Share

Ange et démon
Ange et démon
Penulis: Mk

Chapitre 1

Penulis: Mk
last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-20 21:15:13

#Donna

Je viens à peine de terminer une mission qu'une autre se présente à moi. Madame Goodway, PDG de Black Harbour, m'a expressément réclamée pour celle-ci. Pourquoi ? Je le saurais d'ici peu.

Je traverse le hall luxueux de nos locaux et me dirige directement vers son bureau. Étant une ancienne, je n'ai plus besoin de passer par le service protocolaire.

J'avance d'un pas ferme et, dès que je me tiens devant sa porte, je revêts un masque. Celui de la femme froide que je suis devenue, qui ne laisse rien paraître et dont les sentiments sont morts et enterrés depuis longtemps.

Je frappe discrètement avant d'entrer. Derrière un large bureau spacieux se tient une femme mûre. Sous ses airs innocents se cache une véritable dame de fer, une guerrière ayant mené plus de batailles qu'on ne pourrait l'imaginer.

- Bonjour, Madame Goodway.

- Donna, ma petite. Cesse donc d'être aussi formelle avec moi et viens t'asseoir.

Elle m'a toujours témoigné une affection particulière, et je n'ai jamais compris pourquoi.

- Vous avez demandé à me voir.

- Effectivement. J'ai un nouveau contrat entre les mains, et je pense que tu es la mieux placée pour le gérer.

Elle me tend un dossier que je récupère immédiatement. Je l'ouvre et le parcours rapidement.

Alaric James, trente-quatre ans, divorcé... Je zappe ces informations futiles et cherche l'élément clé, la raison pour laquelle il s'est tourné vers moi plutôt que vers une autre. Et là, je la vois : il est le fils unique du chef du cartel de New York, en passe de remplacer son père, cloué sur un lit d'hôpital depuis plusieurs mois.

Un autre détail attire mon attention. Il vient de divorcer, mais les motifs sont inconnus. Pourtant, ce qui me frappe le plus, c'est son surnom : Le Diable.

Pourquoi un tel surnom ? Parce qu'il est sans pitié et que tout ce qu'il touche finit en cendres. Je relève alors la tête et croise le regard de ma patronne.

- Pourquoi moi ?

- C'est un mariage d'un an, assez simple. Tu devras respecter les clauses du contrat sans dépasser les limites. Mais surtout, tu devras devenir sourde, muette et aveugle une fois les portes de sa demeure franchies. Je sais que cela semble terrifiant en apparence, mais tu peux le faire.

J'esquisse un sourire froid.

- Pourquoi son ex-femme a-t-elle divorcé ?

- Les raisons sont personnelles.

- Respectera-t-il les clauses concernant les limites à ne pas franchir ?

Elle ne me répond pas, ce qui m'inquiète. J'insiste.

- Va-t-il les respecter, Katrine ?

Elle plonge son regard dans le mien, et sa réponse me glace.

- Non.

Je tombe des nues.

- Non ?

- Ne t'en fais pas, une sentinelle sera avec toi au cas où cela dérape.

Je ricane, incrédule.

- Ce type est un monstre, et vous me parlez d'une sentinelle ? Que pourra-t-il faire lorsque je serai enfermée entre les quatre murs de sa chambre ?

Elle inspire profondément avant de me répondre, d'un ton glacial.

- Donna, ressaisis-toi, mon enfant. Personne ne te fera de mal tant que je serai en vie. Ni lui, ni quiconque.

Je croise les bras, défiant.

- Et si je refuse ?

- Pardon ?

- Vous avez bien entendu. Et si je refuse ce contrat ?

- J'ai bien peur que ce ne soit pas une option.

- Pourquoi ?

- Tu le sais bien, aucun dossier ne peut être refusé, sauf en cas d'invalidité ou de maladie grave et contagieuse.

- Je vois. Dans ce cas, je vais me casser un pied, puisqu'on en est là.

Je me retourne brusquement, prête à partir, mais sa prochaine phrase me fige sur place.

- Nous pouvons passer un accord. Tu fais ce job, et je te donne les informations que tu cherches désespérément sur lui.

Je serre les poings et me retourne, le visage glacial.

- Vous n'êtes pas sérieuse, j'espère. Du chantage ?

- J'ai cru comprendre que tu voulais savoir ce qu'il est devenu. J'ai son adresse. Fais-le, et je te dirai tout.

Non. Elle ne peut pas faire ça. Non.

- Je vais réfléchir.

- Bien. C'est déjà un début.

Sans attendre davantage, je tourne les talons.

- Le contrat débute dans une semaine. Ça ne te laisse pas beaucoup de temps, alors prends la bonne décision, ma fille.

Je lui fais un doigt d'honneur sans me retourner et quitte son bureau. Je marche précipitamment jusqu'aux toilettes. Dès que j'entre, je verrouille la porte et m'effondre au sol.

