Maya, artiste tatoueuse au passé tumultueux, croise le chemin de Lior, un homme d'affaires aussi énigmatique que magnétique. Leur attirance est immédiate, brute, presque sauvage. Ce qui commence comme une relation charnelle, sans attaches, se transforme peu à peu en un feu dévorant. Mais Lior cache un monde d’ombres : des dettes, des alliances dangereuses, et une vie qu’il tente de fuir. Maya, elle, lutte contre ses propres fantômes, entre blessures anciennes et peur de s’abandonner. Ensemble, ils vivent une passion intense, entre nuits brûlantes et silences coupants, où chaque caresse est une promesse, et chaque absence, une blessure. L’amour peut-il survivre à la peur, à la vérité, à la douleur ? Quand le danger les entoure et que les cœurs s’ouvrent malgré eux, Maya et Lior n’ont plus qu’un choix : s’aimer ou se détruire.
Lihat lebih banyak— Maya
La machine bourdonne doucement, sa vibration familière se répercute dans mes os comme une mélodie hypnotique. Elle me calme. Elle me tient à distance de moi-même. Les aiguilles dansent avec une précision presque religieuse, dessinant chaque ligne avec lenteur, méthode. Mon poignet ne tremble pas. Il ne tremble jamais. C’est tout ce que je contrôle encore.
Je suis accroupie, concentrée sur la peau du client, un mollet tendu sous mes mains gantées. Le motif s’étend, noir et fluide, entre les pores encore frémissants. J’oublie le monde. Les bruits extérieurs, les pensées parasites, la morsure du souvenir. Tout ça s’efface ici. Dans cet entre-deux où je ne suis ni vivante, ni morte. Juste… suspendue.
Le client ne dit rien. Il se contente d’un remerciement vague, presque mécanique, avant de disparaître derrière la porte vitrée. Je ne le retiens pas. Je ne retiens jamais personne. Je désinfecte, range les encres, nettoie les aiguilles, remets tout à sa place avec la rigueur d’un rituel. C’est ma discipline. C’est mon armure. C’est ce qui m’empêche de basculer.
Je me redresse, fais craquer mes vertèbres, passe une main dans mes cheveux attachés trop vite. Et là… mon instinct crie. Une tension invisible se glisse dans l’air, change la température de la pièce. Quelque chose a bougé.
Je me retourne.
Il est là.
Adossé à l'encadrement de la porte, son ombre dévore la lumière tombant du néon suspendu au plafond. Il n'a pas fait un bruit, et pourtant, il prend toute la place. Il prend l’espace. Costume noir, chemise entrouverte, regard noir d’encre. Il me fixe avec cette intensité animale qui vous flaire, vous juge, vous apprivoise. Il ne dit rien. Il n’a pas besoin. Tout en lui parle déjà.
Mon ventre se tend. Un frisson me traverse l’échine.
— Vous avez rendez-vous ? je demande d’une voix que je veux tranchante, mais qui sonne étrangement étranglée.
Un sourire effleure ses lèvres, lent et lourd de sens. Il avance d’un pas mesuré, comme s’il craignait de casser quelque chose. Ou comme s’il savait exactement ce qu’il allait briser.
— Non. Mais j’ai vu vos dessins. Et je veux que ce soit vous.
Il prononce ça comme un ordre. Ou une prophétie.
Je me raidis. Il vient d’entrer dans mon sanctuaire sans permission. Et pourtant, je ne le repousse pas. Quelque chose en moi s’étire, se débat, griffe mes côtes. C’est stupide. Irrationnel. Dangereux.
— Je ne prends pas de clients sans rendez-vous, je réplique, les bras croisés, la voix sèche.
— Alors prenez ça pour un appel du destin.
Sa voix est grave, profonde. Il parle comme on envoûte. Et moi, comme une idiote, je sens déjà mes certitudes fondre.
Je devrais lui dire de partir. Claquer la porte. Reprendre le contrôle.
Mais je dis :
— Montrez-moi ce que vous voulez faire.
Il avance encore, lève la manche de sa chemise avec une lenteur presque théâtrale. Mon regard tombe sur son avant-bras.
Une cicatrice.
Fine. Blanche. Propre. Chirurgicale.
Mais ancienne ou non, elle palpite, comme une blessure vivante.
— Je veux la recouvrir, dit-il. Mais pas la faire disparaître. Je veux… la sublimer.
Je relève les yeux. Et là, il me regarde. Vraiment. Comme s’il me disséquait. Comme s’il voyait tout. Mon masque. Mon chaos. Mon silence.
Il me voit trop.
Je recule, respire profondément.
— Asseyez-vous, dis-je, presque dans un souffle.
Il obéit. S’installe sur la chaise comme s’il s’y installait dans ma vie.
