Vittoria
Je sens le poids de ses paupières qui tombent lentement, comme un voile fragile entre le monde et lui. Son souffle s’arrête un instant, suspendu, comme s’il consentait, à sa manière, à m’ouvrir la porte de cette forteresse intérieure qu’il a bâtie contre moi.
Sans prévenir, je me penche vers lui. Mes lèvres cherchent les siennes d’abord avec douceur, cette caresse brûlante qui fait naître un frisson électrique dans chaque fibre de mon corps. Puis j’intensifie le baiser, cherchant à briser ses défenses, à toucher ce feu interdit qui couve sous sa colère.
Ses mains tremblent, se posent sur mes bras, hésitent entre le rejet et l’envie. Son corps se plaque contre le mien, tordu de contradictions, en lutte entre désir et dégoût.
Je glisse mes doigts dans ses cheveux, les tirant lentement, sentant son cœur battre comme un tambour sauvage contre ma poitrine.
Chaque battement est une promesse. Une menace.
Puis, soudain, brutal, il me repousse.
— Arrête ! Sa voix est un cri, cassée par la douleur et la rage.
Je recule d’un pas, le regard fixé dans le sien, cherchant à comprendre cette tempête qui gronde sous ses traits fermés.
Alors que je m’attends au silence glacial, je sens une main tremblante effleurer mon flanc, puis s’y appuyer avec une force douce et obstinée. Un contact qui trahit tout ce qu’il refuse d’admettre.
Son désir brûle, malgré lui. Je souris, un sourire de reine qui sait que la partie est déjà gagnée.
Je tiens ce feu en moi, et lui aussi.
Adrian
Je suffoque. Chaque baiser qu’elle dépose sur mes lèvres est un coup de poignard, une brûlure qui me consume de l’intérieur.
— Ne me fais pas ça, Vittoria. Je te déteste.
Je recule, la voix rauque, tremblante, saturée de cette colère qui n’est qu’un masque fragile.
— Je te hais. Je te hais.
Mais mes mains, contre toute raison, cherchent son corps, effleurent sa peau, trahissant ce que mon esprit refuse de voir.
Je ferme les yeux, essayant d’oublier, de chasser cette vérité douloureuse qui me déchire.
— Tu joues avec moi, tu détruis tout ce que j’ai construit.
Je serre les poings si fort que mes ongles s’enfoncent dans ma paume, luttant contre ce chaos qui menace d’exploser.
— Mais je ne tomberai pas. Jamais.
Vittoria
Je m’avance, implacable, défiant sa haine comme un défi lancé au feu lui-même.
— Tu dis que tu me détestes, et pourtant tu es là, Adrian. Pourquoi ? Parce que tu as peur. Peur de ce que tu ressens, peur de cette flamme qui brûle en toi.
Je pose mes doigts sur sa joue, sentant ses muscles se crisper sous ma caresse, le tremblement qui trahit sa fragilité.
— Tu crois que tu peux fuir. Mais je suis partout. Dans tes pensées, dans tes nuits, dans chaque battement de ton cœur.
Il me repousse encore, mais son regard vacille, se fissure.
— Je ne suis pas ton jouet, dit-il, la voix basse, rauque.
— Non, Adrian. Tu es bien plus que ça.
Je descends lentement mes mains le long de ses bras, capturant son regard avec une intensité qui le cloue sur place.
— Tu es mon défi. Ma faiblesse. Ma force.
Adrian
Mes lèvres tremblent, les muscles de mes mains se desserrent à contrecœur, tiraillé.
— Je te hais. Ne l’oublie jamais.
— Je sais, répond-elle, ses yeux brillant d’un éclat cruel et doux à la fois.
— Mais… tu es la seule à me faire sentir vivant.
Je recule, pris au piège de ce feu intérieur qui me déchire.
— Pourquoi moi ? Pourquoi ce feu brûlant, cette douleur avec toi ?
