NAHIAIl ne dit rien de plus, il coupe le pain avec cette lenteur presque cérémonielle, lève la fourchette, mâche sans bruit, avec cette élégance précise, tranchante, presque chirurgicale, et chaque geste semble calculé pour m’enfermer, pour m’enrouler dans le fil invisible de ce qu’il ne dit pas, mais que tout en lui exprime, cette puissance tranquille, cette autorité muette, ce rappel constant qu’ici, c’est lui qui règne.Je garde le dos droit, les jambes fermées, les bras figés contre moi, le souffle bloqué juste en dessous de ma poitrine, là où ça palpite trop fort, là où la chaleur monte, une chaleur qui n’est pas la mienne, pas vraiment, mais que je ne peux plus nier.Je n’ai pas faim, mon estomac est une pierre, un nœud, un trou noir, mais je fais semblant, je pioche ici et là, un morceau de pain, une gorgée d’eau, mes gestes sont mécaniques, défensifs, comme si je pouvais encore sauver quelque chose, comme si feindre le contrôle m’en redonnait un peu.La serviette est posée su
Last Updated : 2025-08-07 Read more