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Chapitre 2. Un appel surprise

Author: Ben Bash
last update Huling Na-update: 2025-04-30 00:33:26

Un matin, je m'allongeai encore sur mon lit.

C'était un dimanche, un jour que je réservais d'ordinaire pour des visites, un petit repos à la maison ou un verre de bière avec les amis et connaissances. Dimanche, pour moi, n'était jamais un jour vide ; il avait toujours cette couleur particulière de retrouvailles, de discussions légères, de confidences échangées autour d'une table simple, parfois sur une terrasse où l'on sentait la vie passer avec lenteur.

Mais cette fois-là, ce jour-là, je n'avais aucun programme inscrit dans mon carnet. Pas de rendez-vous. Pas de promesse à honorer. Pas même une envie pressante de sortir.

C'était un de ces rares dimanches où la vie elle-même semblait m'accorder une parenthèse, un vide bienveillant dans lequel je pouvais enfin m'étendre sans urgence, sans plan, sans rôle à jouer.

C'est pourquoi je tardais à quitter le lit.

Je me sentais enveloppé dans une douce torpeur, entre veille et sommeil, ce moment suspendu où l'on entend battre son propre cœur, où le monde extérieur semble encore lointain, presque irréel. Je regardai paresseusement l'horloge murale accrochée à ma chambre. Elle indiquait huit heures. Pas trop tard pour ceux qui aiment l’action, mais déjà assez avancé pour ceux qui, comme moi ce matin-là, avaient décidé de savourer le rien.

Je m'étirai longuement, laissant mes bras s'élever au-dessus de ma tête, profitant de chaque frisson qui parcourait mes muscles.

Mon regard se perdit un instant sur le plafond, puis glissa le long des murs familiers de ma chambre : la peinture un peu écaillée près de la fenêtre, le tableau délavé d'un paysage que j'avais accroché sans trop y penser, les piles de livres sur la table de nuit qui attendaient, patients, que je leur consacre quelques heures.

S'il fallait me réveiller vraiment, ce serait peut-être pour feuilleter un de ces livres oubliés. Ou peut-être pour zapper paresseusement sur la télévision, cherchant quelque chose qui ne demanderait pas trop d'effort à mon esprit encore ensommeillé.

Mais pour le moment, ni l'un ni l'autre ne m'attirait véritablement. Je voulais simplement rester là, écouter le silence de ma maison, sentir le poids léger de la couverture sur mon corps, respirer lentement l'air tiède du matin qui entrait par la fenêtre entrouverte.

C'était étrange, cette sensation d'être à la fois si vivant et si immobile, comme une pause imposée au tumulte ordinaire de mes pensées. À travers la rue, on entendait déjà quelques bruits : un vendeur ambulant poussant son chariot, des enfants courant après un ballon dégonflé, le moteur râleur d'une vieille moto.

Mais rien de tout cela ne parvenait à troubler la bulle de paix dans laquelle je m'étais réfugié. Je pensais à ma vie, sans nostalgie, sans regrets, comme on regarde un paysage lointain en se disant que, finalement, le chemin parcouru, avec ses détours et ses embûches, avait peut-être eu un sens.

Je repensai aux décisions que j'avais prises, à celle, surtout, qui m'avait conduit à vouloir me marier. Je me demandais si, quelque part en ce moment même, une femme se réveillait aussi doucement que moi, ignorant encore que nos chemins allaient peut-être se croiser bientôt.

Je souris à cette pensée, aussi insaisissable qu'un rêve, mais réconfortante comme un présage.

La journée s'annonçait sans éclat, sans exigence. Mais au fond de moi, je sentais comme une vibration discrète, un appel sourd à quelque chose de nouveau, d'inattendu. Je ne savais pas d'où cela venait, ni ce que cela voulait dire. Je savais seulement que ce dimanche n'était pas tout à fait comme les autres. Et qu'il me suffisait d'attendre, d'écouter, de me laisser porter. Peut-être que c’est justement dans ces moments de vide, dans ces instants où l'on ne court après rien, que la vie décide enfin de nous surprendre.

C'est à ce moment-là que, tandis que le sommeil tentait de m'envahir de nouveau, mon téléphone sonna.

