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chapitre 7; ce qu' on ne controle plus

Penulis: Gaina Len
last update Terakhir Diperbarui: 2025-12-09 01:58:09

Le lendemain, je me réveille avec cette sensation étrange dans la poitrine :

un mélange d’anticipation, de nervosité… et d’envie.

Une envie que je refuse d’analyser trop vite.

Je me présente plus tôt que d’habitude au bureau.

Je me déteste un peu pour ça.

Je prétends que c’est pour avancer sur le projet.

Mais la vérité, je la connais.

Je veux le voir avant que le reste du monde n’arrive.

Je croise Mathilde, qui lève les yeux au ciel.

— Léa, il est 8h20.

— Je sais.

— Tu t’es levée tôt pour ton client ?

Je hausse les épaules, trop mauvaise menteuse pour répondre.

À 8h32, un mail arrive.

Salle 7 ? – G.M.

Mon cœur réagit avant ma tête.

Je déteste ça.

Et j’adore ça.

Je marche dans le couloir, chaque pas résonnant comme un compte à rebours.

Quand j’arrive, la porte est entrouverte.

J’hésite une seconde.

Puis je pousse.

Il est là.

Seul.

Debout devant le tableau.

La lumière du matin lui donne un air différent, plus doux… mais ses épaules tendues disent autre chose.

Il se retourne.

Un bref silence s’installe.

— Bonjour, Léa.

Sa voix est calme. Mais son regard, lui… brûle un peu trop longtemps.

— Vous vouliez me voir ?

Il acquiesce et m’invite d’un geste à m’approcher.

Je le fais.

La distance entre nous est maîtrisée, raisonnable… inconfortable.

Parce qu’elle est trop petite pour rester professionnelle.

Et trop grande pour ce que je ressens réellement.

— Je voulais revoir la partie comportement utilisateur, dit-il, mais son ton n’a rien de neutre.

— D’accord.

Il me montre une note, et je m’approche.

Un peu trop.

Ou peut-être est-ce lui qui a bougé.

Je ne sais pas.

Ce que je sais, c’est que son parfum me heurte.

Et que mon cœur rate un battement.

Il retient sa respiration.

Je le sens.

Littéralement.

Je me concentre sur le dossier, mais mes doigts tremblent.

Je les cache sous la table.

— Votre lecture est fine, dit-il, trop doucement.

Je relève les yeux.

Il me regarde déjà.

Une seconde de trop.

Une seconde qui ouvre une brèche.

— Gabriel, commençai-je, mais il m’interrompt :

— Léa… on doit faire attention.

Je devrais reculer.

Je devrais plaisanter.

Je devrais dévier.

Je ne fais rien de tout ça.

— Je sais.

Il hoche la tête, comme s’il s’y attendait… ou comme si ça complicait encore les choses.

— Hier, dit-il, j’ai repensé à notre séance.

Je déglutis.

— Moi aussi.

Il ferme un instant les yeux.

Comme si mes mots avaient touché un endroit qu’il tentait de verrouiller.

— Je ne veux pas… que ça influence notre travail.

Je pourrais mentir.

Dire que ça ne change rien.

Mais c’est faux.

Alors je dis :

— C’est déjà le cas.

Il se fige.

Son regard glisse sur moi, comme s’il cherchait une issue.

Mais il n’y a plus d’issue.

— Léa… murmure-t-il.

Je n’ai jamais entendu mon prénom prononcé de cette façon.

Je sens quelque chose se tendre dans l’air.

Quelque chose qui nous dépasse.

Quelque chose qu’on n’a plus la force d’ignorer.

Il fait un pas.

Je ne bouge pas.

Un espace de vingt centimètres nous sépare.

Puis dix.

Puis cinq.

— Je ne devrais pas être si… affecté, dit-il, presque pour lui-même.

Je sens la chaleur monter jusqu’à mes joues.

— Et pourtant…

Il ferme la dernière distance sans la franchir.

Son souffle heurte ma tempe.

Son regard reste fixé au mien.

— Et pourtant, répète-t-il dans un murmure.

Nos mains ne se touchent pas.

Mais elles se cherchent.

Timidement.

Inconsciemment.

Sa voix tremble légèrement quand il ajoute :

— Je ne contrôle plus très bien ce que je ressens quand vous êtes là.

Je respire difficilement.

— Alors dites-moi…

— Quoi ?

— Ce que vous faites quand vous perdez le contrôle.

Il inspire brutalement, surpris par ma franchise.

Son regard descend vers ma bouche.

Juste une seconde.

Une seconde incendiaire.

Puis il murmure :

— Je m’éloigne.

Je dois m’éloigner.

Mais il ne le fait pas.

Il ne le fait pas du tout.

Il reste là, trop près.

Beaucoup trop près.

Je suis celle qui murmure :

— Vous n’en avez pas envie.

Le silence qui suit est brûlant.

Dangereux.

Lourd de tout ce qu’on ne dit pas.

— Non… admet-il enfin.

— Je n’en ai pas envie du tout.

La tension nous enveloppe comme une vague.

Il ne me touche pas.

Je ne le touche pas.

Mais tout en nous crie le contraire.

Je souffle, très bas :

— Alors qu’est-ce qu’on fait ?

Un éclair passe dans ses yeux.

Une lutte.

Un vertige.

Puis il dit, la voix rauque :

— On fait… très attention.

— Et on essaie de tenir.

— Encore un peu.

Je ferme les yeux une seconde.

Pour ne pas tomber.

Pour ne pas lui tomber dessus.

— D’accord, murmuré-je.

Quand je les rouvre, il a reculé d’un pas.

Un seul.

