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Chapitre 3 : L'Art de la Guerre Immobile

Penulis: Darkness
last update Terakhir Diperbarui: 2025-11-16 20:30:46

Isabella

Trois jours se sont écoulés depuis ma signature. Trois jours où j'ai joué le rôle de la prisonnière docile. Je me suis laissée habiller par les servantes, j'ai mangé ce qu'on m'a servi, j'ai souri quand on m'a dit de sourire. Chaque geste est calculé, chaque expression soigneusement chorégraphiée.

Ce matin, comme chaque matin depuis mon retour, on m'amène Leo pour le petit-déjeuner. Maria, la nounou, reste discrètement dans un coin de la pièce, ses yeux ne nous quittant pas. Des caméras de surveillance sont braquées sur nous. Dario veut s'assurer que je respecte nos nouveaux arrangements.

— Maman, tu viens jouer dans ma chambre aujourd'hui ? demande Leo en croquant dans ses céréales.

Sa voix innocente me transperce le cœur. Je caresse ses cheveux, forçant un sourire tranquille.

— Bien sûr, mon cœur. Mais seulement si tu finis bien ton petit-déjeuner.

Je sens le regard de Maria peser sur moi. Elle rapportera chaque mot, chaque geste à Dario. Je suis devenue une actrice dans ma propre vie, et cette salle à manger est ma scène.

Soudain, Dario entre. Il porte un costume gris fer qui accentue son autorité naturelle. Son regard balaie la pièce avant de se poser sur nous.

— Bonjour, mon fils.

Il embrasse Leo sur le front, puis ses yeux se tournent vers moi. Je baisse les yeux, adoptant une posture soumise. Je sens son regard satisfait me parcourir.

— Isabella. Tu as l'air bien ce matin.

— Merci, Dario. Le sommeil m'a fait du bien.

Je garde ma voix douce, presque timide. Il sourit, visiblement content de voir l'effet de sa punition. Ce qu'il ne comprend pas, c'est que chaque moment de cette comédie renforce ma détermination.

Après le petit-déjeuner, alors que Maria emmène Leo, Dario me retient par le bras.

— J'ai une réunion importante aujourd'hui. Je serai absent jusqu'à ce soir.

— Je comprends.

— Tu auras la liberté de te déplacer dans la maison, mais Marco te suivra.

Marco, son garde du corps personnel. Sa présence constante à mes côtés est une autre forme de prison.

— Bien sûr, Dario. Je n'ai nulle part où aller sans toi.

Ma réponse semble le satisfaire. Il dépose un baiser froid sur ma joue avant de partir.

Quelques heures plus tard, je me promène dans les jardins sous la surveillance étroite de Marco. Le soleil caresse ma peau, mais je ne ressens aucune chaleur. Seulement la froide détermination qui grandit en moi.

Alors que nous approchons de la roseraie, je fais exprès de trébucher, me tordant la cheville avec un cri feint.

— Aïe !

Marco se précipite à mes côtés, son visage impassible marqué d'une légère inquiétude.

— Tout va bien, madame ?

— Je... je ne pense pas pouvoir marcher jusqu'à la maison.

Sans hésitation, il me soulève dans ses bras. C'est le moment que j'attendais. Pendant qu'il me porte, mes doigts agiles glissent dans la poche intérieure de sa veste, subtilisant son téléphone portable. Le geste est rapide, invisible.

— Merci, Marco, murmurai-je en enfouissant l'appareil dans les plis de ma robe.

De retour dans ma chambre, je feins la fatigue et demande à être laissée seule. Dès que la porte se referme, je me précipite dans la salle de bain, le seul endroit sans caméra.

Mon cœur bat la chamade tandis que je compose le numéro que je n'ai jamais oublié, celui d'Alessio. L'homme qui déteste Dario presque autant que moi.

La sonnerie retentit une fois, deux fois...

— Allô ?

La voix d'Alessio est plus grave que dans mes souvenirs.

— Alessio, c'est Isabella.

Un silence s'ensuit, chargé de surprise.

— Isabella ? Comment as-tu...

— Écoute-moi. Je n'ai pas beaucoup de temps. Tu veux frapper Dario ? Je peux te donner ce qu'il te faut.

— Pourquoi ferais-je confiance à la femme de Dario ?

— Parce que je ne suis pas sa femme. Je suis sa prisonnière. Et je suis prête à tout pour me libérer.

Je jette un regard nerveux vers la porte, m'attendant à tout moment à ce qu'elle s'ouvre.

— Qu'est-ce que tu proposes ?

— Des documents. Des preuves. Tout ce dont tu as besoin pour le détruire.

— Et en échange ?

— Tu me protèges, moi et mon fils. Et tu nous donnes une nouvelle vie.

Un nouveau silence, plus court cette fois.

— D'accord. Mais comment...

— Je te contacterai quand je pourrai. Sois prêt.

Je raccroche rapidement et efface l'appel. Puis je sors discrètement de la salle de bain, le téléphone caché dans ma main. Je dois le rendre à Marco avant qu'il ne s'en aperçoive.

Quand j'ouvre la porte, je trouve Marco juste de l'autre côté, son visage impassible.

— Madame, tout va bien ? Vous êtes restée longtemps dans la salle de bain.

— Ma cheville me faisait souffrir. J'ai pris un antidouleur.

Je tends le téléphone que j'avais caché dans mon dos, espérant qu'il ne vérifiera pas ses poches.

— Pourriez-vous me rapporter un peu d'eau, Marco ?

Il hésite un instant, puis acquiesce. Pendant qu'il s'éloigne, je replace rapidement le téléphone dans la veste qu'il a posée sur une chaise.

Quand il revient avec le verre d'eau, je bois lentement, cachant mon tremblement.

— Merci, Marco. Je crois que je vais me reposer maintenant.

Il hoche la tête et reprend son poste devant ma porte. Une fois seule, je m'effondre sur le lit, le corps tremblant d'adrénaline.

J'ai franchi la première étape. J'ai contacté l'ennemi de mon ennemi. Mais maintenant, je marche sur une corde raide au-dessus d'un précipice.

Si Dario découvre ma trahison, la mort semblera une punition clémente.

Mais cette pensée ne m'effraie plus. Car pour la première fois depuis des années, je me sens vivante. Je ne suis plus la victime impuissante. Je suis devenue un danger.

Et Dario ne sait pas encore que la proie qu'il croit avoir domptée est sur le point de devenir le prédateur.

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