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เข้าสู่ระบบLes larmes qui brillent, la fierté qui se dissout. C’est encore plus beau que dans mes rêves. — Parce que je vais vous offrir un marché, dis-je en me penchant en avant, la voix devenue un murmure confidentiel et venimeux. Un seul. Prenez-le ou laissez-le. Je prends une feuille blanche, immaculée, et la pousse vers elle. —Voici mon offre : Un an à être à moi et à genoux. Elle cligne des yeux, ne comprenant pas. —Je… Je ne… — Pas comme une employée. Cela serait trop simple. Pas même comme une maîtresse. Cela serait vous faire trop d’honneur. Je marque une pause, savourant l’instant où la compréhension va la frapper de plein fouet. —Non , un an.....comme ma pute. Alessandra Le choc est si violent que j’en ai le souffle coupé. Le bureau, la ville, son visage… tout vacille. Un bruit blanc emplit ma tête. J’ai mal entendu. Je dois avoir mal entendu. — Quoi ? je souffle, la voix brisée. — Vous m’avez bien entendu, dit-il, implacable. Un an de soumission absolue. Vous serez à moi. Votre corps, votre volonté, votre dignité. Vous ferez ce que je veux, quand je le veux, comme je le veux. En échange, tous les problèmes financiers de votre frère disparaissent. Il aura les meilleurs soins. Il vivra. La nausée monte, brûlante. La rage aussi. Une rage ancienne, celle de la fille que j’étais, qui n’aurait jamais permis une telle insulte. — Vous êtes… vous êtes un monstre, je halète, me levant d’un bond, les jambes tremblantes. Un sale monstre ! Je crache. Littéralement. Un crachat plein de haine et de dégoût qui atterrit sur le marbre immaculé de son bureau . — Voilà ma réponse. Allez vous faire pendre. Je me tourne pour partir .
ดูเพิ่มเติมLuck
Le gratte-ciel est une aiguille d'acier plantée dans le ciel purulent de New York. D'ici, les gratte-ciels ne sont que des tombes verticales où s'entassent les rêves avortés. Mon bureau est le sanctuaire de celui qui a survécu à la chute. L'air y est rare, glacé, filtré pour éliminer toute imperfection. Comme moi.
Mes doigts effleurent la surface de mon bureau, un bloc de marbre noir veiné d'or. Une métaphore. Le garçon hâve et affamé que j'étais gît quelque part sous ce marbre, sacrifié sur l'autel de mon ambition. Je règne sur un empire bâti avec les cendres de mon ancien moi. Un empire dont le seul produit est la peur.
L'assistant entre, silencieux comme une ombre. Il dépose une liasse de dossiers.
—Les candidats pour le poste de directrice artistique junior, monsieur Luck.
Sa voix est un murmure respectueux.Il baisse les yeux avant que mon regard ne croise le sien. Ils ont tous appris. Personne ne soutient mon regard longtemps.
Je fais un geste de la main. Il disparaît.
Ma main parcourt les dossiers. Des vies. Des destins. De la chair à canon pour la machine. Je les sens, ces vies, à travers le carton. Leur désespoir, leur espoir misérable. C'est une vibration presque imperceptible. Une musique que je suis le seul à entendre.
Et puis, mes doigts se figent.
Une photographie.
Le monde bascule. Le temps se tord, se replie sur lui-même. Le bureau, la ville, tout disparaît. Il ne reste que ce visage.
Elle.
Alessandra.
Ce n'est plus la déesse cruelle de mes seize ans, celle dont le sourire pouvait trancher plus profondément qu'une lame. Les lèvres sont toujours pleines, mais privées de leur rouge écarlate. Les yeux, ces yeux qui m'ont tant regardé avec un mépris si absolu, sont éteints. Vidés. On y lit une lassitude qui va au-delà de la fatigue. Une capitulation.
Mais c'est bien elle. La reine de mon enfer personnel. Celle dont le rire a hanté mes nuits pendant des années.
Une vague de fureur pure, primitive, monte en moi. Elle est si violente que mes jointures blanchissent sur le bord du bureau. Je pourrais réduire cette photo en cendres d'un geste. L'anéantir. Effacer jusqu'au souvenir de son existence.
