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Chapitre 11 – L’aube ne pardonne rien

مؤلف: Darkness
last update آخر تحديث: 2025-10-30 18:27:47

Rafael

L’aube est une lame.

Fine.

Froide.

Implacable.

Elle découpe la nuit, tranche les illusions, efface la sueur des corps et les serments murmurés entre deux râles. Elle ne ment jamais, l’aube. Elle montre les visages tels qu’ils sont. Les plaies. Les trahisons. Et les cicatrices qu’on a voulu oublier.

Giulia dort encore. Du moins, elle le prétend. Elle est comme moi : elle ne dort jamais vraiment. Elle attend. Elle écoute. Elle calcule.

Je l’observe, allongée sur le flanc, les draps remontés jusqu’à ses hanches, ses cheveux en bataille collés à sa nuque encore humide de notre guerre nocturne. Elle est belle, mais pas comme les autres. Elle est belle comme une arme. Et je suis assez con pour l’avoir chargée moi-même.

Sa jambe bouge, presque imperceptiblement. Elle feint le sommeil, mais son esprit tourne à plein régime. Je le sens. Comme une vibration entre nous.

— Tu comptes me tuer avant ou après le petit-déj ? je murmure.

Ses paupières s’ouvrent lentement. Son regard est net. T
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  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 15 – L'Appât et le Piège

    GiuliaLa lune est un croissant tranchant dans un ciel de velours noir. Je me tiens à la balustrade du balcon de ma chambre, les doigts crispés sur la pierre froide. La soirée tourne en boucle dans ma tête, une mélodie assommante interrompue par un accord sauvage. Raphael Orsini. Son nom est une épine sous ma peau, une démangeaison que je ne peux ignorer.Ma mère est entrée il y a une heure, des étoiles plein les yeux.—Le Duc est conquis, ma chérie. Absolument conquis. Il a parlé de toi à l'évêque.Sa voix était un sirop empoisonné.J'ai souri, j'ai acquiescé. J'ai joué mon rôle jusqu'au bout, jusqu'à ce que la porte se referme et me laisse avec le silence et le spectre de cet homme.Un rustre. Un sauvage. Il a posé les mains sur moi sans permission. Il a vu à travers moi. Personne ne fait ça. Personne n'ose.Et il m'a offert une heure de vérité.Le désir qui monte en moi n'est pas celui d'une demoiselle pour un aventurier. C'est celui du prédateur qui a flairé une proie digne de lui.

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 14 – Le Bal et la Bête

    GiuliaLa robe de satin crème me serre la taille, un carcan de bienséance que je déteste viscéralement. Je respire à petits coups, un sourire figé aux lèvres. Dans le grand salon aux lustres étincelants, l'air est lourd de parfums, de murmures et du son sirupeux d'un quatuor à cordes. Chaque note me semble une insulte.— Ma chère Giulia, vous êtes radieuse ce soir.Le Vicomte de Montbray s'incline, portant à ses lèvres ma main gantée. Ses doigts sont moites. Son regard, une habitude pesante, détaille ma poitrine, mon cou, la courbe de mes épaules comme s'il inventoriait du bétail. Je retire ma main avec une lenteur étudiée, laissant traîner mes doigts un instant de trop dans les siens. Le jeu exige cette ambiguïté.— Vous êtes trop aimable, Monsieur le Vicomte.Ma voix est un miel léger, une mélodie apprise. Un instrument de torture personnelle.Sur l'estrade, ma mère me regarde. Son sourire est une arme. Un hochement de tête presque imperceptible. Continue.C'est le jeu. L'ennui mort

