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Le lounge privé vibrait au rythme d’un jazz moderne dont les basses feutrées ondulaient dans l’air comme une caresse sonore. La lumière tamisée jouait avec les ombres, créant une atmosphère à la fois intime et audacieuse, idéale pour les confidences… ou les bêtises.
Alexie, encore enveloppée par les dernières effluves d’un parfum floral, se fraya un chemin à travers les sièges en velours sombre. Elle ne comprenait pas comment Sarah réussissait toujours à l’entraîner dans ce genre d’endroits, comme si la tentation de faire quelque chose de dangereux planait dès l’entrée.
— Alex ! Par ici ! lança une voix familière au milieu du brouhaha élégant.
Elle repéra Sarah, assise avec le reste du groupe dans un coin semi-privé du lounge, là où l’éclairage doré mettait en valeur comme un projecteur les sourires et les éclats de rire. Les serveurs glissaient entre les tables, déposant des cocktails aux couleurs séduisantes, surmontés de tranches d’agrumes et de glaçons qui tintaient comme des cristaux.
Alexie rejoignit ses amis et glissa dans la banquette à côté de Malik, qui la salua en levant son verre.
— Enfin ! On pensait que tu avais fui la soirée chic, dit-il en arquant un sourcil amusé.
— Et laisser Sarah m’accuser de sabotage ? Jamais, répliqua Alexie avec un sourire en coin.
Sarah lui avait réservé une place juste en face d’elle. Les yeux pétillants et l’air de quelqu’un qui venait de trouver un piège parfait.
— Tu arrives à point nommé, déclara-t-elle en plaçant les mains sous son menton dans une imitation de pose angélique.
Alexie ne se laissa pas duper.
— Ce soir, ma chère, tu vas vivre une expérience enrichissante… plaisanta Sarah.
Alexie roula des yeux, mais un sourire trahissait déjà son amusement. L’ambiance était légère, l’alcool fluide, les rires omniprésents.
Le serveur déposa devant elle un cocktail rose pâle qu’elle n’avait pas commandé. Une fine vapeur s’en échappait, comme un sortilège sucré.
— C’est quoi ça ? demanda-t-elle.
— La boisson signature du lounge, expliqua Malik. Le Baiser de Minuit. Ça te correspond bien, non ? En mode mystérieuse qui ne cède rien.
Elle inspira le parfum fruité.
— Alors ? demanda Sarah. On joue ?
Alexie se redressa.
— On joue à quoi ? lança Alexie, méfiante mais intriguée.
Malik se massa les mains avec un air théâtral.
— Non, non, non… protesta Alexie en secouant la tête. Mauvaise idée.
— Trop tard, elle a entendu l’idée, rit Sarah. C’est validé.
Alexie ouvrit la bouche pour protester, mais Sarah la devança.
— Une semaine ? répéta Alexie. Pour séduire un inconnu que vous choisissez ?
— Exact. Et sans pression, ajouta Malik avec un clin d’œil. On est là pour s’amuser.
— Ou pour me voir échouer, rétorqua-t-elle en croisant les bras.
Camille, la plus douce du groupe, intervint en souriant :
Alexie esquissa un rictus.
Et ce défi… c’était précisément la vulnérabilité qu’elle fuyait.
— Et qu’est-ce que je gagne ? demanda-t-elle par principe.
— La satisfaction d’être irrésistible, répondit Malik en haussant les sourcils.
— Et si je refuse ?
Sarah prit une grande inspiration dramatique.
Alexie s'étouffa presque avec sa gorgée de cocktail.
— On a déjà l’image prête à partir dans le groupe, avoua Malik en riant.
Alexie ferma les yeux.
Elle inspira lentement.
— D’accord.
Sarah tapa dans ses mains :
Camille applaudit doucement, Malik leva son verre.
— Maintenant, on doit choisir ta cible, annonça Sarah avec un sourire carnassier.
Alexie sentit son cœur cogner plus fort.