Vittoria
Je souris, pleine de promesses silencieuses et de secrets sombres.
— Parce que nous sommes faits pour brûler ensemble, Adrian. Pour être dévorés par la même flamme.
Je tends la main, mes doigts effleurant les siens avec douceur.
— Ferme les yeux. Laisse-toi aller. Juste un instant.
Le silence retombe, lourd, vibrant de tout ce qu’aucun de nous ne veut avouer.
Adrian
Je sens son contact, un frisson douloureux m’envahir. Chaque fibre de mon être hurle de fuir, mais quelque chose me retient, fragile et irrésistible.
Je ferme les yeux, pris dans cette tempête, ce feu et cette glace mêlés.
Je murmure, presque à moi-même :
— Je te déteste… mais je ne peux pas te fuir.
Le souffle court, la gorge nouée, je réalise que cette lutte n’aura peut-être pas de fin.
Vittoria
Je pose ma main contre sa joue, sentant le rythme chaotique de son cœur sous ma paume.
— Ce feu est notre prison et notre liberté, Adrian.
Je m’incline, déposant un dernier souffle contre ses lèvres.
— Et tant que nous brûlerons, rien ne pourra nous détruire.
La nuit nous enveloppe, profonde et silencieuse, témoin de cette bataille que nous sommes seuls à mener.
AdrianLe feu dans mes veines devient incontrôlable. Chaque seconde loin d’elle est une aiguille plantée dans mon cœur. Mes muscles tendus, mon souffle court, je m’élance. La porte s’ouvre devant moi et je la vois, là, immobile, un sourire cruel étirant ses lèvres.— Tu crois vraiment que tu peux me briser ? craché-je entre mes dents serrées.Elle ne répond pas, mais son regard, brillant de malice et de mépris, me coupe le souffle. La rage éclate en moi comme un orage. Mes mains se lèvent, mon élan me porte droit vers elle.— Je vais te tuer ! hurle ma voix, rauque, étranglée par la fureur.Mes doigts s’enroulent autour de son cou, cherchant à écraser, à annihiler cette provocation vivante. Son rire cristallin, glacial et dément, me transperce comme une lame.Mais avant que je puisse serrer plus fort, deux gardes surgissent, me saisissent brutalement, me tirent en arrière. Leur force est impitoyable, mais mon cœur ne connaît pas la défaite. Je me débats, fou, aveuglé par l’envie de la
AdrianLa porte claque derrière moi, m’enfermant dans un tourbillon de rage et de douleur. Mon cœur bat à tout rompre, tambour sauvage qui martèle ma poitrine, réveillant une fureur primale, une soif de justice ou de vengeance.Je sens la bile monter, me brûler la gorge, et mes mains se crispent en poings tremblants. Vittoria ose. Elle ose jouer avec ce que je chéris, briser mes certitudes, détruire mes défenses, m’humilier comme si j’étais un enfant faible.Non. Je refuse d’être détruit .Je fonce dans le couloir, chaque pas un coup de tonnerre. Le sol semble disparaître sous mes pieds, porté par un seul objectif : la récupérer, l’arracher à cette prison dorée.Soudain, deux ombres massives bloquent mon chemin. Deux gardes, murs de muscles impassibles, silhouettes immobiles comme des statues de pierre. Leur regard froid croise le mien, défi silencieux.— Vous n’irez nulle part, monsieur annonce l’un d’eux, voix aussi dure que le métal.Je me lance, poings levés, et balance un crochet