Je mets mes gants. Mes gestes sont mécaniques, mais mes mains, elles, tremblent à peine. Je désinfecte la peau. Elle est chaude. Trop. Mon doigt frôle la cicatrice et j’ai l’impression de toucher quelque chose d’intime. De privé. Comme si cette marque racontait une histoire qu’il ne dira jamais.
Je commence à tatouer. Le vrombissement de la machine me rassure. Il couvre le son de mon cœur. Mais pas celui de sa respiration. Lente. Mesurée. Comme s’il contrôlait jusqu’à l’air.
— Vous êtes toujours aussi concentrée ? demande-t-il à voix basse.
Je ne réponds pas.
Mon aiguille court sur sa peau. Il ne bouge pas d’un millimètre. Comme s’il voulait que je grave autre chose que de l’encre. Quelque chose d’invisible.
— Je m’appelle Lior, dit-il après un silence.
Je serre les dents. Je ne veux pas de prénom. Pas de visage. Pas de voix.
— Et vous ? Comment vous appelez-vous, belle inconnue aux mains dangereuses ?
— Maya.
Le mot sort plus sec que prévu. Mais il le répète. Doucement. Comme une promesse.
— Maya.
Comme s’il venait de s’approprier mon nom. Comme s’il allait le garder au fond de la gorge.
Je me perds un instant dans ce moment suspendu. Une faille. Une chute. Je panique. Il ne faut pas que je tombe. Pas encore.
Je termine le tracé, le cœur en vrac. Ma main droite tremble à peine, mais je sens la faille s’ouvrir sous mes pieds.
Je nettoie la zone. Ma main effleure sa peau. Il ferme brièvement les yeux. Ou est-ce moi qui les ferme, trop longtemps ?
Je retire mes gants. Il se lève.
— Combien je vous dois ?
Je donne le tarif. Il sort un billet. Puis un autre. Plus gros. Bien trop gros.
— Pour le dérèglement.
Il me fixe.
Et c’est exactement ça. Il est un dérèglement. Un poison élégant. Un désordre magnétique.
— Et si je veux un autre tatouage ? demande-t-il en glissant son portefeuille dans sa poche.
— Vous prendrez rendez-vous.
— Et si je ne veux pas attendre ?
Je le fixe. Vraiment. Son regard est un piège. Et j’ai déjà un pied dedans.
— Alors vous attendrez quand même.
Son sourire s’élargit. Mais il ne répond rien. Il s’approche lentement, jusqu’à réduire l’espace entre nous à un souffle. Il ne me touche pas. Il n’a pas besoin. Je le sens déjà partout.
— À bientôt, Maya.
Et il s’en va.
Sans un bruit. Comme une brise chaude. Ou un avertissement.
Je reste là. Debout. En sueur. Les genoux faibles. Les tempes battantes.
Je viens de tatouer un inconnu.
Mais ce n’est pas lui que j’ai marqué.
C’est lui qui vient d’inscrire quelque chose en moi.
Et je n’ai aucune idée de comment l’effacer.
MayaLa poignée est plus froide que d’habitude.Un détail insignifiant pour n’importe qui. Mais pour moi, enfermée ici depuis des jours – des semaines peut-être – cela signifie une chose : la température a changé. La routine a été brisée. Peut-être une erreur. Peut-être une brèche.Je me redresse sur le lit, sans bruit. Le matelas gémit à peine sous mon poids. Chaque geste est calculé, contrôlé. Mon corps a appris à bouger sans bruit, à respirer en silence, à lire les ombres sur les murs. Lior a transformé mon monde en une cage dorée, mais les barreaux, ce sont les habitudes. Et aujourd’hui, quelque chose a bougé.Je me lève lentement. Mes pieds nus frôlent le tapis épais. Mes orteils s’enfoncent dans la matière moelleuse, mais je ne ressens rien. Mon cœur bat trop fort. Ma respiration se bloque. J’écoute. Aucun pas. Aucune voix dans le couloir. Aucune présence. Même les caméras, d’habitude si discrètes, semblent muettes. Lior ne surveille jamais directement. Il préfère manipuler à di
LiorElle ne crie pas.Elle ne me supplie pas.Elle me regarde avec une haine pure. Une haine si brûlante qu’elle en devient presque belle. Maya. Mon poison et mon besoin.Ses yeux, sombres comme la nuit avant l’orage, me percent comme des lames. Il n’y a plus de peur dans ce regard, juste cette rage froide et inflexible que je n’arrive pas à briser. Elle est là, droite, forte. Et pourtant… pourtant, je sens son corps au bord de l’effondrement. Elle vacille à peine, mais moi, je le vois. Je le ressens.Je l’ai vue marcher comme une louve blessée dans cette chambre. Tourner en rond comme une proie traquée. Une prison dorée, selon certains. Mais pour elle, c’est une cage. Et je suis le geôlier qu’elle rêve d’égorger.Je l’ai observée, oui. Derrière les caméras, sans honte. Ce n’est pas un crime. C’est une stratégie. Une manière de garder le contrôle. De la comprendre, peut-être.Peut-être…Mais à force de la regarder sans qu’elle me voie, c’est moi que j’ai découvert. Et la vérité ne m’