Puis, la vague se retire. Et ce qui émerge du ressac est bien plus dangereux. Une tranquillité glaciale. Une clarté absolue.
Le destin. Ce n'est pas une coïncidence. C'est une offrande. La plus exquise, la plus personnelle qui soit.
J'ouvre le dossier. Je dévore chaque ligne. Chaque mot est une perle d'un collier de misère que je tresse avec délectation.
Licenciement.
Dettes médicales.
Frère, Leo Valenti , pronostic vital engagé , soins intensifs.
Elle nage en eaux troubles? Non. Elle se noie. Elle est à bout de souffle, les poumons brûlants, et elle agite la main vers n'importe quelle branche.
Et cette branche, c'est moi.
Un son sort de ma gorge. Un râle bas, sourd. C'est mon rire. La dernière fois que j'ai ri, c'était peut-être avant elle. Avant qu'elle ne transforme ma vie en désert.
Je lève les yeux vers la baie vitrée. Quelque part, en contrebas, dans la boue de cette ville, elle erre. Elle prie. Elle supplie un dieu sourd.
Elle va avoir une réponse. Elle va l'avoir de moi.
Je prends le téléphone. Le plastique est froid contre ma peau.
—Annulez mes rendez-vous de la journée.
Je raccroche sans attendre de réponse.
Mes doigts pianotent sur le dossier. Sauver son frère. C'est la clé. C'est le levier. Je vais lui offrir exactement ce qu'elle veut. Je vais lui tendre la branche.
Et quand elle s'y agrippera, de toutes ses forces, quand elle croira être sauvée, je sentirai le craquement.
C'est une promesse.
AlessandraLa nuit a été longue, interminable. Le lit de Luck était un océan de soie froide où je me suis noyée. Je n'ai pas dormi. J'ai regardé les ombres jouer sur le plafond, une danse macabre à l'unisson du chaos dans ma tête.Je suis à toi.Les mots tournaient en boucle, une mélodie empoisonnée. Chaque fois que je les répétais dans mon esprit, un peu plus de ma résistance semblait se dissoudre. Ce n'était pas de l'acceptation. C'était de la capitulation. Et le plus terrifiant, c'était le soulagement sournois qui suivait. Le soulagement de ne plus avoir à se battre. De pouvoir... céder.Au petit matin, les yeux brûlants, les membres lourds, je me suis levée. Les vêtements de la veille avaient disparu. À leur place, sur une chaise, une tenue simple : un jean, un pull en cachemire. Des vêtements de "civils". Une autre forme de contrôle, plus insidieuse. Il décidait même de mon apparence pour voir mon frère.La voiture m'attendait. Le trajet jusqu'à l'aéroport, le vol en jet privé –
AlessandraLe trajet de retour dans la voiture silencieuse est un supplice. La robe verte, si élégante tout à l'heure, est maintenant un suaire humide de transpiration froide. Les diamants me griffent la peau, chaque pierre un rappel de son emprise. Luck est assis à côté de moi, immobile, regardant défiler la ville. Son silence est plus terrifiant que ses mots.Il n'a pas prononcé une seule phrase depuis l'alcôve. Il n'en a pas eu besoin. Son ordre, murmuré contre mon oreille, résonne encore dans tout mon être. Tu rentres avec moi.La voiture s'arrête non pas devant la tour, mais devant un immeuble plus ancien, plus discret, dans le Upper East Side. Je le reconnais. C'est son hôtel particulier. Le cœur de son empire privé. Là où aucune caméra, aucun domestique, ne viendra interférer.La peur est un acide dans mes veines. Je veux fuir. Crier. Me briser contre le trottoir. Mais l'image de Leo, souriant, vivant grâce à la monstruosité de cet homme, me cloue sur place.La porte s'ouvre. I