Le vrombissement léger sur la table de nuit brisa la tranquillité flottante dans laquelle je m'étais laissé glisser.

Je tendis la main sans trop d'empressement, les paupières encore lourdes, et je regardai l'écran illuminé.

C'était Valentine, ma mère.

Un sourire immédiat, presque enfantin, se dessina sur mes lèvres.

Ma mère.

Elle avait ce don unique de tomber toujours au bon moment, comme si un fil invisible l'avertissait à distance du besoin que j'avais d'une voix familière, d'une présence aimante.

J'étais son fils unique, et depuis toujours, elle m'entourait d'une attention discrète mais constante, comme un phare silencieux qui veille, même quand le voyageur croit naviguer seul.

Je décrochais.

— Allô, maman ?

Sa voix éclata dans le combiné, vive et chaleureuse comme une brise du matin :

— Mon fils ! Comment vas-tu ? Tu dormais encore ?

Il y avait dans son ton cette affection taquine, ce mélange de prévenance et de malice qui me réchauffait le cœur.

Je répondis en riant doucement :

— J'étais en train de sombrer, mais ce n'est pas grave. Ta voix vaut bien de perdre un peu de sommeil.

Elle rit à son tour, ce rire clair qui avait bercé mon enfance, ce rire qui avait résisté à tant d'épreuves, de fatigues, de solitudes.

Après quelques nouvelles échangées, quelques mots sur la santé, la météo, des banalités remplies d'une tendresse essentielle, elle lança soudain, d'un ton malicieux :

— Dis, si tu n'es pas trop occupé aujourd'hui, est-ce que tu pourrais passer me voir ?

— Bien sûr, maman, répondis-je sans hésitation.

— J'ai une surprise pour toi, ajouta-t-elle, en riant de plus belle.

Ah, les surprises de ma mère !

Cela faisait partie de notre petit jeu, un rituel entre nous.

Elle aimait ponctuer nos rencontres de petites énigmes, de gestes inattendus : un gâteau préparé spécialement pour moi, un vieux cahier retrouvé au fond d'une armoire, un souvenir d'enfance ressorti comme un trésor...

Parfois même, c'était un simple sourire ou une chanson fredonnée, mais pour moi, c'était toujours une fête. Je ne pouvais pas me refuser à son appel. Pas seulement parce que, ce jour-là, je n'avais aucun programme ; non, c'était plus profond, plus viscéral.

C'était parce que Valentine, ma mère, était la seule personne au monde pour qui j'aurais abandonné n'importe quel projet, n'importe quelle ambition. Son bonheur était devenu, au fil des ans, mon sanctuaire secret, la mesure invisible de mon propre équilibre.

Quand elle allait bien, quand elle riait, quand ses yeux brillaient d'une joie simple, c'était comme si toute la lourdeur du monde s'éloignait de moi, et mon cœur retrouvait sa légèreté.

Je savais ce qu'elle avait traversé pour moi. Je connaissais ses nuits blanches, ses sacrifices silencieux, ses prières murmurées dans l'obscurité. Je connaissais ses peines tues, ses rêves abandonnés pour que je puisse bâtir les miens.

Chaque ride sur son visage racontait une histoire de dévouement. Et même si aujourd'hui, le temps semblait nous ménager enfin quelques douceurs, je portais en moi, comme une dette d'amour, le besoin de veiller sur elle autant qu'elle avait veillé sur moi.

Je me redressai lentement sur mon lit, balayant d'un revers de main les dernières bribes de sommeil. Je pris quelques instants pour m'étirer, puis, sans trop me presser, je sortis du lit. Je choisis mes vêtements avec soin — pas pour une occasion spéciale, mais parce que rendre visite à ma mère méritait toujours un minimum de dignité et d'élégance.

Je pris une douche rapide, savourant le contact de l'eau tiède sur ma peau, comme un baptême discret pour une journée que je pressentais déjà différente. Avant de sortir, je jetai un dernier coup d'œil autour de ma chambre. Tout était à sa place, paisible.

Je pris mon téléphone, mes clés, et, en fermant la porte derrière moi, je me sentis envahi d'une étrange excitation, comme un pressentiment heureux.

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