LénaIl dort.Ou il prétend dormir, comme je prétends respirer.Moi, je suis là. Allongée à ses côtés, les yeux ouverts sur l’obscurité, à écouter le silence se faire lourd entre les battements de mon cœur.Chaque respiration de sa part me semble trop calme, trop régulière pour être feinte. Et pourtant… je le connais.Il ment comme il respire.Et parfois, il se tait comme on crie.Sa main est sur ma hanche.Lourde. Brûlante. Inévitable.Elle pèse comme une vérité que je refuse de regarder en face.Un rappel. Un ancrage.Une prison douce dont je ne veux plus m’échapper.Je pourrais partir.Maintenant. Tout de suite.Je pourrais m’extraire de ses bras, retrouver mes vêtements éparpillés, redevenir cette femme froide et distante, celle que personne ne touche sans son autorisation.Je pourrais effacer cette nuit.Faire comme si c’était une erreur. Une faiblesse. Une chute.Mais je ne bouge pas.Je reste là.Figée dans cet entre-deux où le désir s’estompe mais où l’aveu prend racine.Je re
LénaIl ne reste plus rien.Plus rien que le frisson au creux de ma nuque, la morsure de ses lèvres sur ma peau, le goût amer et enivrant de ma propre reddition.Je suis nue, corps et âme. Pas seulement à cause de ses gestes, mais parce qu’il m’a vidée de tout. De mes forces, de mes refus, de mes certitudes. Il a creusé sous mes défenses, il a déchiré ce qu’il restait de solide en moi, et à la place… il a déposé son souffle, ses mots, sa volonté.Je ne suis plus Léna.Je suis la femme qu’il façonne.Une femme qui brûle de l’intérieur, à la fois honteuse et ivre de cette sensation qui lui donne l’impression d’exister enfin.Il n’y a plus de temps, plus de monde extérieur. Il n’y a que lui. Et moi, perdue dans lui. Une infinité dans ses bras. Une damnation douce comme un murmure, cruelle comme un cri muet.Ses mains glissent sur moi comme s’il me connaissait depuis toujours.Il m’explore comme un territoire conquis, sans brutalité mais sans hésitation non plus.Tout est mesuré, précis.
LénaJe suis là, à sa merci, suspendue entre la haine et l’envie, entre la lumière et l’ombre. Il me tient dans ses griffes invisibles, m’attirant inexorablement vers lui, me brisant un peu plus à chaque instant. Chaque geste, chaque mouvement de son corps me transperce, me déchire, et je sens mes propres défenses vaciller. Il m’a déshabillée plus que physiquement. Il a mis à nu chaque peur, chaque désir enfoui.Je me débats, une dernière fois, ou du moins je tente de le faire. Mais il est trop fort. Je suis trop faible, trop épuisée pour résister. La lutte est perdue d’avance, et quelque part, je le sais. Mais une petite part de moi continue de crier, continue de vouloir se sauver, de se libérer de l’étreinte de ce monstre… ce démon.Mais ce cri, ce cri intérieur, devient de plus en plus faible, noyé par le bruit sourd de l’attirance, du désir qui me dévore sans remords. Je veux crier, je veux hurler que je ne suis pas ce qu’il pense, que je suis bien plus que cette femme à sa merci.
LénaIl est là, tout près de moi.Ses bras m’enserrent, me rendant immobile.Je ne peux plus respirer sans lui.Je suis prise dans son étreinte, je suis sa prisonnière, et je m’y sens aussi captive que réconfortée.Je me débats intérieurement, mes pensées s’entrechoquent, mais aucune de mes actions ne semble avoir le moindre impact.Je veux partir, fuir loin de lui, mais quelque chose en moi m'en empêche.Un désir.Une attraction fatale qui me fait pencher sans cesse vers lui.Et je suis coincée, entre la haine que j’éprouve pour lui et l’envie que j’ai de tout lui donner.Je le déteste.Je le désire.Son souffle contre ma peau me fait frissonner.Je ferme les yeux, je cherche à me concentrer, mais tout ce que je ressens, c’est la pression de sa main sur ma taille, la chaleur de son corps contre le mien.Il sait exactement ce qu’il fait.Il sait comment jouer avec moi, comment m’amener au bord de la rupture, juste pour savourer le plaisir de ma défaite.Je suis sa conquête, et il le s
LénaJe suis perdue.Les murs de cette maison me pressent, chaque coin de chaque pièce me rappelle qui je suis devenue.Qui il a fait de moi.Je me sens étrangère ici, mais plus encore dans ma propre peau.L’air est lourd, comme s’il portait la marque de ses mains sur chaque objet.Chaque souvenir a son empreinte, chaque souffle me parle de lui.Alejandro.Je serre les poings.Je n’arrive pas à le détester.Et c’est ça, le pire.Je devrais.Je devrais le haïr, le repousser, l’oublier, mais non.Je me laisse emporter, lentement, dans ce tourbillon de désir et de soumission.Je ne suis plus que la version déchiquetée de moi-même, écrasée sous son poids.Je me glisse hors de la pièce, le bruit de mes pas se perd dans le silence glacé de la maison.Je marche sans but, sans direction.Je devrais sortir, courir loin, retrouver mon souffle, reprendre ma liberté.Mais au fond, je sais que c’est une illusion.Ma liberté m’a été volée depuis trop longtemps.Et il a raison, je suis mienne, mais
AlejandroJe la fixe.Elle ne me quitte pas des yeux, mais je sais qu'elle se perd dans son esprit.Elle n'ose pas bouger, même quand je me rapproche d’elle.Elle sait ce qui va arriver, et pourtant, elle se tend encore plus.Elle se débat contre l’inévitabilité de ma présence, contre l’envie que j’ai de l’absorber complètement.Je prends une profonde inspiration, mes yeux scrutant chaque détail de son visage.Léna est forte, je le sais.Elle a toujours été forte.Mais sa force, aujourd’hui, c’est son plus grand piège.Elle croit encore pouvoir contrôler quelque chose.Elle pense qu’elle peut résister à moi.Elle se ment.Et je vais la détruire dans cette illusion.Je marche lentement autour d’elle, comme un prédateur observant sa proie.Elle me suit du regard, ses muscles tendus, ses poings serrés.Elle s’est figée, mais je sais qu’elle tremble de l’intérieur.Elle sent la tension monter, et elle sait qu’il n’y a plus de place pour l’évasion.Je me rapproche, tout près, presque trop