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Chapitre 3 – La rencontre avec le roi

Penulis: Zuzu
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-21 02:25:16

Le silence était absolu.

Je me tenais au centre d’une salle circulaire, les bras le long du corps, droite malgré la fatigue qui pliait mes jambes. Le sol, lisse et noir comme du verre, reflétait la faible lumière des torches rouges qui dansaient autour de moi. Au-dessus, la voûte semblait flotter dans l’obscurité, parsemée de gemmes rouges qui pulsaient lentement comme un cœur endormi, créant une atmosphère à la fois mystique et oppressante.

L’air était chaud, dense, chargé d’une magie que je ne comprenais pas. Je ne savais pas ce que j’attendais. La mort, peut-être. Ou quelque chose de pire. Mais je ne tremblais pas.

On m’avait lavée dans une source brûlante, escortée par des servantes silencieuses aux yeux sans pupilles. Elles m’avaient tressé les cheveux, revêtue d’une robe de soie noire fendue sur le côté, si fine qu’elle caressait ma peau. Le tissu s’accrochait à moi, révélant plus qu’il ne cachait. Une provocation. Une offrande. 

Je pouvais presque entendre leurs murmures, leurs pensées insidieuses. Ils veulent que je sois belle pour lui. Ils veulent qu’il me désire.

Mais je n’étais pas là pour me soumettre. Je n’avais pas franchi la montagne pour devenir un jouet.

Alors j’attendais. Tête haute. Poings fermés.

Et soudain… il arriva.

Un grondement profond secoua le sol, comme un écho de la terre elle-même. Les torches rouges frémirent, et un souffle chaud, presque étouffant, balaya la pièce.

J’entendis des pas.

Non. Pas des pas. Des griffes.

Des griffes raclant la pierre.

Je me retournai lentement, et je le vis émerger de l’ombre.

Kael.

Il ne portait ni couronne ni armure. Il n’avait pas besoin de symboles pour imposer sa royauté.

Sa silhouette immense avançait sans hâte, avec la puissance tranquille d’un prédateur qui sait que rien ne lui échappe. Ses jambes étaient humaines, bien que trop longues et puissantes. Torse nu, ses épaules larges portaient ses bras musclés, mais recouverts d’écailles sombres comme la nuit. Son cou brillait de reflets rouges, et des motifs gravés dans sa peau évoquaient des runes naturelles.

Son visage, presque humain, était marqué par un menton carré, des pommettes hautes, une bouche sévère… mais ses yeux.

Ses yeux étaient inhumains. Dorés. Brûlants. Immobiles.

Et ses ailes.

Repliées dans son dos, noires et vastes, elles frémissaient parfois comme les plumes d’un rapace, prêtes à s’ouvrir d’un battement et engloutir le monde entier.

Je ne bougeai pas.

Il s’arrêta à trois pas de moi, me fixant intensément. Chaque détail de mon visage, chaque battement de cil, semblait être examiné avec une attention crue.

Je sentis mon cœur cogner dans ma poitrine, un tambourinement sourd, incontrôlable. Mais je le contraignis à rester contenu. Je ne détournai pas les yeux.

Il attendait. Je le savais.

Il attendait que je craque. Que je pleure. Que je tombe à genoux et implore la pitié.

Comme les autres.

Mais je restai debout.

— Alors… c’est toi, Ayla, murmura-t-il enfin, sa voix résonnant comme un murmure de lave, de tempête, de siècles écoulés. Un chant rauque qui vibrait dans l’air et faisait trembler les murs.

— Tu es différente.

Je ne répondis pas.

Il s’approcha d’un pas, et je sentis la chaleur émaner de lui. Une chaleur surnaturelle, qui n’avait rien d’humain. Elle m’enveloppa, me traversa, et l’air vibrait autour de lui, distordu par la puissance qu’il retenait.

Il leva une main. Ses doigts étaient longs, terminés par des griffes noires et luisantes, et il les approcha lentement de mon visage, comme pour me caresser.