MayaJe ne dors pas.Comment le pourrais-je ?Chaque mur de cette chambre me hurle qu’il m’a volé ma liberté. Chaque détail, du satin des draps à la serrure sans poignée, est un rappel cruel de sa domination. Tout ici est magnifique, raffiné… et faussement doux. Comme lui.Lior.Il m’a arrachée à ma vie, à ma dignité. Il a osé. Il a franchi cette limite que je pensais sacrée, même pour lui. Il m’a kidnappée comme on ramène un bien volé. Comme si j’étais à lui.Mais je suis seule. Vraiment seule. Et je sais qu’il est là, quelque part. Juste derrière la porte. Ou peut-être derrière un écran. À m’observer. À se nourrir de ma panique. Peut-être même qu’il se délecte du silence. Du vide. De mon enfermement.Je serre les poings. Je refuse de pleurer une deuxième fois. Il a eu mes larmes dans la voiture. Il ne les aura plus. Pas ce soir.Je m’approche du miroir, un grand ovale encadré d’or, posé face au lit comme un juge muet. Mon reflet est flou dans la pénombre, mais suffisant pour voir ce
L’orage menace au loin. Le ciel est chargé, bas, comme ma patience. Je suis debout devant la baie vitrée de mon bureau, les mains croisées dans le dos, les yeux fixés sur l’horizon nocturne. Les lumières de la ville vacillent, minuscules, pathétiques. Tout ce monde qui vit… sans savoir que je pourrais l’éteindre d’un claquement de doigt.Mais ce soir, je ne pense pas à la ville.Je pense à elle.Elle m’évite. Me fuit. S’imagine hors de portée.Elle rêve.Maya a cru que me dire non la sauverait. Que me repousser mettrait un terme à ce que je ressens. À ce que je suis. Elle croit qu’elle a gagné quelque chose. De la liberté, peut-être.Mais je ne suis pas un homme qu’on tient à distance.Je suis le roi. Et quand un roi veut une chose, il la prend.Je pivote lentement. Sur mon bureau, les écrans diffusent les images de ses derniers mouvements. Elle travaille tard. Elle sort peu. Elle se méfie. Elle sent que je suis proche. Elle a ce sixième sens qu’ont les bêtes traquées.Mais elle ne m’
La nuit est glaciale, mais l’intérieur du manoir est baigné de chaleur. Une chaleur lourde. Chargée de tension, de murmures et d’ombres qui rampent le long des murs comme des bêtes apprivoisées.Je pénètre dans la salle de réunion, mon pas régulier résonnant sur le marbre noir. Tous se taisent dès qu’ils m’aperçoivent. Les rires étouffés s’évanouissent. Les regards s’alignent. Je suis en retard. Je le sais. Ils n’osent pas me le faire remarquer.Pas parce qu’ils me respectent.Parce qu’ils me craignent.— Où est Ezio ? demandé-je sans lever les yeux.— Il est en route, me répond Saul, mon bras droit, la voix prudente.Je hoche la tête et prends place à l’extrémité de la longue table rectangulaire. Ma chaise est plus haute. Plus sombre. C’est un trône dans un royaume sans couronne.Je n’ai pas besoin de bijoux pour qu’on sache que je suis le roi ici.— Rapports, dis-je.Le déluge commence. Trafic d’armes. Paiements en retard. Territoires disputés à l’Est. Négociations avec les Serbes.
Je sens ses lèvres sur les miennes comme un coup de poing dans la poitrine.Brûlant. Brutal. Vivant.Tout mon corps réagit, pris de court par la violence de ce baiser. Mes mains s’agrippent à son sweat, mes ongles creusent son dos, ma bouche répond à la sienne sans penser, sans filtrer. J’ai oublié la peur, oublié la raison. Il m’embrasse comme un homme affamé, et j’ai le vertige d’être son seul repas.Et je déteste ça.Je déteste cette faille en moi qui s’ouvre sous ses doigts. Cette faille que je croyais avoir scellée à coups de solitude, de méfiance, de silence.Il est trop proche. Trop réel. Trop vivant.Il sent le froid du dehors, mais il brûle de l’intérieur. Sa main dans mes cheveux, sa bouche sur la mienne, son souffle saccadé… tout en lui est une tempête qui m'arrache à mes repères.— Arrête, soufflé-je entre deux souffles.Mais ma voix est trop basse. Trop éraillée. Trop faible.Et lui, il ne m’écoute pas.Ou peut-être qu’il entend, mais qu’il comprend autre chose. Il entend
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