VittoriaJe le guide à travers ce couloir étroit, où chaque pas résonne comme un glas. L’air est lourd, presque visqueux, chargé d’un silence si pesant qu’il en devient palpable. Les murs de pierre suintent l’humidité froide, rappelant l’enfermement, l’inéluctable chute.Adrian avance, raide comme un ressort prêt à se briser. Sa mâchoire se crispe, ses mains serrent et desserrent nerveusement. Je perçois son souffle court, haché, celui d’un homme qui sent la cage se refermer.Nous arrivons devant une porte massive, énorme, barrière tangible entre lui et ce qu’il refuse de voir. Ma main se pose sur le bois, glacée, chaque mot que je prononce est un coup porté à son cœur :— Tu pensais pouvoir la protéger.Je recule, laissant le silence s’abattre entre nous, lourd et cruel comme une sentence.La porte s’ouvre lentement, dévoilant une pièce où la lumière crue éclaire tout, impitoyable. L’air y est saturé d’une tension électrique, chaque respiration semble un poids supplémentaire.Adrian
VittoriaJe sens le poids de ses paupières qui tombent lentement, comme un voile fragile entre le monde et lui. Son souffle s’arrête un instant, suspendu, comme s’il consentait, à sa manière, à m’ouvrir la porte de cette forteresse intérieure qu’il a bâtie contre moi.Sans prévenir, je me penche vers lui. Mes lèvres cherchent les siennes d’abord avec douceur, cette caresse brûlante qui fait naître un frisson électrique dans chaque fibre de mon corps. Puis j’intensifie le baiser, cherchant à briser ses défenses, à toucher ce feu interdit qui couve sous sa colère.Ses mains tremblent, se posent sur mes bras, hésitent entre le rejet et l’envie. Son corps se plaque contre le mien, tordu de contradictions, en lutte entre désir et dégoût.Je glisse mes doigts dans ses cheveux, les tirant lentement, sentant son cœur battre comme un tambour sauvage contre ma poitrine.Chaque battement est une promesse. Une menace.Puis, soudain, brutal, il me repousse.— Arrête ! Sa voix est un cri, cassée pa
VittoriaJe m’avance, lentement, délibérément, chaque pas résonnant comme un défi silencieux. Son regard brûle le mien, chargé d’une colère aussi glaciale que la mienne. Pourtant, sous cette fureur apparente, je perçois une faille, une fissure fragile qu’il ignore lui-même.Je tends la main, effleurant doucement sa mâchoire, sentant sous mes doigts la tension nerveuse, le refus et cette ardeur qu’il peine à contenir.— Ferme les yeux, Adrian.Il tressaille, se raidit, ses mâchoires se serrent. Son souffle s’accélère, trahissant un trouble qu’il tente de masquer.Je descends lentement mon doigt, caressant la peau tendue de son cou, provoquant un frisson qu’il ne veut pas reconnaître.— Laisse-moi te guider, murmurai-je, la voix basse, presque hypnotique.Mais il se recule brusquement, ses yeux lançant des éclairs de défi.— Ne me touche pas !Son rejet me brûle comme un coup de fouet, et pourtant je ne fléchis pas. Ce rejet n’est qu’un jeu, la preuve que je le tiens à ma merci.Je m’ap
AdrianLa route défile, sinueuse et sombre, comme un serpent qui s’enroule autour de mes pensées tourmentées. La ville s’efface peu à peu derrière nous, ses lumières vacillantes remplacées par les ténèbres épaisses des collines siciliennes. L’air frais s’engouffre par la fenêtre entrouverte, mais je ne ressens rien, si ce n’est cette lourdeur sourde au creux de la poitrine.Vittoria reste silencieuse, impassible, assise près de moi, son visage figé dans une expression que je peine à déchiffrer. Parfois, quand elle croit que je ne regarde pas, son regard sombre se pose sur moi, affûté comme une lame prête à trancher.Le contraste entre nous est saisissant. Elle, reine glaciale d’un empire bâti sur le sang et la peur. Moi, procureur idéaliste au cœur battant pour la justice, enchaîné dans ce luxe qui me fait suffoquer.Un frisson me parcourt quand la voiture quitte la route principale, s’engageant dans une allée étroite bordée de cyprès dont les silhouettes menaçantes semblent vouloir m