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Chapitre 8

作者: Limonade Douce
Chloé observait Lucien, bras dessus bras dessous avec Jeanne, occupé à saluer tout le monde. Elle trouvait la scène d'un ennui profond.

Son regard a balayé la salle à la recherche de la mère de Bernard. En la voyant entourée de plusieurs dames de bonne famille, elle n'osait pas s'approcher tout de suite.

Elle attendait que la vieille dame soit seule pour aller lui remettre son cadeau.

Madame Bernard, en la voyant, avait un regard chargé d'émotion : « Plus que cinq jours avant d'avoir officiellement les papiers du divorce… Chloé, je n'ai vraiment pas envie de te laisser partir. »

À l'époque où Lucien avait perdu l'usage de ses jambes, il était devenu violent et irascible. Il hurlait, frappait, et avait fait fuir plus d'une dizaine d'aides-soignantes. À bout de solutions, Madame Bernard avait eu l'idée désespérée de chercher une « remplaçante ». Et par miracle, elle était tombée sur une fille douce et patiente comme Chloé.

Chloé lui souriait gentiment : « J'essaierai de venir vous voir, de temps en temps. »

Puisqu'ils allaient divorcer, elle ne pouvait plus l'appeler « maman ».

Madame Bernard a hoché la tête, les yeux un peu rouges.

Elle est sortie de son sac une carte bancaire et la glissa dans la main de Chloé : « Il y a un million dessus. C'est ma façon de te dédommager. Quant à la villa, elle est prête, tu pourras signer les papiers demain avec l'assistante. »

Chloé a fixé la carte. Elle ne refusait pas. Même si leur mariage n'avait été qu'un contrat, elle avait tout donné pendant ces trois années. Elle pouvait accepter cette compensation sans culpabilité.

Elle avait rempli tous les devoirs d'une épouse, supporté les violences verbales et physiques de Lucien, enduré ses infidélités...

À cause de lui, elle avait passé trois années sans la moindre dignité.

« Maman, t'as donné quoi à Chloé ? Et tu parlais de transfert de quoi, là ? » Sophie surgissait de nulle part, curieuse comme toujours.

Madame Bernard l'a fusillée du regard : « Rien du tout. T'as pas besoin de fourrer ton nez partout. »

Mais Sophie insistait, agacée : « Maman, tu lui as filé de l'argent, c'est ça ? Elle est déjà entretenue par mon frère, pourquoi tu lui donnes encore ? Tu vas te faire avoir ! C'est une croqueuse de diamants, si mon frère l'a épousée, c'est parce qu'il n'avait pas le choix à l'époque. Maintenant qu'il est guéri, il n'a plus besoin d'elle. Tu devrais la virer depuis longtemps ! »

Puis elle se tournait vers Chloé avec rage : « T'as vécu dans une villa, t'avais des domestiques à ton service, tu te plains encore ? Si t'oses en demander plus, j'te promets que mon frère va te remettre à ta place ! »

Ces deux dernières années, chaque fois que Lucien hurlait sur Chloé, Sophie regardait ça avec jubilation. Pour elle, Chloé n'était qu'un objet appartenant à son frère, un truc qu'on pouvait jeter, frapper, humilier.

Chloé n'avait pas envie de s'abaisser à discuter avec elle. Elle tournait les talons.

Mais Sophie voulait l'attraper pour continuer son numéro. Madame Bernard s'interposait.

« Arrête. Chloé n'est pas celle que tu crois. Elle a déjà accepté de divorcer. »

Les yeux de Sophie s'illuminaient : « Vraiment ? Elle est prête à lâcher ? »

Madame Bernard la regardait d'un air las. « Arrête de semer la zizanie. Ces trois ans, elle a fait bien plus que toutes les infirmières réunies. Elle a vraiment pris soin de ton frère. Et puis... »

Elle s'interrompait un instant, avant d'ajouter d'un ton franc : « L'argent que je lui donne, c'est pas seulement pour la remercier. C'est aussi pour éviter que des gens dehors disent que mon fils l'a utilisée pendant trois ans sans rien lui donner. »

Un million et une villa, pour la famille Bernard, ce n'était rien. Si Chloé partait discrètement sans faire de scandale, ce serait très bien ainsi.

Mais Sophie ne pouvait s'empêcher de demander : « Et du coup, mon frère va pouvoir épouser Jeanne ? »

Le visage de Madame Bernard s'assombrissait brutalement : « Jeanne peut être sa petite amie, sa maîtresse, ce qu'elle veut. Mais jamais elle ne deviendra madame Bernard. »

Elle n'avait pas oublié pourquoi son fils était devenu handicapé.

Cette fille légère et opportuniste rêvait encore d'épouser son fils ? Qu'elle rêve. Dès que le divorce serait acté, elle lui arrangerait des rendez-vous sérieux.

Chloé s'apprêtait à quitter la salle lorsqu'une voix familière l'appelait.