Mais il ne me toucha pas.

Ses griffes effleurèrent seulement l’air devant ma joue, à quelques centimètres. Je ne reculai pas. Ne clignai pas des yeux.

Il sourit, à peine. Un sourire dangereux, presque amusé.

— Pas un frisson. Pas un pas en arrière. C’est rare.

Sa voix était plus basse, plus intime.

— Tu as peur. Je le sens. Mais tu refuses de t’y abandonner.

Il tourna lentement autour de moi, comme un fauve curieux. Sa queue — immense, écailleuse — traîna un instant derrière lui, rasant le sol avec un bruissement sourd.

— On t’a dit que tu devais m’être offerte. Que tu n’avais pas le choix. Que tu allais mourir ici. Ou pire.

Il se plaça derrière moi. Je sentis son souffle brûlant dans ma nuque.

— Mais toi… tu ne crois pas à leur histoire, pas vrai ?

Je serrai les dents.

Je me tournai lentement vers lui, le fixant droit dans ses yeux inhumains.

— Je crois qu’un être qui exige des sacrifices n’est pas un roi. C’est un tyran.

Un silence dense s’installa, infiniment long. Les flammes vacillèrent.

Kael haussa légèrement les sourcils, comme surpris.

Puis il rit. Un son profond, guttural. Pas moqueur. Sincère. Presque… ravi.

— Tu as une langue acérée, humaine.

Il leva la main, et, cette fois, posa réellement ses griffes sur ma joue.

La caresse était douce, presque tendre. Mais je sentis la puissance dans ce simple contact. Il aurait pu me trancher la gorge d’un geste. Il aurait pu m’écraser comme une fourmi.

Mais il ne le fit pas.

Il traça lentement la ligne de ma mâchoire, s’arrêta à mon menton.

— Je devrais te réduire en cendres pour ça.

Je levai le menton, défiant.

— Alors faites-le.

Ses yeux dorés s’écarquillèrent un instant, puis il recula.

— Non. Pas toi. Toi, tu n’es pas faite pour mourir. Pas tout de suite.

Il recula encore, ses ailes frémissant légèrement.

— Les autres suppliaient. Hurlaient. Offraient leur corps. Tu ne proposes rien.

Je croisai les bras, ancrée dans ma position.

— Parce que je ne suis pas à vendre.

Un silence s’installa à nouveau. Puis il me fixa à nouveau.

— Tu me défies.

— Je vous méprise.

— Intéressant.

Il fit un pas vers moi, et je sentis l’air vibrer autour de lui.

— Tu as été choisie pour une raison, Ayla.

Je serrai les poings, rétorquant par le regard.

— Mon nom est sorti d’un tirage au sort.

— Un tirage manipulé.

J'écarquillai les yeux, surprise.

— Quoi ?

Kael me fixa, très calme.

— Tu crois que c’était le hasard ? Une main divine ? Non. Tu as été envoyée ici pour une raison que tu ignores encore. Une vérité cachée. Et quand tu la découvriras, tu comprendras pourquoi tu n’as jamais appartenu à ton village.

Un froid étrange remonta le long de ma colonne. Pas celui de la neige. Mais celui du doute. De l’inconnu.

— Qu’est-ce que vous voulez dire ?

Mais il ne répondit pas.

Il se détourna, s’éloignant d’un pas lent, comme si chaque mouvement était empreint d’une majesté propre à lui.

— Tu ne mourras pas aujourd’hui. Tu ne seras pas punie. Ni soumise. Tu vas rester ici.

Il s’arrêta au seuil d’une porte gigantesque, gravée d’écailles d’or et de symboles anciens, comme un passage vers un autre monde.

— Je veux voir jusqu’où tu peux aller, Ayla. Jusqu’où tu peux résister. Ou céder.

Il se tourna une dernière fois, ses yeux brûlants me transperçant.

— Tu n’es pas comme les autres.

Et il disparut dans la lumière.

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