La douleur que j'ai masquée durant toutes ces années ressurgit, me terrasse. Et je hurle à plein poumons.

"J'ai son adresse..."

Les mots de Katrine tournent en boucle dans mon esprit. Depuis quand a-t-elle découvert tout cela ? Pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Pourquoi me faire chanter ? Elle sait à quel point cela compte pour moi... mais à quoi pouvais-je m'attendre, venant d'une femme dont le cœur est aussi noir que du charbon ?

Je pleure sans relâche, jusqu'à ce que l'épuisement me gagne. Puis, lentement, je me redresse, fragile et brisée, et je contemple mon reflet dans le miroir.

Je ne dois pas laisser mes émotions prendre le dessus. Pleurer est un signe de faiblesse. Je dois être forte, comme je l'ai été toutes ces années.

La Donna fragile, stupide et naïve n'existe plus. Elle a été complètement anéantie.

Et c'est lui le responsable.

Une semaine. C'est tout le temps dont je dispose pour me préparer, mentalement et physiquement, à cette mission que je n'ai pas choisie. Une semaine pour me fortifier, alors que chaque fibre de mon être vacille sous le poids de ce que je redoute.

Après un moment d'errance, je quitte les toilettes et me dirige vers la seule chose qui demeure inchangée dans ma vie : mon appartement. Un refuge silencieux, perdu au cœur d'une zone urbaine oubliée.

Dès que j'y entre, je me débarrasse de tout, comme si cela pouvait aussi alléger le fardeau qui m'écrase. Sans perdre une seconde, je file dans la salle de bain et fais couler un bain. Lorsque je me glisse dans l'eau chaude, un soupir m'échappe. Mes paupières se ferment, et le tumulte en moi s'apaise... du moins en apparence.

Il faut que je me calme. Que je reprenne le contrôle. Car si je cède à cette tempête intérieure, je risque de redevenir cette version de moi que j'ai appris à haïr. Celle que j'ai enfouie au fil des ans, mais qui menace toujours de resurgir quand on fait allusion à lui.

Et puis, les souvenirs frappent. Féroces. Incontournables. Une douleur sourde se propage dans ma poitrine, lacérant mon cœur.

Les larmes viennent, brûlantes, amères. Et soudain, je ne suis plus ici. Je suis projetée en arrière, ramenée à ce moment où tout a basculé. Là où la vie m'a brisée avec une cruauté implacable. Là où je me suis perdue... mais aussi là où une main s'est tendue vers moi.

Madame Goodway.

Elle m'a sortie du gouffre, m'a offert une seconde chance quand je n'en voyais plus aucune.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi

Bab terbaru

  • Ange et démon    Chapitre 16

    Je pénètre quelques instants après dans sa chambre, le cœur en vrac. L'odeur me frappe en premier celle du désinfectant, des médicaments, de la mort suspendue.Il est là. Étendu. Inerte.Le même décor depuis des mois. Les draps tirés avec une précision clinique. Les machines qui rythment chaque seconde. Les fils qui s'enfoncent dans sa peau comme des chaînes. Mon père. Ou ce qu'il en reste.Depuis son coma, il n'a pas ouvert les yeux une seule fois. Pas une parole. Pas un signe. Juste ce souffle artificiel, ce battement régulier sur les moniteurs.Mais aujourd'hui, tout est différent.Le bip de la machine cardiaque est plus instable. Les chiffres à l'écran dansent, incertains. Et le médecin n'a pas eu besoin d'user de mots pour que je comprenne. La fin est proche.Je m'approche, le regard fixé sur ce visage qui a longtemps imposé le respect, la peur, la loyauté. Jadis, il n'avait pas besoin de parler pour se faire obéir. Un seul regard suffisait.Aujourd'hui, ses yeux sont clos.- Tu

  • Ange et démon    Chapitre 15

    Nos souffles s’apaisent peu à peu. Je reste en elle, encore un instant, à savourer la chaleur de son corps, le frisson qui me parcourt chaque fois que ses doigts effleurent ma peau. Elle ferme les yeux, son visage détendu, presque paisible. Je la regarde, fasciné. Comment une femme peut-elle incarner à la fois la douceur d’un ange et la sauvagerie d’un démon ?Je me retire lentement, l’attirant contre moi, nos corps nus entremêlés sous les draps défaits. Elle repose sa tête sur mon torse, ses cheveux humides collés à ma peau. Mon cœur cogne toujours fort, comme si je venais de frôler l’abîme. Mais ce n’était pas une simple baise. C’était autre chose.— Tu regrettes ? demande-t-elle dans un souffle.— Si je regrettais, je ne serais pas encore là.Elle esquisse un sourire contre mon torse, puis un silence s’installe. Apaisant. Mais pas pour longtemps.Elle relève doucement la tête, plante ses yeux dans les miens. Et ce regard… putain. Il rallume tout. Ce feu incontrôlable, ce besoin vis