— Alors… commençons notre petite sélection, dit Malik, scrutant les silhouettes du lounge.
Alexie avala lentement une autre gorgée pour se donner du courage.
Les lumières tamisées révélaient l’éclat des bijoux, les lèvres peintes, les regards séducteurs. Tout le monde ici semblait être venu pour être vu.
— Là-bas, proposa Sarah, en désignant du menton un homme plutôt discret à l’air timide.
Alexie suivit du regard et éclata de rire.
— Ce n’est pas une bonne chose ? demanda Camille innocemment.
— Je veux de l’excitation, pas un rappel de mes traumas scolaires.
Ils rirent tous.
La musique changea.
— Ok, ok, j’ai mieux, dit Malik, se penchant un peu.
Il désigna un autre homme.
Un homme sculpté par les ombres.
Il ne riait pas.
Il semblait… appartenir à un autre monde.
— Lui. Séduis lui, déclara Malik, fier de son choix.
Sarah porta une main à son cœur — théâtrale, ravie.
Alexie déglutit.
— Je… vous êtes sérieux ?
— On a dit un défi, pas une promenade, grappilla Sarah.
— Et tu aimes les défis, non ? ajouta Camille avec douceur.
Alexie inspira profondément.
Leurs yeux se croisèrent.
Dans ce regard sombre se logeait une lueur qui menaçait de lui retirer le sol sous les pieds.
Il n’avait pas besoin de bouger.
Un frisson la traversa.
Elle n’en savait rien.
Elle n’arriva pas à détourner les yeux…
Un geste simple.
Alexie sentit ses amis se taire autour d’elle.
Sarah murmura, avec un sourire qui vibrait de malice :
Et au fond d’elle, Alexie sut qu’elle venait de dire oui à bien plus qu’un pari.
Le réveil sonna trop tôt. Ou peut-être était-ce son cerveau qui sonnait plus fort que l’alarme.Alexie cligna des yeux, se tournant vers son téléphone qui vibrait encore sur la table de nuit. Elle avait l’impression de n’avoir dormi qu’une demi-heure. Pas étonnant : elle avait passé une partie de la nuit à envoyer des “je vais très bien” mensongers à Sarah et à se convaincre que le monde n’allait pas s’écrouler parce qu’un homme avait un regard trop puissant.Elle attrapa son oreiller et l’écrasa sur son visage en grognant.— Je refuse de me lever. Officiellement.Mais son cerveau n’était pas de cet avis. Déjà, il déroulait un film précis :Un bureau. Des regards. Un sourire infime. Une voix basse.Elle repoussa violemment la couverture et se redressa, les cheveux en bataille, l’air d’une héroïne au lendemain d’une guerre psychologique.Direction : salle de bain.Elle alluma la lumière. Son reflet la fixa.— Toi, tu es en train de perdre tes moyens, dit-elle à haute voix.Le
La fin de journée promettait d’être paisible.En théorie.Le bruit des claviers diminuait progressivement, les chuchotements se transformaient en soupirs d’épuisement, et l’odeur du café froid abandonnait peu à peu les gobelets vides sur les bureaux.Alexie s’étira dans sa chaise, sentant ses épaules craquer sous la tension.Elle jeta un coup d’œil à l’horloge de son écran : 17h38.Encore vingt minutes avant de pouvoir filer.Encore vingt minutes avant que son cerveau cesse d’être un champ de bataille entre logique et… Ethan.Elle ferma son ordinateur portable d’un geste presque triomphant et récupéra son manteau sur le dossier de sa chaise.Ce soir, elle voulait fuir les pensées, fuir le désir, fuir la question qu’elle refusait de formuler.Mais le destin — ou une ironie cosmique très malicieuse — en avait décidé autrement.— Alexie ?La voix.Toujours la voix.Elle se figea.Très lentement, elle tourna la tête.Ethan se tenait à l’entrée de l’open space, appuyé contre le cadre de la
