Aiden
Je n’ai pas claqué la porte pour fuir.
Je l’ai claquée pour ne pas la prendre.
Chaque muscle hurle.
Chaque battement de mon cœur cogne comme un avertissement.
Je suis à la limite.
Et cette fille cette putain d’étincelle en talons aiguilles me pousse droit dans le feu.
Je dévale les escaliers du club comme un fauve blessé, prêt à mordre.
Ma mâchoire est tendue, douloureuse à force de serrer les dents.
J’ai encore son odeur sur moi, un mélange de sueur, de poudre, de désir.
Elle a laissé une traînée de poison dans ma chair.
Elina.
Elle joue avec des armes qu’elle ne comprend pas.
Elle s’approche de moi comme on frôle un gouffre, avec cette curiosité stupide, suicidaire.
Elle n’a aucune idée de ce que je retiens.
Ce que je contiens.
Ce que je m’interdis.
Ou peut-être qu’elle sait.
Et c’est ça, le pire.
Elle a offert son corps à cette scène, à ces regards lubriques, à cette salle qui ne mérite même pas son ombre.
Et pourtant, dans chaque geste, dans chaque tremblement de ses hanches, elle me parlait à moi.
Comme si elle m’avait cherché. Appelé.
Comme si c’était un cri. Un ordre. Une provocation.
Et moi, comme un con, j’ai répondu.
Je la veux.
Mais je ne peux pas. Pas comme ça. Pas comme les autres.
Ce n’est pas une fille qu’on baise pour se calmer.
C’est un raz-de-marée. Une tempête. Un putain d’ouragan prêt à tout arracher.
Elle est ce genre de femme.
Celle qui vous regarde et vous dit sans un mot : Ose.
Celle qui, dans le même souffle, vous défie et vous supplie de la dompter.
Et moi ? Je suis né pour ça.
Je pousse la porte du club, le froid de la nuit me gifle.
Mais ça ne fait rien.
Je crame de l’intérieur.
J’entends encore les basses vrombir dans mon crâne.
J’ai encore sa voix dans mes veines.
Et cette image sa nuque offerte, ses mains qui tremblaient, ce soupir retenu me hante.
Je serre les dents si fort que j’ai mal à la tête.
Je suis à deux doigts de rebrousser chemin, de la saisir, de l’arracher à ce monde qu’elle croit maîtriser.
Mais je ne bouge pas.
Je suis figé. Prisonnier.
Je reste là, au bord du trottoir, l’air glacé sur ma peau en feu.
Je deviens un animal.
Un alpha enragé qu’on a piqué au cœur.
Et mon téléphone vibre.
GABE : Tu joues avec le feu. Tu t’es déjà brûlé une fois. Oublie cette fille.
Je reste figé, l’écran allumé dans la main.
Mon frère sait. Il me connaît.
Il a vu ce que ça fait, quand je perds le contrôle.
Quand j’aime trop fort.
Quand je détruis ce que je touche.
Quand je m’abîme dans une obsession jusqu’à en perdre la raison.
Mais ce n’est pas pareil.
Elina n’est pas une faiblesse.
Elle est une épreuve. Une frontière.
Un putain de miroir tendu à mes démons.
Elle n’est pas celle qui me fera tomber.
Elle est celle qui me révélera.
Je ne réponds pas.
Je ne peux pas. Il ne comprendrait pas.
Je ne veux pas d’avertissement.
Je veux la vérité. Celle qui me dévore.
Je remonte dans ma voiture.
Mais je ne démarre pas.
Je ferme les yeux.
Et je la vois.
Sa bouche entrouverte.
Ses jambes qui plient sous le vertige.
Sa gorge qui palpite quand je m’approche.
Sa peau tendue comme une corde.
Et cette larme de désir qu’elle a retenue quand j’ai posé la main sur elle.
Ce n’est pas la danse qui m’a rendu fou.
C’est ce qui a suivi.
Ce regard.
Ce moment où elle m’a vu.
Pas l’homme du club.
