All Chapters of Enchaînée à l’héritier de la mafia: Chapter 21 - Chapter 30

{Point de vue de Rosa} La ville sent la pluie et les secrets. Chicago le fait toujours. Jericho nous conduit à travers les rues étroites et mouillées, une main sur le volant, l'autre posée sur le levier de vitesse, comme s'il avait déjà fait ce trajet une centaine de fois auparavant. Les phares traversent la brume, projetant une lumière argentée sur son visage, sa mâchoire pointue, une légère ecchymose s'estompant sous son œil, une ligne d'épuisement sur sa bouche. Il ressemble à un homme qui n’a pas dormi depuis des jours. Je ne suis pas sûr non plus. Nous fonctionnons tous les deux aux vapeurs et à la caféine, chassant des ombres qui ne mènent nulle part. La trace d’Argentum est plus froide qu’un cadavre, et chaque nouvel indice se transforme en fumée. Je jette un coup d'œil aux fichiers cryptés sur ma tablette, les dernières traces de données envoyées par Clark. Les hommes de Jéricho les ont déjà passés au peigne fin, mais il n’y a rien. Pas de nom. Aucune signature. Juste la

{Point de vue de Rosa} Le matin arrive lentement, comme s’il avait peur d’être remarqué. Une lumière pâle filtre à travers les stores de l’hôtel, sculptant la pièce dans des tons de gris discrets. Jéricho est déjà réveillé. Bien sûr qu’il l’est. Il est assis près de la fenêtre, veste enlevée, manches retroussées, une tasse de café noir refroidissant à côté de son ordinateur portable. Sa concentration est absolue, du genre qui semble calme en surface mais qui mijote en dessous. Je peux le sentir dans l'air. Il ne lève pas les yeux quand il dit : « Tu dors du tout ? Je m'étire en essayant de ne pas bâiller. "Définissez le sommeil." Un petit son, moitié souffle, moitié amusement. Il continue de taper. "Vous vérifiez votre téléphone depuis l'aube." Je fais une pause à mi-mouvement. « Vous regardez depuis l'aube ? » Maintenant, il lève la tête, ses yeux sont illisibles. "Vous donnez l'impression que ça fait peur." "C'est parce que c'est le cas." Il sourit à peine. Mais ensuite so

{Point de vue de Rosa} La fumée persiste encore dans le ciel, lourde et âcre, celle qui colle à votre peau même après trois lavages. La ville s'étend en contrebas dans le smog et la brume argentée, les tours de verre traversant les nuages ​​comme des couteaux. Quelque part au loin, une sirène hurle. C’est trop loin pour constituer une menace, mais suffisamment proche pour me rappeler à quel point cette ville est vivante et combien de fantômes elle cache. Le refuge où Jéricho nous a amenés n’est pas celui que je reconnais. Ce n’est dans aucune de mes notes. Un des établissements de Vecchio, dit-il. Cela peut vouloir dire n'importe quoi, l'homme collectionne les propriétés comme certains collectionnent les péchés, tranquillement et sans remords. Je suis sur le canapé, bandée et endolori, à moitié enveloppée dans une couverture qui sent légèrement le cuir et le whisky. Jéricho a dû faire ça. Je ne me souviens pas qu’il m’ait porté, mais la douleur dans mes côtes indique que c’est lui

{Point de vue de Jéricho} Le feu est en train de mourir. Le bruit de la dernière bûche qui se brise en deux semble trop fort dans le calme, comme si quelque chose s'ouvrait en moi. Rosa dort ou fait semblant de l'être, recroquevillée sous une fine couverture, la tête tournée vers la lumière. Elle respire de manière irrégulière, comme le font les gens lorsque leur corps cède avant leur esprit. Elle lutte contre le sommeil depuis des heures. Je pourrais le dire. Je reste assis au bord du canapé, les coudes sur les genoux, le regard fixé sur les braises. L’air sent le chêne brûlé et le café refroidi depuis des heures. Dehors, la ville bourdonne d’une manière sourde et lointaine qui n’est jamais assez silencieuse pour oublier ce qu’elle est. Cody est toujours à l’étage, marmonnant pour lui-même, pourchassant tous les fantômes qui vivent dans son code. C’est un enfant utile. Il est rude sur les bords, bien sûr, mais vif. Et Rosa le tolère, ce qui n'est pas peu dire. Elle n’en tolère

{POV de Rosa} Je n'arrive pas à dormir. La pluie n'a pas cessé de toute la nuit. Cela a été constant et implacable, comme si la ville essayait d’effacer quelque chose qu’elle ne peut pas nommer. Je reste allongé là à l'écouter, comptant les gouttes contre la fenêtre jusqu'à ce que je perde la notion de chiffres et de patience. Il est minuit passé quand j’arrête de faire semblant. J’enlève la couverture, attrape le sweat à capuche le plus proche et descends les escaliers. L’air est suffisamment froid pour piquer, empli de l’odeur du café devenu amer dans la cafetière. Jéricho est là, bien sûr. Assis dans la pénombre, les coudes sur les genoux, les yeux fixés sur la fenêtre comme s’il attendait que quelque chose sorte de la pluie. La lumière des réverbères peint son visage en tranches d'or et d'ombre, de calme et de ruine. Il ne se retourne pas quand j'entre. Il dit simplement, doucement : « Tu devrais dormir. » "Arrête de dire ça quand tu n'as pas dormi depuis des jours", je mar