로그인Giulia Ferrelli
Le matin s’étire lentement, étouffé par la lourdeur d’une atmosphère électrique. Je me tiens devant la grande fenêtre de ma chambre, observant la cour du palais Ferrelli s’animer, comme une fourmilière prise dans un rituel immuable. Les serviteurs, impeccables dans leur discipline, s’affairent sans voir que je les épie, reine captive au sommet de sa tour d’ivoire.
Leurs mouvements mesurés contrastent avec la tempête qui gronde en moi. Chaque pas, chaque murmure dans les couloirs résonne comme une menace invisible, un secret que tout le monde partage sauf moi. Pourtant, au milieu de ce théâtre cruel, une certitude s’impose : je ne suis pas seulement un pion que l’on déplace au gré des intérêts des Ferrelli. Je suis aussi une joueuse, et bientôt, je ferai mes premiers coups décisifs.
Je me retourne vers la pièce, froide et dépourvue de chaleur. Le décor somptueux n’est qu’un masque, une façade imposante qui dissimule un monde fait d’ambitions, de trahisons et de jeux d’ombres.
La porte s’ouvre sans bruit, et Artemisia apparaît, silhouette élégante et imposante. Son sourire se veut rassurant, mais je sais qu’il cache une sagesse aiguisée comme une lame prête à trancher. Elle est la conseillère de la famille, le lien entre la tradition et le changement.
— Tu es prête ? me demande-t-elle, la voix douce mais ferme.
— Plus que jamais, réponds-je en tournant le regard vers elle, mes yeux brûlant d’une détermination farouche.
Elle s’approche, son regard cherche le mien, comme pour jauger cette flamme qui brûle en moi, ce feu intérieur qui refuse de s’éteindre malgré les années d’oppression.
— Aujourd’hui, nous allons au Sénat, annonce-t-elle. C’est là que se joue une part du destin Ferrelli. Tu dois montrer que tu es à la hauteur.
Mon cœur se serre, une douleur sourde m’étreint la poitrine, mais je n’en montre rien. La politique, le pouvoir, les alliances... tout cela sent la trahison et le mensonge. Pourtant, je refuse d’être celle qui plie l’échine.
Je grimpe dans la voiture noire qui nous conduit vers la cité, le visage impassible. Pourtant, dans mes pensées, le tourbillon s’emballe. Je repense à Lorenzo, son regard pénétrant, ses paroles qui cherchent à m’enfermer dans un rôle qui n’est pas le mien. Il croit me contrôler, mais il ignore que je suis un feu indomptable, une tempête prête à dévaster ses illusions.
— Tu as beaucoup à prouver, me lance Artemisia d’un ton grave. Les Ferrelli ne tolèrent pas la faiblesse.
Je serre les poings sous ma robe. La faiblesse ? Je ne connais pas ce mot. Pas quand il s’agit de défendre ce que je suis, même au prix du sacrifice.
La voiture s’immobilise devant les grandes portes du Sénat. Le bâtiment est un monolithe de pierre, symbole d’un pouvoir ancien et impitoyable. La foule qui nous observe semble attendre une preuve, un signe que la nouvelle génération Ferrelli ne sera pas seulement une succession vide de noms et de titres.
Je sens leurs jugements, leurs attentes, et parfois leur mépris. Ici, chaque parole est pesée, chaque geste analysé comme un reflet de la force ou de la faiblesse de notre clan.
La session débute. Mon père, le sénateur Ferrelli, prend la parole avec une autorité imposante, imposant son aura sur la salle. Je sens son regard froid, dur comme la pierre, qui me transperce. Une vague de colère et de rébellion monte en moi, bouillonnante, prête à exploser.
Pendant son discours, mes pensées s’égarent vers la lettre qu’il m’a envoyée il y a quelques jours. Un ultimatum déguisé en conseil paternel, une menace voilée dans des mots bien choisis. Mais je ne suis plus cette enfant docile que l’on croit pouvoir modeler à son image.
Le moment de mon intervention approche. Je me lève, les mains légèrement tremblantes, le souffle court. Chaque regard dans la salle semble peser sur mes épaules, mais je trouve la force de m’avancer, la voix ferme, claire, portée par la conviction.
— Le nom Ferrelli doit incarner la force et le courage, pas la soumission. Nous devons changer, évoluer, ou périr.