Moi. Celui que je cache. Celui que je tais.
Et elle n’a pas reculé.
Elle n’a pas fui.
Elle a accueilli le monstre.
Comme si elle en voulait plus.
Comme si elle voulait que je perde le contrôle.
Que je la brise.
Que je l’emporte dans ce monde à part, là où il n’y a ni règles, ni rédemption.
Juste nous.
Juste cette faim.
Et ce frisson qui l’a traversée quand j’ai effleuré sa taille, ce n’était pas de la peur.
C’était de la soumission.
Volontaire.
Offerte.
Elle a dit « touche-moi » sans parler.
Elle a dit « prends-moi » sans supplier.
Et maintenant, je ne peux plus faire marche arrière.
Je rouvre les yeux.
J’allume le moteur.
Mais je ne pars pas.
Je reste là.
Garé. Attentif. Patient.
Parce que je sais.
Je sais qu’elle va sortir.
Tôt ou tard.
Et qu’elle sera seule.
Comme toujours.
Mais ce soir, je ne vais pas la laisser filer.
Ce soir, je vais la suivre.
Pas pour la briser.
Pas pour la punir.
Pour lui rappeler.
On ne joue pas avec l’interdit sans en payer le prix.
On ne provoque pas un homme comme moi sans conséquences.
Et surtout :
On ne réveille pas la bête,
si on n’est pas prête à l’embrasser.
Parce qu’une fois qu’on y a goûté…
Ce n’est plus l’homme qu’on veut.
C’est le monstre.
C’est l’obsession.
C’est la brûlure.
Et moi…
Je suis le feu.
Et je suis prêt à l’engloutir.
ÉlinaAssise sur ce trône de pierre, au cœur de mon royaume baigné d’une lumière dorée et douce, je contemple l’horizon infini, là où le ciel et la terre s’unissent dans un ballet éternel, où chaque souffle de vent porte les murmures d’un passé révolu et la promesse d’un avenir incandescent.Mon regard, clair et profond, traverse les plaines, caresse les collines, danse avec les arbres qui ploient sous le poids du soleil couchant. Ma respiration est calme, chaque inspiration un écho apaisant dans ce sanctuaire vivant que j’ai bâti de mes mains, de ma volonté, de mes braises intérieures.Mes mains, posées avec assurance sur les accoudoirs sculptés du trône, sentent la froideur rassurante de la pierre, mais mon cœur brûle d’une chaleur profonde, inextinguible, celle d’une flamme née du feu des épreuves traversées.Je pense à ces nuits où je n’étais que l’ombre de moi-même, danseuse sous les projecteurs tremblants d’un club enfumé, corps offert au regard des autres, silhouette fragile ba
AidanJe sens la vague déferler, immense, implacable, une explosion d’extase qui consume chaque fibre, chaque pensée, chaque souffle, un feu sacré qui m’emporte au-delà du temps, au-delà de moi-même, au-delà de toute raison.— Oui… hurle-t-elle contre ma peau, ses mains serrant mes hanches comme pour m’ancrer à la terre, tandis que nos corps s’unissent dans un dernier cri primal, une onde sauvage qui résonne jusque dans la nuit.Nos gémissements s’élèvent en un chœur incandescent, se mêlent et s’enlacent à la nuit dense, une symphonie sauvage et sacrée, la clameur d’un amour déchaîné, d’une passion qui brûle tout, qui transforme, qui transfigure l’essence même de nos êtres.Je sens ses lèvres embraser mon cou, glisser avec une lenteur enivrante sur ma peau brûlante, ses doigts tracer des cercles de feu sur mes flancs, ses mains appuyer, caresser, réclamer, offrir, dans une cadence effrénée, enivrante, voluptueuse, un rythme primal qui nous emporte toujours plus haut.— Tu es à moi… mu
