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La ville aux mille visages

ผู้เขียน: Lili33
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-29 00:30:05

La calèche s’ébranla sur les pavés, cahotant à chaque virage. J’observais le paysage par la fenêtre, fascinée et oppressée à la fois. Bristol n’avait rien de la douceur feutrée des villes françaises : ici, tout semblait vivre à un rythme effréné. Les rues étroites débordaient de charrettes, d’ouvriers en haillons, de dames pressées, tandis que des colonnes de fumée s’élevaient des usines, obscurcissant un ciel déjà chargé.

Je collai mon front à la vitre, mon souffle dessinant un voile sur le verre. Nous traversâmes le quartier des docks, là où la mer et la ville se confondaient dans un chaos permanent. L’odeur de sel et de charbon me revint en mémoire, et avec elle, l’image du jeune docker aperçu plus tôt. Sans raison, mon cœur accéléra. Il devait déjà m’avoir oubliée, s’il m’avait seulement remarquée.

— Léna, cesse donc de fixer la rue comme une petite sauvageonne, gronda ma mère. Tu donnes une piètre image de nous.

Je me redressai, lissant machinalement ma robe.

La calèche quitta bientôt le tumulte des quais pour s’engager dans des avenues plus larges, bordées d’immeubles élégants. Mon père, visiblement fier, commentait chaque quartier, expliquant quels marchés et usines allaient désormais porter son nom. J’écoutais d’une oreille distraite, mes pensées flottant ailleurs.

Enfin, la voiture s’arrêta devant notre nouvelle demeure : un manoir victorien imposant, aux murs de briques rouges et aux hautes fenêtres ornées de vitraux. La lourde porte s’ouvrit sur un majordome à la mine sévère, qui nous accueillit avec une révérence parfaite.

Je franchis le seuil en silence. Le parquet ciré reflétait la lumière des chandeliers, les boiseries sombres exhalaient une odeur de cire et de pin. Tout était impeccablement ordonné, peut-être trop : aucune trace de vie, aucun écho des rires auxquels j’étais habituée chez nous.

Je gravis l’escalier jusqu’à ma chambre, où m’attendaient déjà mes malles. En ouvrant les rideaux, je découvris une vue plongeante sur la ville : au loin, le port s’étendait comme une toile mouvante, tissé d’ombres et de lumière. Mon regard fut irrésistiblement attiré vers les docks, à la recherche d’une silhouette familière.

— Mademoiselle ?

Je sursautai. C’était Anna, la jeune femme de chambre engagée par ma mère. Ses yeux vifs trahissaient une curiosité qu’elle peinait à contenir.

— Souhaitez-vous que je déballe vos effets ?

— Oui… merci, murmurai-je.

Je laissai Anna s’affairer et me perdis de nouveau dans la contemplation du port. Cette ville me semblait à la fois immense et étrangement proche, comme si elle dissimulait des secrets que j’étais destinée à découvrir.

---

Plus tard, après le dîner, je m’éclipsai dans les jardins du manoir. La nuit tombait, enveloppant la ville d’un voile argenté. Le vent portait encore l’odeur âcre de la mer. Mon regard se perdit vers les docks, où de petites lumières dansaient comme des lucioles.

Et puis je le vis.

Une silhouette, seule sur une passerelle, éclairée par la lueur tremblante d’une lanterne. Même à cette distance, je reconnus la posture, la carrure, ce je-ne-sais-quoi de sauvage : c’était lui. Noah.

Je restai immobile, le cœur battant, consciente de l’absurdité de la situation. Il ne pouvait pas me voir, ne pouvait même pas savoir que je l’observais. Pourtant, à cet instant, j’eus l’impression qu’un fil invisible nous reliait, tendu à l’extrême, prêt à se rompre ou à nous rapprocher.

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