« Chloé ! »

Jeanne s'approchait d'un pas gracieux, vêtue de la veste de costume de Lucien.

Chloé n'avait aucune envie de lui parler, mais Jeanne semblait bien décidée à la retenir.

« Tu veux quelque chose ? »

Jeanne lui tendait un foulard en soie, avec un sourire sucré : « Je l'ai un peu taché tout à l'heure. C'est un foulard que Lucien m'a acheté en Islande, il est super cher, faut le laver à la main. Il a dit que tu lavais mieux que les femmes de ménage... Tu pourrais le laver pour moi, s'il te plaît ? »

Chloé sentait la colère monter.

« Dégage. Je suis pas ta bonne. »

Elle voulait partir, mais Jeanne lui attrapait le poignet. Son ton changeait, devenant arrogant, sans trace de la fausse douceur qu'elle montrait à Lucien : « Tu me parles comme ça ? T'es qui au juste ? Juste une boniche ! Tu te prends encore pour la vraie Madame Bernard ? »

Ces paroles, aussi humiliantes que méprisantes, mettaient Chloé hors d'elle.

Elle a levé la main et a giflé Jeanne sans hésiter.

Lucien, qui approchait avec une assiette de gâteau, est arrivé juste à temps pour voir Jeanne se prendre la claque.

Il a couru vers elle et l'a rattrapé dans ses bras : « Jeanne ! Ça va ? »

Jeanne, la main sur sa joue rougie, fondait en larmes dans ses bras : « Ça va… Lucien, t'énerve pas... Chloé voulait pas vraiment me frapper. C'est juste qu'elle est jalouse, parce que tu passes plus de temps avec moi... C'est de ma faute... »

Lucien, furieux, se tournait vers Chloé et lançait froidement : « Chloé, t'as une minute pour t'expliquer. »

Chloé, qui venait d'entendre un joli mensonge transformant noir en blanc, restait impassible.

« Elle aime se faire humilier ? Très bien. Je l'ai giflée. Et alors ? Pas besoin d'explication. »

Le visage de Lucien devenait livide, ses yeux noirs pleins de menace. S'il n'y avait pas eu tous ces invités, il l'aurait déjà remise à sa place.

Chloé, consciente de son orgueil, a levé le menton : « Si M. Bernard n'a pas d'autre instruction à me donner, je prends congé. »

Et elle est partie, droite et fière.

Jeanne, voyant que Lucien ne disait rien, s'est mise à pleurer encore plus fort. « Lucien… j'ai mal… »

Il l'a bercée doucement : « Chut, ne pleure plus. Ce soir, je reste avec toi. Et je promets de la faire payer. »

Elle a hoché la tête faiblement, les yeux brillants : « Lucien est toujours le meilleur avec moi… »

Chloé est rentrée dans sa résidence. Le gardien l'interpellait : « Madame Bernard, y'a un colis pour vous. Le livreur s'est trompé d'étage, il l'a laissé au cinquième de la tour de gestion. Faut aller le récupérer là-bas. »

Intriguée, elle a consulté son téléphone pour vérifier ce que c'était.

Arrivée dans l'immeuble du service de gestion, elle est entrée dans l'ascenseur.

Soudain, la lumière s'éteignait.

Elle a allumé la torche de son téléphone, a appuyé sur le bouton d'urgence de l'ascenseur. Aucune réponse.

Elle tentait d'appeler le standard. Plus de réseau.

Et sa batterie faiblissait.

Bientôt, même la lumière du téléphone a disparu.

Elle avait la nyctalopie. Être enfermée dans un espace aussi sombre et étroit la plongeait dans une panique insoutenable.

Elle avait l'impression que quelqu'un lui serrait la gorge. Elle suffoquait.

La peur de mourir l'envahissait comme une vague dévastatrice.

Tremblante, elle s'agenouillait dans un coin de la cabine, la tête entre les bras.

Elle repensait à la nuit où son père s'était suicidé.

Ce soir-là, elle était montée au siège de l'entreprise Dumont.

Le bureau était plongé dans l'obscurité.

Elle avait utilisé la lampe de son téléphone, et vu son père assis au bord de la fenêtre, buvant seul.

Quand il l'avait vue, il lui avait souri. Un sourire étrange, presque macabre.

Elle avait eu peur, son téléphone était tombé par terre. La lumière s'était éteinte.

Elle s'était retrouvée seule dans l'obscurité.

Puis elle avait entendu des cris dehors : « Quelqu'un a sauté ! »

Et son monde s'était effondré.

Cette nuit-là dans l'ascenseur, elle a affronté à nouveau ce cauchemar. Et y restait coincée jusqu'au petit matin.

Ce n'est qu'au lever du jour que les agents du service ont ouvert la cabine.

En la voyant, ils étaient stupéfaits.

« Madame Bernard ?! Mais… cet ascenseur est hors service depuis des jours. Vous n'avez pas vu l'affichette ? … Tiens ? Qui a arraché l'autocollant d'avertissement ? »

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