Lahat ng Kabanata ng La Marque de l'Alpha: Kabanata 71 - Kabanata 80

J’ai senti le tremblement dans sa voix avant de l’entendre.Un souffle à peine déposé entre ses lèvres, le genre qui n’annonce jamais une chose douce. Quand Kaël est revenu des souterrains, couvert de poussière, les doigts tachés d’encre ancienne, son regard avait changé. Plus creusé. Plus dur. Comme si ce qu’il venait de lire avait délesté quelque chose en lui.- Tu dois venir voir.Je n’ai pas posé de question. Il m’a portée dans ses bras, sans effort, comme on serre un fragment d’histoire que l’on refuse de perdre, et il m’a guidée à travers les couloirs que je ne pouvais plus voir. J’ai senti l’air devenir plus froid. Le sol, plus rugueux. Une odeur ancienne s’est accrochée à mes narines, entre le cuir séché et le parchemin moisi.La sœur de Kaël nous attendait dans une pièce souterraine, au centre d’un cercle de pierres creusées à même la roche. Entre ses mains, un vieux livre reposait, aussi fragile que sacré. Elle m’a aidée à m’asseoir contre un pilier, puis a déposé le livre e

Les cendres du rituel n’avaient pas encore quitté ma peau. Mon souffle était lourd de tout ce que j’avais vu, tout ce que j’avais senti, tout ce que j’étais devenue. Mais avant même que mes jambes aient retrouvé leur poids, les cris ont traversé les murs comme une lame. Pas ceux de la panique. Ceux plus glaçants encore de la politique.Kaël est entré en premier.Il n’a pas eu besoin de parler. Je l’ai senti. Un de ces pressentiments que le lien rendait presque physique. Quelque chose de plus ancien que nous venait de se réveiller dans la meute. Un fantôme qui, cette fois, ne portait ni chaînes ni poison.- Il est là, a soufflé sa sœur. Elran. Le dernier des Verras.Je n’ai pas répondu. Ce nom, je l’avais entendu dans les murmures. Une lignée ancienne, rivale des Kaën, exilée après une tentative de révolte étouffée des générations plus tôt. Un nom que les anciens n’osaient plus inscrire dans les registres. Trop de sang. Trop de serments trahis.Et le voilà, revenu.Ils nous ont convoqu

Je savais qu’ils m’observaient. Certains pour me jauger. D’autres pour me condamner avant même que je parle.Le cercle était complet. Tous les anciens étaient là, installés sur des pierres marquées par les siècles. La pleine lune éclaboussait la clairière d’un éclat brutal. Les arbres autour de nous semblaient garder leur souffle.Kaël n’était pas loin. Je sentais sa présence comme un battement sous ma peau. Pourtant, je devais avancer seule.Je me suis plantée au centre du cercle. Les pieds bien ancrés. Le cœur serré. Le corps encore marqué par les douleurs récentes. Une part de moi aurait préféré fuir. L’autre savait que c’était fini. Que les échappatoires n’avaient plus de sens.Le doyen m’a fixé, les mains jointes sur ses genoux osseux.- Tu as la parole.Je n’avais pas de discours. Aucune phrase écrite à l’avance. Pas d’appel à la pitié. Juste ma voix. Et tout ce qu’elle avait à porter.- Je ne suis pas née pour être l’une des vôtres.Un murmure a traversé l’assemblée.- J’ai gra

Ils m’avaient donné un simple bandeau noir à nouer au poignet. C’était la seule chose que je porterais comme marque d’identité. Aucun bijou, aucune arme. La transformation formellement interdite. Aucun lien ne devait m’aider. Aucun pouvoir. Seulement ce que mon corps savait. Et ce qu’il découvrirait sous la pression.Le terrain d’entraînement du Conseil s’étalait comme une arène. Sol sec, terre battue, cerclé de pierres anciennes où les symboles des clans étaient gravés à même la roche. Des loups de plusieurs meutes s’étaient rassemblés autour, installés sur les gradins naturels qui surplombaient le cercle. Le ciel était lourd. L’air chargé d’attente.Je suis entrée seule.Kaël était là, parmi les spectateurs. Droit. Immuable. Mais je sentais son cœur cogner sous ses côtes, jusque dans mes paumes.Mon adversaire m’attendait déjà.Ezek. Je l’avais aperçu une seule fois, lors d’une réunion diplomatique. Il était grand, plus massif que Kaël, avec des épaules taillées pour porter l’arroga

On m’avait bandé les yeux. Pas pour m’aveugler, mais pour m’arracher à ce qui m’était familier. Pour que je cesse de m’accrocher aux contours nets du réel, et que je bascule, sans ancrage, dans ce lieu ancien où la mémoire devient piège.Deux anciens m’avaient escortée jusqu’à l’entrée. Je sentais leur présence comme deux ombres respirant à l’unisson. Pas un mot. Pas un geste superflu. Juste cette tension dans l’air, ancienne et rugueuse. Et cette odeur. De pierre froide, de cendres oubliées, de peau brûlée.L’un d’eux a murmuré :- Résilience.Et ils m’ont laissée là.Le premier pas fut comme un effondrement. Intérieur. Ma conscience a vacillé. Le sol semblait me glisser sous les pieds. La lumière a disparu sans avertir. La chaleur, aussi. J’ai tendu une main, mais elle ne rencontra rien. Ni paroi, ni souffle, ni matière. Rien que du vide.Puis un choc.Et le carrelage sous mes genoux.Je connaissais cet endroit.Le couloir de mon enfance. Murs poisseux. Papier peint jauni. Odeur de