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 13 – L'Embrasement

    RafaelLa nuit est épaisse, huileuse, sans lune. Un vent moite caresse les pavés luisants des docks, apportant des relents de saumure et de pourriture. Quelque part, une chaîne rouillée grince, sinistre, portée par la brise.Je suis tapis derrière un tas de barriques vides, l'odeur âcre du poisson pourri emplissant mes narines. Mon cœur bat une chamade sourde contre mes côtes, un tambour voilé dans le silence oppressant. À ma droite, Matteo respire lentement, profondément. Ses doigts épais serrent un lourd pied-de-biche, notre arme du soir. Les pistolets à silex chargés sont dans nos ceintures, mais le bruit qu'ils feraient nous condamnerait. Ici, c'est le règne du silence et du fer.Je jette un œil vers le toit de l'entrepôt voisin. Rien. Aucun signe d'Elena. C'est bon signe. Elle est comme une ombre, ma sœur. Une lame.L'entrepêt de Silvano se dresse, massif et obscène, contre le ciel nocturne. Une bâtisse de brique noircie par la suie et les embruns. Deux hommes, des gardes, sont p

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 12 – Le Calme avant la Tempête

    RafaelLa planque est un entrepôt désaffecté. L'air sent le béton froid, l'huile et la poussière. Un néon clignotant découpe des ombres mouvantes sur les murs. Au centre, sur une table en métal rouillé, la carte est déployée comme un cadavre sur une table d'autopsie.Matteo pointe un doigt épais sur le schéma de l'entrepôt de Silvano.–C'est de la folie pure, Rafael. Ils ont au moins dix hommes en permanence. La surveillance est électronique. On passe à la télévision, et pas dans les bons journaux.Elena, adossée contre un pilier, croise les bras.–Dix hommes, peut-être. Mais ils sont gras et sûrs d'eux. Ils regardent des séries et font des paris en ligne. Ils ne s'attendent pas à ça. Personne n'est assez fou pour ça.– Si. Nous.La voix de Giulia est un filet tranquille.Elle est penchée sur la table, ses doigts traçant des chemins invisibles sur le papier. Elle n'a pas bougé depuis dix minutes, son café refroidissant à côté d'elle.–Ils s'attendent à une attaque frontale. Ou à ce qu'

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 11 – L’aube ne pardonne rien

    RafaelL’aube est une lame.Fine.Froide.Implacable.Elle découpe la nuit, tranche les illusions, efface la sueur des corps et les serments murmurés entre deux râles. Elle ne ment jamais, l’aube. Elle montre les visages tels qu’ils sont. Les plaies. Les trahisons. Et les cicatrices qu’on a voulu oublier.Giulia dort encore. Du moins, elle le prétend. Elle est comme moi : elle ne dort jamais vraiment. Elle attend. Elle écoute. Elle calcule.Je l’observe, allongée sur le flanc, les draps remontés jusqu’à ses hanches, ses cheveux en bataille collés à sa nuque encore humide de notre guerre nocturne. Elle est belle, mais pas comme les autres. Elle est belle comme une arme. Et je suis assez con pour l’avoir chargée moi-même.Sa jambe bouge, presque imperceptiblement. Elle feint le sommeil, mais son esprit tourne à plein régime. Je le sens. Comme une vibration entre nous.— Tu comptes me tuer avant ou après le petit-déj ? je murmure.Ses paupières s’ouvrent lentement. Son regard est net. T

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 10 — Sous la braise, la guerre

    Giulia FerrelliIl dort.Ou fait semblant.Avec Rafael, je ne suis jamais certaine. Il a ce calme prédateur, cette fausse tranquillité de l’homme habitué à survivre dans le tumulte. Même dans le silence, même dans le noir, il a l’instinct du fauve : prêt à bondir, prêt à mordre.La lune découpe son profil comme une lame d'argent. Je le regarde respirer, nu, le torse marqué de cicatrices qui racontent des histoires qu’il ne me dira jamais. Son visage est serein, presque trop. Mais je le connais. C’est une paix qui masque les tempêtes.Je me redresse lentement, les draps glissent contre ma peau nue, frémissent comme un souffle chaud. Mes muscles me rappellent la nuit. J’ai mal aux cuisses. À la gorge. Et j’en veux encore.Ce n’est pas de l’amour.C’est plus ancien, plus obscur. C’est une faim de possession, de pouvoir. Une guerre sans drapeau, sans règle, sans trêve.Je me penche au-dessus de lui. Sa poitrine se soulève lentement. Une fine cicatrice traverse son flanc gauche — une ancie

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