ELINALa clairière s’enferme autour de nous comme un sanctuaire sacré, la lune pleine, complice argentée, éclaire chaque courbe nue, chaque ombre mouvante, chaque souffle chargé de promesses et de secrets, suspendus entre l’obscurité et la lumière.Sa main dans la mienne est une braise vivante, un feu doux et sauvage qui pulse au rythme de nos cœurs mêlés, un fil incandescent qui relie nos âmes, nos peurs, nos désirs les plus enfouis.Elle me guide lentement vers le centre du cercle, vers cette pierre ancienne qui vibre sous nos paumes comme un cœur immortel, irradiant une chaleur profonde qui dissout mes défenses, fait fondre mes doutes, ouvre mes sens endormis.Je sens son regard liquide sur moi, mouvant, intense, chargé d’histoires millénaires, de douleurs anciennes et de renaissances infinies, une invitation silencieuse à lâcher prise, à plonger dans cet abîme brûlant.Je ferme les yeux, abandonnant la dernière barrière, et elle m’enlace, son corps contre le mien, ses mains glissa
ELINALa grotte se dérobe peu à peu derrière nous, ses murs froids et humides remplacés par un sentier étroit bordé d’arbres aux racines épaisses, entrelacées comme des veines invisibles dans la terre, qui semblent palpiter doucement sous mes pieds, comme si la forêt elle-même respirait à l’unisson avec ce qui gronde en moi, ce feu dormant qui ne demande qu’à embraser le silence.Le crépuscule tisse une toile de pourpre et d’ambre sur le ciel, une lumière douce, irréelle, qui caresse les feuilles et fait vibrer chaque ombre d’une promesse secrète, comme si le temps lui-même s’était arrêté pour que je puisse renaître entre hier et demain, entre rêve et réalité.Je sens la présence d’Aiden tout contre moi, son souffle chaud effleure ma nuque, un contact rassurant mais aussi chargé d’une tension vibrante, comme un fil de soie tendu entre nos corps, fragile et fort à la fois, une promesse muette que je ne suis plus seule, que je peux m’abandonner sans peur.Luck ferme la marche, silencieu
ELINAJe marche sans vraiment poser les pieds, mon corps encore en équilibre instable entre ce monde et l’autre, suspendu à un fil fragile tissé de souvenirs brisés et de possibles oubliés, une trajectoire mouvante dont je ne peux saisir ni le début ni la fin, un passage entre les ombres, un souffle tiède à la fois fragile et puissant qui caresse chaque parcelle de ma peau, réveillant ce qui dort depuis trop longtemps, ce que j’ai cru à tort enfoui, caché sous des couches de silence.À mes côtés, Aiden avance sans un mot, mais sa présence est un ancrage brûlant, un appui solide, une main invisible qui retient mes errances, mes doutes, mes peurs, ce feu froid qui brûle en moi. Je sens la chaleur de son corps, la respiration régulière contre mon épaule, la promesse muette qu’il ne me laissera pas tomber, même si je vacille, même si je tombe.Luck ferme la marche, immobile, les yeux perçants, presque sauvages, qui sondent mon âme sans la juger, cherchant dans mes silences ce que je refus
ELINAJe reste là, assise, les jambes repliées sous moi, les mains encore tièdes, les paumes moites, ouvertes vers le sol comme des fleurs retournées, le souffle court, irrégulier, haletant presque, et je crois, juste un instant, l’espace d’un battement, d’un silence, d’un frisson qui me traverse la nuque jusqu’au creux des reins, que c’est fini, que le calme est revenu, que je peux à nouveau exister dans un seul corps, un seul temps.Mais ce n’est jamais terminé.Pas quand quelque chose a été brisé.Pas quand ce qui dort décide de rêver à travers toi, comme une bouche étrangère collée contre ton ventre, comme une langue qui cherche à parler avec ta gorge, pas quand une mémoire trop ancienne glisse entre tes nerfs comme une caresse humide et chaude, douce et invasive à la fois.Je sens d’abord une chaleur remonter dans ma colonne, mais ce n’est pas du feu, pas du pouvoir, c’est plus dense, plus insidieux, c’est un frisson qui glisse lentement entre mes vertèbres, comme un serpent de s