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Terminé, ton petit théâtre de haine !
Terminé, ton petit théâtre de haine !
Author: Henri Laffitte

Chapitre 1

Author: Henri Laffitte
À travers l'entrebâillement de la porte, j'ai aperçu Clovis assis sur son lit d'hôpital, le teint florissant, sans la moindre trace de maladie.

Lui et son ami discutaient avec excitation :

« À ton entrée à l'université, tu as payé des gens pour harceler Bélise, si bien qu'elle s'est retrouvée isolée de toute la classe et n'a pas pu retourner au dortoir pendant un mois. »

« À la remise des diplômes, tu as fait supprimer son projet de fin d'études. Au fait, tu te souviens de la fille de la famille Leroy ? Tu sais pourquoi elle lui a pété la main ? Parce que ton coup a fait sauter sa bourse d'études. »

« Avec cette fois-ci, ça fait 94 fois que tu la persécutes. Plus que six, et on arrive à cent ! On pourrait même en faire un livre, hein ? Si elle apprenait tout ça, elle en pleurerait de 'joie'. »

Un frisson glacé m'a parcouru l'échine.

Je n'aurais jamais imaginé que ce que je prenais pour une romance providentielle n'était en réalité qu'une vengeance longuement ourdie.

Je me suis retournée précipitamment, mais, affaiblie par l'opération, je me suis effondrée aussitôt. La cicatrice chirurgicale s'est rouverte violemment, et le sang s'est mis à couler le long de ma robe.

Mon état de santé était fragile. Les médecins m'avaient maintes fois conseillé d'abandonner le don d'organe, mais pour que Clovis soit libéré de ses souffrances au plus vite, j'avais insisté pour l'opération.

Nous étions dans la chambre VIP de l'hôpital. Pour que Clovis se repose, tout le couloir avait été évacué. Ainsi, le bruit de ma chute a attiré immédiatement l'attention.

En me voyant, Clovis a changé immédiatement de visage : « Bélise ? Tu viens tout juste de te faire opérer… Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Sans attendre ma réponse, il a poussé violemment l'homme à ses côtés : « Dépêche-toi de la porter ici et de lui refaire son pansement ! »

Sur ordre de Clovis, son ami s'est empressé de me relever et m'a installée à ses côtés.

Clovis m'a caressé doucement le visage, puis a pris une bouteille de désinfectant sur la table : « Le médecin est encore en salle d'opération. Je vais d'abord nettoyer ta plaie, et dès qu'il sera disponible, il te fera un nouveau bandage, d'accord ? »

Sa voix était aussi douce que d'habitude, et je pouvais même voir de la culpabilité et de la pitié dans ses yeux. Mais ce n'était qu'un masque.

C'était seulement à cet instant que j'ai compris pourquoi cet homme, après avoir rejeté mes avances pendant trois ans, m'avait avoué ses sentiments dès le lendemain de l'annonce des résultats du bac. Tout cela n'était qu'une vengeance pour son premier amour. Et moi, idiote, j'avais cru que c'était mon amour sincère qui l'avait touché. Même après avoir su qu'il avait autrefois profondément aimé Victoria, j'avais tout donné pour lui.

J'ai fermé les yeux, serrant les dents sous la douleur aiguë de ma blessure.

Clovis a déchiré mon bandage et a versé le désinfectant sur ma plaie.

Instantanément, une brûlure atroce m'a traversée. J'ai hurlé et l'ai repoussé instinctivement.

Clovis a heurté alors violemment la barrière du lit et, sous le coup de la douleur, m'a donné un coup de pied qui m'a fait tomber.

Je me suis recroquevillée au sol, gémissant tout en tenant ma blessure.

Enfin, le médecin est arrivé. Voyant mon état, il s'est empressé de m'examiner.

En découvrant ma peau rongée par une substance corrosive, ses yeux se sont écarquillés : « Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! Ce sont des brûlures à l'hydroxyde de sodium concentré ! »

« Quoi ? C'est impossible ! » Clovis a feint la stupéfaction avant de se tourner vers la table, l'air accablé, « J'avais acheté en ligne ce désinfectant pour éviter les infections post-opératoires… Quand Bélise s'est blessée, j'ai paniqué et j'ai pris… »

« Pardon, c'est de ma faute si tu es blessée ! » Il s'est frappé violemment la poitrine, comme rongé par le remords. Mais s'il avait vraiment eu de la peine pour moi, pourquoi m'aurait-il frappée avec une telle violence ?

Je n'ai rien dit, laissant les médecins m'emmener sur un brancard.

Alors qu'on attendait l'ascenseur, des éclats de rire provenant de sa chambre me sont parvenus : « Clovis, tu es vraiment un génie ! Tu avais prévu que cette idiote de Bélise viendrait te voir après son opération, alors tu as remplacé le désinfectant par de la soude ! Comme ça, ses cicatrices ne disparaîtront jamais ! »

« Tu as vu sa tête ? On aurait dit une chienne trempée par la pluie, haha ! »

J'ai serré les poings. Même si je connaissais désormais sa vraie nature, entendre ces mots m'a transpercé le cœur.

Après le traitement, j'ai pris mon téléphone et ai réservé une place dans une maison de convalescence. Puis, j'ai composé un numéro familier à l'étranger : « Maman… J'ai bien réfléchi. Je rentrai chez nous. »
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