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Chapitre 5 — Le feu et la glace

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-08-13 03:38:23

Vittoria

Je sens le poids de ses paupières qui tombent lentement, comme un voile fragile entre le monde et lui. Son souffle s’arrête un instant, suspendu, comme s’il consentait, à sa manière, à m’ouvrir la porte de cette forteresse intérieure qu’il a bâtie contre moi.

Sans prévenir, je me penche vers lui. Mes lèvres cherchent les siennes d’abord avec douceur, cette caresse brûlante qui fait naître un frisson électrique dans chaque fibre de mon corps. Puis j’intensifie le baiser, cherchant à briser ses défenses, à toucher ce feu interdit qui couve sous sa colère.

Ses mains tremblent, se posent sur mes bras, hésitent entre le rejet et l’envie. Son corps se plaque contre le mien, tordu de contradictions, en lutte entre désir et dégoût.

Je glisse mes doigts dans ses cheveux, les tirant lentement, sentant son cœur battre comme un tambour sauvage contre ma poitrine.

Chaque battement est une promesse. Une menace.

Puis, soudain, brutal, il me repousse.

— Arrête ! Sa voix est un cri, cassée par la douleur et la rage.

Je recule d’un pas, le regard fixé dans le sien, cherchant à comprendre cette tempête qui gronde sous ses traits fermés.

Alors que je m’attends au silence glacial, je sens une main tremblante effleurer mon flanc, puis s’y appuyer avec une force douce et obstinée. Un contact qui trahit tout ce qu’il refuse d’admettre.

Son désir brûle, malgré lui. Je souris, un sourire de reine qui sait que la partie est déjà gagnée.

Je tiens ce feu en moi, et lui aussi.

Adrian

Je suffoque. Chaque baiser qu’elle dépose sur mes lèvres est un coup de poignard, une brûlure qui me consume de l’intérieur.

— Ne me fais pas ça, Vittoria. Je te déteste.

Je recule, la voix rauque, tremblante, saturée de cette colère qui n’est qu’un masque fragile.

— Je te hais. Je te hais.

Mais mes mains, contre toute raison, cherchent son corps, effleurent sa peau, trahissant ce que mon esprit refuse de voir.

Je ferme les yeux, essayant d’oublier, de chasser cette vérité douloureuse qui me déchire.

— Tu joues avec moi, tu détruis tout ce que j’ai construit.

Je serre les poings si fort que mes ongles s’enfoncent dans ma paume, luttant contre ce chaos qui menace d’exploser.

— Mais je ne tomberai pas. Jamais.

Vittoria

Je m’avance, implacable, défiant sa haine comme un défi lancé au feu lui-même.

— Tu dis que tu me détestes, et pourtant tu es là, Adrian. Pourquoi ? Parce que tu as peur. Peur de ce que tu ressens, peur de cette flamme qui brûle en toi.

Je pose mes doigts sur sa joue, sentant ses muscles se crisper sous ma caresse, le tremblement qui trahit sa fragilité.

— Tu crois que tu peux fuir. Mais je suis partout. Dans tes pensées, dans tes nuits, dans chaque battement de ton cœur.

Il me repousse encore, mais son regard vacille, se fissure.

— Je ne suis pas ton jouet, dit-il, la voix basse, rauque.

— Non, Adrian. Tu es bien plus que ça.

Je descends lentement mes mains le long de ses bras, capturant son regard avec une intensité qui le cloue sur place.

— Tu es mon défi. Ma faiblesse. Ma force.

Adrian

Mes lèvres tremblent, les muscles de mes mains se desserrent à contrecœur, tiraillé.

— Je te hais. Ne l’oublie jamais.

— Je sais, répond-elle, ses yeux brillant d’un éclat cruel et doux à la fois.

— Mais… tu es la seule à me faire sentir vivant.

Je recule, pris au piège de ce feu intérieur qui me déchire.

— Pourquoi moi ? Pourquoi ce feu brûlant, cette douleur avec toi ?

Vittoria

Je souris, pleine de promesses silencieuses et de secrets sombres.

— Parce que nous sommes faits pour brûler ensemble, Adrian. Pour être dévorés par la même flamme.

Je tends la main, mes doigts effleurant les siens avec douceur.

— Ferme les yeux. Laisse-toi aller. Juste un instant.

Le silence retombe, lourd, vibrant de tout ce qu’aucun de nous ne veut avouer.

Adrian

Je sens son contact, un frisson douloureux m’envahir. Chaque fibre de mon être hurle de fuir, mais quelque chose me retient, fragile et irrésistible.

Je ferme les yeux, pris dans cette tempête, ce feu et cette glace mêlés.

Je murmure, presque à moi-même :

— Je te déteste… mais je ne peux pas te fuir.

Le souffle court, la gorge nouée, je réalise que cette lutte n’aura peut-être pas de fin.

Vittoria

Je pose ma main contre sa joue, sentant le rythme chaotique de son cœur sous ma paume.

— Ce feu est notre prison et notre liberté, Adrian.

Je m’incline, déposant un dernier souffle contre ses lèvres.

— Et tant que nous brûlerons, rien ne pourra nous détruire.

La nuit nous enveloppe, profonde et silencieuse, témoin de cette bataille que nous sommes seuls à mener.

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