’a dit que j'avais besoin d'être entourée. D’abord, j’ai trouvé cela positif, jusqu'à ce que je croise la traîtresse Prisca. Pfff, [...] qu'ils vivent leur amour là-bas, me suis-je dit en fermant la portière de l'uber qui m'emmenait vers l'appartement de l'ancien ici à Marseille. Peut-on être aussi hypocrite ? À cause d’elle, j’ai perdu les seules sœurs que Dieu m’avait données. L’amitié entre filles, ce n’est vraisemblablement pas fait pour moi. Mon téléphone vibre et, vu l'heure, je devine de qui il s'agit. En lisant son message, une larme m'échappe. Comme pour tous les autres, je ne réponds pas. Mieux vaut qu'il se concentre sur sa famille ; je vais m'en sortir, surtout que ce n'était pas une vraie relation, juste une brève mais intense histoire. Il n’avait pas eu à me séduire, juste quelques petites attentions, un peu autoritaire, LOL. Je souris à trav
Prisca et Kafui ont une relation tumultueuse, semblable à celle entre un chien et un chat. Kafui est de nature introvertie et n’a pas beaucoup d’amies, mais Prisca a réussi à s’intégrer dans sa vie pendant leurs années de lycée. Elles se rendaient souvent visite, formant un duo agréable, car Prisca est très belle malgré ses origines modestes, tandis que Kafui avait choisi un collège protestant après le CEPD, où son groupe d’amis n’appartenait pas à la même classe sociale qu'elle. Quand Prisca était chez nous, je trouvais qu'elle était jolie, mais je n’y prêtais pas spécialement attention car j’étais en couple avec ma petite amie de l'époque, Anaëlle, qui vivait en Suisse avec sa mère, mais était souvent chez son père et sa belle-mère. Nous habitions presque côte à côte, son père étant un architecte bien connu et relativement aisé, et nous fréquentions la même école que ses sœurs et son petit frère. J’ai eu un grand coup de cœur pour Anaëlle, que je considère comme mon premier amour, m
Marc Magnoudewa Dao* Nous assistons aux funérailles de Mme APEDOH, et mon regard reste rivé sur mon ange. Oui, je désigne ainsi mon ange. Bien que la peine se reflète sur son visage, elle est toujours d'une beauté saisissante. Elle est assise en face de nous, entourée de ses deux frères qui s’efforcent de lui apporter du réconfort. Vêtue d'une robe en laine blanche, un foulard Fendi blanc cache ses cheveux. La classe politique est entièrement présente pour soutenir APEDOH, qui semble fortement affecté et a l'air d'avoir vieilli de plusieurs années en quelques jours. Mon frère n'est pas là, mais le Premier ministre est présent. Je suis assis à côté de François, dont le regard rivé sur Kafui exprime des intentions peu recommandables. François n'est pas du genre infidèle ou volage, mais qui pourrait résister au charme de cette fille ? Elle irradie d'une pureté incroyable. Désolé pour François, il est déjà marié, mais cette fois-ci, c'est à mon tour, Gloire sera à moi. Quelques heures p
Chapitre 7 François Wilson Nickel : (d'une voix douce) Sois le bienvenu, mon chéri. Moi : (je l'attire vers moi et l'embrasse) Comment s'est passée ta journée ? Nickel : Comme d'habitude, chargée, mais ça va. Et toi ? me demande-t-elle en m'aidant à enlever mon costume. Ce n'est pas toujours aisé de retirer ma veste, surtout quand elle est sur mesure. Moi : Ça va, mais les agents des douanes du port essaient de me compliquer les choses. Pour eux, transporter les conteneurs vers le Sahel depuis le port sec d'Adeticopé réduira le nombre de conteneurs à dédouaner, donc diminuerait les fraudes, ce qui leur fait perdre de l'argent, sans prendre en compte qu'un certain nombre de leurs collègues effectuera le travail au port sec. Ce sont surtout les doyens qui expriment leur mécontentement. Ce pays est véritablement corrompu. En raison du grand nombre de conteneurs à traiter en direction du Sahel, la zone portuaire est continuellement congestionnée par des gros camions en circula
Chapitre 6 Gloire-kafui APEDOH Cela fait deux jours que ma mère est plongée dans l'inconscience, reliée à divers appareils qui semblent la maintenir en vie. Le lendemain de son admission à l'hôpital, mon père est intervenu pour demander un transfert immédiat en Israël, espérant qu'elle bénéficierait d'un meilleur soin, mais les médecins affirment que son état est trop précaire pour un tel déplacement. Mon cœur est en proie à une agitation constante. À chaque fois qu'un médecin sort de sa chambre pour venir vers moi, une peur sourde m'envahit, celle d'apprendre qu'elle nous a quittés. Depuis avant-hier, je n'ai quitté l'hôpital qu'une seule fois, et c'était pour accueillir mon père à son arrivée. Étienne est resté à mes côtés, n'ayant pas quitté l'hôpital non plus. Il veille sur moi et fait des rapports à sa hiérarchie. En parlant de lui, il m'envoie des messages réguliers pour prendre de mes nouvelles. Il est évident qu'il s'est passé quelque chose entre nous au Caire, mais je pré
François Anani Wilson Magnou vient de quitter mon bureau, mais non sans avoir obtenu les coordonnées de mon assistante, ce qui m'irrite, bien sûr. On pourrait dire que je suis marié, mais ce que je ressens pour cette jeune femme est indescriptible. J'éprouve un besoin constant de la protéger, de la garder auprès de moi. Son innocence et son charme angélique sont irrésistibles. Je saisis pourquoi Magnou a succombé à son charme ; elle incarne parfaitement le type de femmes qui l'attire. Honnêtement, je désire qu’elle soit à moi. Ce voyage avec elle reste gravé dans ma mémoire. Cependant, ce qui s'est passé au Caire doit y rester. J'espère pouvoir respecter cet engagement, vraiment. Étant donné que la concernée semble n'avoir aucun souvenir de ces événements, je vais suivre son exemple. Demain est mercredi, et nous avons un conseil des ministres. Je dois rentrer tôt pour me reposer et me préparer à présenter mon projet de port sec à mon supérieur, en ayant l'espoir d'obtenir son approba