Un silence lourd tombe dans la salle. Les yeux de mon père s’écarquillent, incrédules. Puis, un murmure parcourut l’assemblée : « Scandaleux ! »
Je sens la tension monter, mais je ne recule pas. Au contraire, je relève la tête et poursuis, défiant tous ceux qui veulent m’écraser :
— Ceux qui refusent de voir l’avenir sont condamnés à l’oubli. Je suis prête à porter ce combat, à transformer notre héritage, à lui insuffler une nouvelle vie.
Une voix s’élève, acérée comme une lame :
— Qui es-tu pour parler ainsi ? Une fille ? Une enfant ?
Je tourne la tête vers l’origine de cette insulte. Un homme, sénateur d’une autre famille, ricane avec mépris. Je réponds sans hésiter, un feu dans la voix :
— Je suis Giulia Ferrelli. Et je suis l’avenir.
Le Sénat éclate en murmures, protestations, rires méprisants et quelques applaudissements timides. Mais une chose est claire : j’ai lancé le défi, et il ne passera pas inaperçu.
Dans les jours qui suivent, je navigue dans un océan de manœuvres et de calculs. Les alliances se nouent et se défont au gré des intérêts. Je découvre le vrai visage des hommes et des femmes de pouvoir : des serpents déguisés en alliés, prêts à mordre à la moindre faiblesse.
Un soir, alors que la nuit étouffe le palais sous un manteau de silence, Lorenzo m’approche dans les jardins. Son regard est un mélange d’admiration, de défi et de frustration.
— Tu joues un jeu dangereux, Giulia, murmure-t-il. Tu crois que tu peux tout contrôler ?
Je plante mon regard dans le sien, laissant monter la colère sous mes mots :
— Le pouvoir ne se contrôle pas, Lorenzo. Il se saisit, se forge, se défie.
Il recule d’un pas, surpris par mon audace et mon refus de céder.
— Tu n’es pas comme les autres femmes que je connais.
— C’est parce que je refuse d’être à genoux, réponds-je, le souffle rauque d’émotion contenue.
Notre confrontation laisse derrière elle une tension électrique, palpable. Mais je sais, au fond de moi, que ce n’est que le début d’une guerre silencieuse, un duel d’âmes et de volontés qui décidera de notre avenir, et de celui des Ferrelli.
Dans la solitude de mes appartements, la nuit étend son voile sur mes pensées. Le poids du nom Ferrelli est un fardeau immense, écrasant parfois, mais aussi un moteur puissant. Je suis une combattante née, et rien ni personne ne m’arrêtera.
Je me remémore la promesse que je me suis faite, au plus profond de mon être :
Je ne serai jamais captive.
Ni du pouvoir, ni des hommes, ni de mes propres démons.
Demain, la bataille recommence.
Giulia FerrelliIl dort.Ou fait semblant.Avec Rafael, je ne suis jamais certaine. Il a ce calme prédateur, cette fausse tranquillité de l’homme habitué à survivre dans le tumulte. Même dans le silence, même dans le noir, il a l’instinct du fauve : prêt à bondir, prêt à mordre.La lune découpe son profil comme une lame d'argent. Je le regarde respirer, nu, le torse marqué de cicatrices qui racontent des histoires qu’il ne me dira jamais. Son visage est serein, presque trop. Mais je le connais. C’est une paix qui masque les tempêtes.Je me redresse lentement, les draps glissent contre ma peau nue, frémissent comme un souffle chaud. Mes muscles me rappellent la nuit. J’ai mal aux cuisses. À la gorge. Et j’en veux encore.Ce n’est pas de l’amour.C’est plus ancien, plus obscur. C’est une faim de possession, de pouvoir. Une guerre sans drapeau, sans règle, sans trêve.Je me penche au-dessus de lui. Sa poitrine se soulève lentement. Une fine cicatrice traverse son flanc gauche — une ancie
Giulia FerrelliLes couloirs du palais semblent plus vides que jamais.Pas un bruit. Pas un souffle.Seulement moi. Et lui.Les murs ont cessé de murmurer. Les dorures ne brillent plus que d’un éclat fané, comme si la nuit elle-même refusait de refléter ce que nous sommes devenus. Ce lieu n’est plus un sanctuaire. C’est un mausolée. Et nous sommes les derniers vivants à y respirer.Rafael ferme la porte derrière nous. Lentement.Il ne dit rien. Pas encore.Il m’observe, comme s’il cherchait à lire sous ma peau, comme si mes cicatrices allaient soudain lui révéler un secret qu’il attend depuis trop longtemps.Je m’avance vers la table basse.Le flacon de cognac trône là, intact.Personne n’y a touché depuis des mois.Comme si ce moment avait toujours été prévu.Je dévisse le bouchon, verse deux verres. Le cristal sonne comme une cloche de guerre. Une annonce. Une fin.Je lui tends le sien sans le regarder.— À quoi trinquons-nous ? murmure-t-il.Je soutiens enfin ses yeux.Il y a tant