La réunion du lundi matin s’annonçait interminable.La salle était grande, vitrée, avec une longue table centrale et trop de slides projetées pour une heure aussi matinale.Alexie avait choisi une place dans la deuxième rangée, légèrement en retrait.Une position stratégique pour observer sans être observée.Enfin… c’était l’idée.Parce qu’au moment où Ethan entra dans la salle, tout l’air sembla changer de densité.Il était là encore.Costume sombre, allure parfaitement posée, visage fermé de concentration.Il n’était pas venu seul : un directeur l’accompagnait, pressé de lui expliquer des chiffres à voix basse.Alexie ravala un frisson mal placé.Reste normale. Respire. Fais ton travail.Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et fixait la présentation…pendant exactement quatre secondes.Puis ses yeux glissèrent inexorablement vers lui.Il prenait place au fond de la salle, près de la baie vitrée, les bras croisés.Attentif.Ou peut-être… en surveillance ?Il ne rega
L’heure du déjeuner dans l’entreprise : un brouhaha de conversations qui se croisent, des parfums de café et de plats réchauffés, des éclats de rire trop sonores. La vie professionnelle à son maximum. Le moment idéal pour jouer.Alexie avait décidé de s’installer à une table en plein centre de la cafétéria moderne, entourée de collègues. Elle était détendue en apparence, mais intérieur… c’était une toute autre histoire.Elle observait chaque entrée de la salle. Chaque silhouette. Chaque mouvement d’ouverture de porte.Elle ne le cherchait pas. Elle le guettait.Mais elle avait un plan.Une stratégie.Elle voulait montrer… à lui et à elle-même qu’elle pouvait mener la danse sans se brûler.— Alexie, tu es bizarre depuis quelques jours, lança Malik en s’asseyant face à elle, une bouteille d’eau à la main. — Bizarre ? répéta-t-elle, faussement outrée. Je suis le modèle même de la stabilité psychologique.— Ça doit être ça, répondit-il en haussant un sourcil amusé. T’as encore
Le soir tombait lentement, traînant derrière lui les dernières couleurs du soleil. Dans l’appartement d’Alexie, cette lumière orangée glissait sur les murs, comme si le jour refusait de s’éteindre complètement — un peu comme ses pensées.Elle lâcha son sac près du canapé, se laissa tomber dessus avec un long soupir, puis resta immobile quelques instants.Respirer. Se calmer. Remettre tout en ordre.Elle se passa une main sur le visage.— C’est rien, Alexie. Tu maîtrises, tu gères… tu domines même.Elle hocha la tête, comme pour se convaincre elle-même que la version de la réalité qu’elle venait de formuler était la bonne.Le pari. C’était ça, le point de départ. Une blague entre amis. Une petite mission amusante pour challenger l’ennui du quotidien.Séduire un inconnu. Obtenir un sourire. Et maintenant… pousser le jeu un peu plus loin.Elle posa les yeux sur la table basse où reposaient ses deux trophées involontaires : Une carte photographique glissée sous un livre. Une not
Le soleil s’était levé sur le campus avec une assurance insolente, comme s’il savait qu’aujourd’hui encore, Alexie aurait besoin d’un peu de lumière pour ne pas sombrer dans ses pensées.Les étudiants circulaient entre les bâtiments, discussions animées, sacs trop lourds, cafés à emporter.Un lundi ordinaire.Mais rien n’était ordinaire dans la tête d’Alexie depuis que lui s’y était installé.Une présence silencieuse, un écho qui refusait de s’éteindre.Elle sortait de son amphithéâtre, des notes à peine lisibles sur son cahier parce que chaque phrase du professeur se mélangeait à la question obsédante :Ethan reviendra-t-il ?Elle aurait aimé prétendre que ça ne changeait rien à sa vie.Mais son cœur la dénonçait à chaque battement.Elle inspira profondément et marcha vers les jardins du campus, là où de nombreux étudiants s’installaient pour réviser sur les bancs face aux magnolias en fleurs.L’air sentait la sève, le gazon encore humide, et le café fraîchement versé dans les gobele