AlessandraUne semaine s'est écoulée. Une semaine de silence radio, de repas impeccables, de nuits dans les draps de soie qui me brûlent la peau. La femme de ménage, une femme d'un certain âge au visage impassible, vient et repart sans un mot. Je suis un fantôme dans un palais, un portrait qui respire, suspendu au mur en attendant que son propriétaire daigne le regarder.Ce soir, cependant, l'air est différent. Un changement de pression. Un orage qui se prépare.Le téléphone, mon geôlier électronique, vibre. Ce n'est pas un message. C'est un appel. Le premier. Le son me transperce comme une aiguille. Je respire un grand coup, la main tremblante, avant de répondre.— Oui ?— La voiture sera là dans vingt minutes.La voix de Luck. Aussi lisse et froide que le marbre sous mes pieds. Aucune salutation. Aucune explication. Juste un ordre.— Où allons-nous ? demandé-je, ma propre voix étranglée.Un léger rire, à peine audible, une caresse dédaigneuse.— Tu n'as pas besoin de savoir. Sois pr
LuckLa terrasse privée du « Céladon », cinquante étages au-dessus de la frénésie de New York, baignait dans la lumière dorée du crépuscule. L'air était tiède, chargé du parfum des plats raffinés et du son étouffé d'un violoniste. À ma table, face à moi, souriait Julian Thorne.Julian. Mon plus vieil ami, mon seul confident. Nous avions traversé les couloirs poussiéreux de l'internat ensemble, deux loups parmi les agneaux arrogants. Il était le seul à connaître le goût de la boue dont nous étions sortis.— Alors, cette fameuse acquisition qui te rend si… radieux ? demanda-t-il en sirotant son bourbon, un sourcil ironiquement levé. J'ai cru comprendre que tu avais démantelé l'empire Valenti jusqu'à la moindre pierre. Une vengeance posthume contre le vieux Salvatore ?Je laissai un sourire glisser sur mes lèvres, caressant le bord de mon verre. La vue sur la ville était à moi. L'air était à moi. Et elle, dans sa cage, était à moi.— Salvatore ? Non. C'était un pion bruyant. L'acquisitio
LuckDe mon bureau, la ville s'étale comme un circuit imprimé de puissance. Je tourne lentement un verre de whisky entre mes doigts, mais la véritable ivresse n'est pas dans le Glenfiddich. Elle est sur l'écran discret encastré dans mon bureau.L'image montre la chambre de la tour. Alessandra est debout devant le miroir de la salle de bain. Elle porte une simple robe de bain, et la différence est déjà frappante. Les ombres violacées sous ses yeux se sont estompées. La peau, qui avait la pâleur de la cire, retrouve une faible lueur. Elle se regarde, et son expression est un mélange de dégoût et de résignation. Elle voit son corps trahir sa volonté de dépérir. C'est exactement ce que je voulais voir.La satisfaction qui m'envahit est profonde, presque sensuelle. La voir là, dans mon espace, suivant mes instructions à la lettre, même dans sa rébellie silencieuse… C'est un début. Le premier chapitre de son assimilation.Elle pense haïr. Elle pense résister. Mais elle obéit. Elle mange les
AlessandraJe traverse le hall d’accueil de Blackwood Holdings et chaque pas sur le marbre froid est un coup de couteau. Ce lieu est un cauchemar devenu réalité. Le silence est si lourd qu’il m’étouffe. Je ne suis plus la femme qui est venue ici il y a deux semaines. Je ne suis qu’un spectre, vidé de tout, sauf de cette haine qui colore tout en un goût de fer et de cendre dans ma bouche.Je n’ai pas dormi. J’ai passé la nuit à regarder le plafond, le visage de Leo flottant dans le noir, se mélangeant à celui de Luck jusqu’à ne plus faire qu’un. Sauver mon frère signifie m’offrir à mon bourreau. Mon âme est la monnaie d’échange, et je sens déjà la pièce tomber.La réceptionniste au visage de pierre me toise sans la moindre surprise.—M. Blackwood vous attend, mademoiselle Valenti.Bien sûr qu’il m’attend. Il a orchestré chaque instant de ma chute. Il a verrouillé toutes les portes, et il savait avec une certitude absolue que je finirais par ramper jusqu’à lui. Cette certitude ajoute un
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