Giulia FerrelliLe matin ne se lève pas. Il rampe.Un voile de cendres semble recouvrir le ciel, comme si le monde retenait son souffle. Les couloirs du palais résonnent d’un silence pesant, traversés par des ombres furtives et des pas dissimulés. Tout semble suspendu dans une attente étouffante. Je le sens. Quelque chose va céder.Mon reflet me fixe avec défiance. Le pendentif noir repose contre ma peau comme une flamme glacée, et chaque battement de mon cœur y résonne avec une intensité nouvelle. Je n’ai pas dormi. L’image d’Elena à genoux, la voix brisée par la peur, hante mes pensées. Le Conseil des Ombres m’a désignée. Je suis désormais une cible vivante.Mais ce n’est pas la peur qui me brûle le ventre.C’est l’adrénaline. La rage. La détermination.Je rassemble mes cheveux en une tresse haute, nouée d’un ruban rouge une couleur que l’on évite dans cette aile du palais. Trop provocante, trop vive, trop… vivante. Et pourtant, aujourd’hui, j’en fais mon étendard.Dans la grande sa
Giulia FerrelliL’aube m’accueille sans douceur, m’arrachant à un sommeil agité. Je reste immobile, étendue sur le dos, le regard fixé vers le plafond voilé de brume matinale. Mes pensées tourbillonnent, lourdes et incessantes, comme un torrent que je ne peux retenir ni dompter. Chaque souvenir, chaque image de la nuit passée s’entrelacent, nourrissant une fièvre sourde qui brûle au creux de ma poitrine.Le regard de Rafael me hante — ce vert profond, presque hypnotique, comme une promesse d’évasion et de puissance. Ses caresses, suaves et calculées, ont laissé une trace indélébile, une marque invisible que je porte en silence. Comment ne pas être tentée par une alliance qui semble pouvoir tout bouleverser ? Mais je sais que le jeu est dangereux, et que derrière chaque sourire, chaque geste, se cachent des pièges prêts à se refermer sur moi.Une voix intérieure, aiguë et révoltée, s’élève, implorant prudence et lucidité. Il faut avancer avec stratégie, ne pas se laisser aveugler par l
Giulia FerrelliL'aube peine à percer à travers les lourds rideaux de mes appartements, mais mon esprit est déjà en éveil, parcouru par les rémanences de la nuit passée. Le souvenir de Lorenzo est encore vif, brûlant, s’insinuant dans chaque recoin de mes pensées, me laissant à la fois enfiévrée et désarmée. Pourtant, au-delà de cette passion encore brûlante, une autre menace s’impose à moi, bien plus insidieuse et dangereuse. Chaque jour dans ce palais est un jeu d’équilibre entre confiance et trahison, entre masque et vérité.Je n’ai pas le droit de faiblir. Pas un instant.Je glisse mes doigts sur la soie de ma robe de chambre, l’air frais qui s’infiltre par la fenêtre entrouverte m’arrache un frisson. La chambre est silencieuse, trop silencieuse, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Alors que je m’habille avec une froide détermination, un messager discret frappe à la porte. Sans un mot, il glisse dans mes mains une enveloppe scellée d’un sceau inconnu, la cire roug
Giulia FerrelliLa nuit s’étire lentement sur la cité, tandis que les lumières du palais jettent des éclats dorés sur les murs de pierre ancienne. La menace contenue dans ce message anonyme brûle encore au creux de mon esprit, une ombre menaçante qui s’accroche à mes pensées. Pourtant, je refuse de laisser la peur guider mes pas. La peur est un luxe que je ne peux me permettre.Je me tiens devant la grande glace dans mes appartements, observant la femme qui me regarde en retour. Une femme façonnée par les épreuves, la trahison, et l’ambition. Ma robe, choisie avec soin, est un tissu sombre, presque noir, qui caresse ma peau comme une seconde enveloppe. Elle épouse mes courbes avec une douceur sensuelle, révélant juste assez pour intriguer sans jamais dévoiler entièrement.Le corset que je dois enfiler est serré, mais il me donne cette allure de puissance et de contrôle que je dois afficher ce soir. Artemisia entre silencieusement, ses doigts experts glissent sur mes flancs pour nouer