  • Ange et démon    Chapitre 14

    Quelques minutes plus tard, alors que je tente de retrouver mon calme dans mon bureau, un toc discret se fait entendre à la porte.- Entre, dis-je sans détourner les yeux de la fenêtre.Angel pénètre dans la pièce, son regard grave. Pas besoin de mots inutiles, je sais qu'il n'est pas là juste pour me saluer.- Boss, je sais que tu voulais tout savoir sur elle, dit-il en s'approchant mais je n'ai rien trouvé de compromettant.Je me retourne lentement, mes yeux accrochés aux siens. Il dépose une tablette sur la table basse et l'allume. Un fichier s'ouvre.__ Elle s'appelle Donna Gold, citoyenne américaine. Dossiers académiques propres, aucun casier judiciaire, pas de famille proche répertoriée. Pas d'amants connus, pas de dettes, pas d'antécédents médicaux, pas même une foutue allergie. On dirait un fantôme.Je le fixe, tendu.- Tout le monde a un passé, Angel. Tout le monde.__ Effectivement Boss, c'est comme si elle a été créée de toute pièce.Impossible.- Elle m'a parlé de cet homm

  • Ange et démon    Chapitre 13

    Elle reste figée dans ma prise, son regard rivé au mien, brûlant d’insolence. Elle ne cille pas. Elle ne recule pas.— Lâche-moi, murmure-t-elle d’un ton bas, presque doux, mais qui n’a rien de tendre. On dirait un ordre déguisé en supplication.Je ne bouge pas. Pas tout de suite. Mon pouce glisse contre l’intérieur de son poignet, là où sa peau est fine, vulnérable. Elle frissonne. L’espace d’une seconde, je crois la tenir, la dominer. Mais ses yeux me ramènent à la réalité : c’est moi qu’elle tient, sans même me toucher.Je relâche sa main. Lentement.— Tu as une sacrée façon de tester les limites, toi.Elle ne répond pas, elle se contente de se lever. Pieds nus sur le sol froid, elle se dirige vers la salle de bains. Sa chemise de nuit épouse ses courbes comme une provocation silencieuse. Je la suis du regard, tendu, prêt à bondir.Mais elle ne ferme pas la porte.— Tu comptes me mater aussi pendant que je pisse ? ironise-t-elle en croisant mon regard dans le miroir.Je souris. Fro

  • Ange et démon    Chapitre 12

    — Et moi, je suppose que j’aime qu’on me laisse tranquille, dis-je d’un ton plus incisif. Dites-le à votre boss.Il n’esquisse pas un mouvement. Pas une seule expression. Il se contente de me regarder, de m’observer comme une ombre, de m’accompagner dans le silence.Je le traverse et retourne dans ma chambre. J'en ai suffisamment vu pour le moment.---En soirée#AlaricAprès ma brève rencontre avec "ma nouvelle femme", je suis allé en mission. Des négociations avec un chef de clan un peu trop ambitieux qui se sont terminées pas comme je l'espérais. Je suis conscient que mon territoire est très convoité, mais jamais je ne laisserai quiconque s'en accaparer. Mon père a lutté pour garder le contrôle et faire fructifier ses affaires. Le minimum, c'est de faire de même ou d’aller au-delà.Dès mon retour, Angel me fait le rapport de nos activités. Je l'écoute discrètement, car je suis éreinté, puis il me passe une information qui éveille ma curiosité soudainement.__ Votre épouse a demandé

  • Ange et démon    Chapitre 11

    Quelques minutes plus tard, une fois mes émotions maîtrisées, j’envoie un message à Zayden pour lui transmettre les instructions. Pour l’instant, je contrôle la situation, il n’a pas à s’en inquiéter. Ensuite, je me débarrasse lentement de mes vêtements, chaque geste mesuré, presque cérémoniel. Peut-être qu’un bain atténuera encore un peu l’incendie qui couve sous ma peau.Je glisse sous la douche. L’eau ruisselle sur mon corps, chaude, enveloppante. Je ferme les yeux, me laisse engloutir par le silence et le martèlement régulier du jet. Mon esprit dérive, s’égare. Le temps s'étire, me perd. Ce n’est que lorsque le froid s’insinue contre ma peau que je coupe l’eau, tire une serviette et l’enroule autour de moi.Je me mets ensuite à ranger mes affaires. Je ne possède que peu de choses. Juste l’essentiel. Inutile d’en faire plus : ces vêtements ne me serviront plus une fois le contrat terminé.Mon cher époux, en revanche, aura tout le loisir de veiller sur moi. Un sourire cruel s’étire

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status