Insuffisant pour calmer ce qui brûle encore.

— On continue ? demande-t-il, la voix un peu trop basse.

— Oui.

Mais nous savons tous les deux que rien n’est vraiment “continué”.

Pas après ça.

Pas après ce qu’on vient de frôler.

Pas après cette limite qu’on a encore réussi à ne pas traverser…

mais qu’on a effleurée si fort qu’elle tremble.

Nous nous remettons au travail.

En théorie.

Parce qu’en pratique, il n’y a plus rien de “normal” dans cette salle.

Je sens son regard glisser sur moi parfois, plus souvent qu’il ne le voudrait.

Et chaque fois qu’il le détourne, c’est pire.

Parce que j’entends le non-dit dans la manière dont il respire plus fort, dont il se recentre brusquement sur ce qui est devant lui.

De mon côté, je tente de retourner à l’analyse.

Je n’arrive même plus à aligner une phrase complète sans y chercher un double sens absent.

Après quelques minutes, il s’avance vers le tableau.

J’entends la pointe de son stylo sur le papier.

Mais ce que j’entends surtout…

c’est sa respiration.

Sa présence.

La tension invisible qui me tire vers lui comme un fil trop tendu.

— Léa ? dit-il doucement.

Je lève les yeux.

Il ne s’est pas retourné.

Il observe le tableau, mais sa voix a changé.

Plus grave.

Plus basse.

— Vous allez bien ?

Je déglutis.

— Oui. Enfin… je crois.

Il se tourne lentement.

Trop lentement.

Comme s’il avait peur de ce qu’il verrait dans mes yeux.

Ou de ce que je verrais dans les siens.

Et quand nos regards se croisent, la pièce rétrécit d’un coup.

Je sens mes poumons se contracter.

Il avance d’un pas.

Un seul.

Mais il coupe la distance encore un peu.

— Vous semblez… troublée, dit-il.

Ma gorge se serre.

— Je ne suis pas la seule.

Il ferme les yeux une seconde.

Une seconde qui ressemble à une confession.

Quand il les rouvre, il y a une chaleur dans son regard qui me cloue sur place.

— Je ne vous pensais pas aussi directe, murmure-t-il.

— Je ne vous pensais pas aussi… déstabilisé.

Il inspire, comme si mes mots venaient de le toucher trop profondément.

Puis il pose sa main sur la table.

Pas près de moi.

Mais son geste a quelque chose de tendu, presque nerveux.

— Léa, si je franchis une limite… dit-il d’une voix trop basse.

Il laisse la phrase en suspens.

Je le fixe.

— Vous n’avez rien franchi.

— Pas encore, répond-il.

Je sens ma peau se réchauffer d’un coup.

— Et vous ? demandé-je.

— Vous tenez ?

Il passe une main dans ses cheveux, geste inhabituel chez lui.

Comme si son contrôle se fissurait juste assez pour me laisser voir ce qu’il cache.

— Je tiens… dit-il.

Mais sa voix tremble un peu.

— Parce que je dois tenir.

Je m’approche.

Pas beaucoup.

Juste ce qu’il faut pour sentir un frisson passer dans son regard.

— Et si moi, je…

Je n’arrive pas à finir ma phrase.

Il me regarde comme si chaque mot que je n’ai pas dit brûlait entre nous.

— Si vous quoi ? souffle-t-il.

— Si je ne tiens plus ?

Il se fige.

Je vois sa respiration s’arrêter, comme si mon aveu l’avait frappé en plein centre.

— Léa… murmure-t-il.

C’est presque un avertissement.

Presque une supplique.

Il s’avance d’un pas.

Puis d’un deuxième.

Et soudain, il est juste devant moi.

Pas collé.

Pas trop près.

Mais assez pour que chaque centimètre d’air entre nous soit électrisé.

— Ne dites pas ça, souffle-t-il.

— Je ne m’attendais pas à… ça.

Je relève les yeux.

Son regard descend vers ma bouche.

Juste un instant.

Mon ventre se contracte.

— C’est la vérité, dis-je.

Il ferme les yeux une seconde, comme si se retenir devenait un effort physique.

— Léa, vous ne savez pas à quel point c’est difficile.

Je sens ma voix trembler.

— Alors dites-le.

Il rouvre les yeux.

Ils brûlent.

Mais d’une retenue désespérée.

— Je ne peux pas.

— Pas maintenant.

— Pas tant qu’on est ici.

Un silence.

Long.

Intense.

Insupportable.

Je murmure :

— Vous avez peur ?

Ses yeux descendent vers ma main posée sur la table.

La sienne s’approche.

Pas pour toucher.

Juste pour rester à quelques centimètres.

Le presque-contact me donne le vertige.

— Oui, admet-il.

— De ce que je pourrais faire.

— De ce que vous pourriez vouloir.

— De ce qu’on pourrait perdre.

Nos doigts ne se frôlent pas.

Mais nos souffles se mêlent.

Je réponds doucement :

— Moi aussi.

Il ferme les yeux une seconde.

Puis recule très lentement.

Comme s’il arrachait quelque chose en lui pour retrouver de la distance.

— Je dois garder le contrôle, dit-il, presque pour lui-même.

— Sinon…

Je ne lui demande pas “sinon quoi”.

Je le sais déjà.

Il inspire profondément, puis dit d’une voix toute différente — professionnelle, maîtrisée, presque froide :

— Continuons.

Et je comprends, avec une clarté douloureuse, qu’il ne fuit pas le travail.

Il me fuit moi.

Ou ce que je fais ressortir de lui.

Mais la frontière est déjà fissurée.

Et nous le savons tous les deux.

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