IsabellaLes portes du palais s'ouvrent devant moi, et ce n’est pas la lourde obscurité qui m’envahit, mais une lumière aveuglante, éclatante, presque irréelle. L’air semble vibrer sous l'intensité de cette clarté, chaque rayon de lumière qui perce à travers les fenêtres en arches transperce la pièce d’une pureté presque divine.Je reste là un instant, figée, mes yeux s’ajustant lentement à la brillance qui m’entoure. Le sol est pavé de marbre blanc, poli à un tel point que l’on pourrait y voir son propre reflet. Des colonnes d’or et de cristal soutiennent des plafonds hauts comme des cathédrales, décorés de fresques d’une beauté indicible, représentant des scènes mythologiques où des créatures fantastiques s’élèvent vers des cieux d’or. Les murs sont ornés de tapisseries aux couleurs éclatantes, des drapés en soie aux nuances de bleu et d’argent, qui captent la lumière et la rediffusent dans un éclat presque magique.Tout ici semble créer une harmonie parfaite entre luxe et beauté. C
IsabellaJe suis perdue. Perdue dans une mer d’ombres et de lumière, dans une réalité où chaque pas me rapproche de mon destin, un destin que je ne comprends pas encore. Les portes se sont refermées derrière nous, et tout autour de moi, la cité s’étend comme un empire d’immensité et de grandeur, un monde où l’équilibre entre la lumière et les ténèbres semble précaire.Les rues, pavées de pierres noires, sont éclairées par des lanternes suspendues qui flottent dans l’air, leurs flammes dansantes projetant des ombres mystérieuses sur les façades des bâtiments. Les maisons sont construites en marbre noir et argent, avec des toits en forme de croissant, qui semblent s’incliner doucement vers le ciel étoilé. Des statues de créatures mythiques, mi-hommes, mi-animaux, décorent les coins des rues, leurs regards emplis de secrets anciens. L’air est épais, chargé d’une énergie surnaturelle qui me fait frissonner à chaque respiration.Les habitants de ce royaume : les enfants des Lunes et des Om
IsabellaLa route vers leur royaume semble sans fin, une ligne sinueuse qui se déploie dans l’obscurité, serpentant entre des arbres gigantesques, aux troncs noirs comme du charbon. La forêt nous avale à chaque pas, comme si elle elle-même attendait l’instant où nous franchirons la dernière barrière, celle de la frontière, pour nous révéler ce qui se cache au-delà.Je suis épuisée. Mes jambes me brûlent à chaque pas, et pourtant, une étrange énergie me pousse en avant. C’est comme si la terre sous mes pieds m’appelait, comme si le sol, les pierres, et même l’air autour de nous savaient exactement qui j’étais et ce que j’allais devenir. Je suis tout à la fois sur le point de craquer et de m’élever dans un tourbillon qui dépasse mon entendement.Lucien est à mes côtés, silencieux mais protecteur, toujours aussi présent. À chaque fois qu’il me lance un regard, je lis la même détermination en lui : nous devons atteindre ce royaume. Peu importe les obstacles. Peu importe les dangers. Mikha
IsabellaL’ombre de la forêt s’étend devant nous comme un tapis d’obscurité, mais la lueur de la lune, si froide et distante, éclaire le chemin à peine visible. J’ai l’impression d’être guidée par une force invisible, m’entraînant dans un monde que je ne comprends pas, mais que je ressens pourtant profondément dans chaque fibre de mon être.Mes compagnons, ces êtres qui m’accompagnent depuis tout ce temps, semblent plus sérieux que jamais. Leurs visages sont fermés, mais une tension palpable flotte dans l’air. Ils se lancent des regards furtifs, comme s’ils se préparaient à prendre une décision lourde de conséquences.Lucien est celui qui m’a soutenue, presque porté, lorsque je me suis effondrée. Il est celui qui ne me quitte pas, dont la présence est à la fois réconfortante et troublante. Mikhaïl, quant à lui, reste en retrait, ses yeux scrutant constamment l’horizon, comme si le danger pouvait surgir de n’importe où. Mais il n’est pas seulement un protecteur. Il est aussi celui qui
IsabellaJe suis perdue.Il n’y a pas d’autre mot pour décrire ce que je ressens. Je ne comprends plus rien de ce qui m’arrive. Tout est flou. Une brume épaisse enveloppe mon esprit, me laissant m’agiter comme une marionnette aux fils invisibles. J’ai l’impression d’être étrangère à moi-même. Comme si mon propre corps m’appartenait à peine, comme si l’extérieur n’était qu’un décor lointain et flou. Un écho de ce que j’étais.Je me tiens là, dans cette clairière, mes pieds ancrés dans l’herbe humide et froide, tandis que la lune, toujours aussi froide et distante, brille au-dessus de nous, observant silencieusement. Elle éclaire les ombres de mes compagnons, leur visage marqué par une inquiétude palpable. Ils me regardent tous avec des yeux emplis de crainte et de respect. Mais aussi de questionnements. De doutes. Je le vois dans leurs yeux. Ils ne comprennent pas non plus.Ma main tremble. Je la lève lentement, mes doigts se repliant instinctivement autour de l’air, comme si je cherch
IsabellaLe vent léger qui souffle à travers les arbres porte avec lui un parfum étrange. Un mélange de terre, de bois et… quelque chose de plus ancien. Quelque chose qui me frôle l'âme. Le vent se glisse entre mes doigts, caressant ma peau comme une promesse, une étreinte invisible. Mais tout ici, dans cette clairière, est chargé de mystère, de forces qui me dépassent.Je me laisse guider par mes quatre gardiens, chacun à mes côtés comme des ombres protectrices, leurs yeux fixés sur moi avec une intensité qui me fait sentir vulnérable, mais aussi… aimée.Lucien ne parle pas, mais sa présence est forte. Il reste proche, presque trop proche, comme s’il avait peur que je m’échappe, que je me brise sous le poids de ce qui se déroule autour de moi. Et je sais qu’il a raison d’avoir peur. Parce que je suis en train de basculer dans un autre monde, un monde où je n’ai plus de place pour doutes ni hésitations. Tout va trop vite, trop fort.Ezra se déplace à côté de moi, plus calme que les au