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Chapitre 6. : Au cœur du conflit

Author: Millie
last update Last Updated: 2025-04-10 13:37:54

Le tribunal est suspendu pour la journée. Zola quitte la salle d’audience, son esprit encore envahi par le poids du procès. La journée a été longue, éreintante. Les témoignages se sont succédé, les plaidoiries de Zola et d’Erwan se sont entremêlées dans une danse de mots, mais au fond d’elle, elle sait que cette affaire va bien au-delà des simples faits juridiques. C’est un test de ses propres convictions, un combat pour la vérité, mais aussi un défi qu’elle n’avait pas anticipé : ce désir naissant pour Erwan, qui devient de plus en plus difficile à ignorer.

Elle traverse les couloirs du tribunal, son regard fixé sur le sol, une vague de frustration et de doutes l’envahissant. Elle se sent prise au piège entre sa mission professionnelle et ses émotions personnelles. La voix d’Erwan, calme et posée, résonne encore dans son esprit. Ses mots, toujours rationalisés, la touchent d’une manière qu’elle refuse de comprendre. Ce qu’il défend, c’est une cause qu’elle ne peut accepter, mais quelque chose en lui, sa présence, la perturbe.

Elle pousse la porte du bureau du procureur et entre, prête à reprendre ses affaires. Mais dès qu’elle s’installe, le procureur Stanley lui fait signe de s’asseoir.

— Zola, commence-t-il d’un ton sérieux, je sais que ce procès te touche profondément, mais n’oublie pas que tu n’es pas là pour ressentir. Tu es là pour faire ton travail, et ce travail, tu l’accomplis bien. N’abandonne pas ta concentration.

Ses mots sont réconfortants, mais Zola sait que l’objectif du procureur est de la garder dans un cadre strictement professionnel. Mais au fond, elle sait que son esprit n’est plus tout à fait là. Elle hoche la tête, acquiesçant, mais son cœur est ailleurs.

Ce soir-là, Zola rentre chez elle avec une légère sensation de malaise. Elle se change en silence, la soirée s’étirant devant elle dans une solitude confortable, mais vide. Elle aurait dû être satisfaite de sa journée de travail. Mais ce n’est pas le cas. Elle repense à Erwan. Elle repense à son regard, à sa voix, à la manière dont il l’a observée pendant l’audience. Pas seulement comme un adversaire, mais d’une manière plus personnelle, comme s’il percevait ses doutes, comme s’il savait ce qui se passait dans son esprit.

Le téléphone vibre sur la table basse. Un message de Mélodie.

— Alors, Zola, t’en es où avec ton avocat ?

Zola sourit malgré elle. Mélodie, comme toujours, sait exactement comment mettre le doigt sur ce qui la perturbe. Elle hésite quelques secondes avant de répondre.

— On est en plein procès. Rien d’autre. Elle marque une pause, puis, presque contre son gré, ajoute : Mais il me trouble. Je ne peux pas m’en empêcher.

Le téléphone sonne presque immédiatement après. Mélodie.

— Je savais que t’allais me dire ça ! C’est bien ça. T’as vu comment il te regarde ? Et toi, comment tu le regardes ?

Zola pousse un soupir et se laisse tomber sur le canapé.

— Mél, il représente un homme accusé de harcèlement. C’est tout ce que je vois en lui. Pas question de… de… laisser mes émotions me déstabiliser.

Mélodie éclate de rire de l’autre côté du téléphone.

— Tu parles de lui comme si c’était une simple histoire de travail, Zola, mais il y a quelque chose entre vous deux. Fais-moi confiance, tu ne trompes personne, pas même toi-même. Ça va être difficile de l’ignorer…

Zola se mordille la lèvre, se sentant prise au piège. Mélodie a raison. Ce n’est pas juste une question de professionnalisme. Il y a cette attirance persistante, un désir qu’elle n’arrive pas à repousser. Mais est-ce que cela vaut vraiment la peine de le confronter ? Est-ce qu’elle doit simplement se concentrer sur le procès et ne rien laisser interférer ?

Le lendemain, elle se prépare pour le procès avec plus de décision. Mais lorsque Zola entre dans la salle d’audience, elle est à nouveau confrontée à Erwan. Le voir là, dans cette salle, son regard perçant, son sourire subtil, fait vaciller ses résolutions. Il la regarde en retour, et pour la première fois, elle le remarque : il semble lui aussi affecté par cette confrontation. Peut-être plus qu’il ne le montre. Il est toujours sous contrôle, mais quelque chose, dans ses gestes, dans sa manière de la regarder, trahit un intérêt plus personnel.

Erwan ne parle pas tout de suite, mais il la fixe un instant avant de se tourner vers ses collègues. Il prend un long moment avant de se concentrer de nouveau sur le procès. Cette distance qu’il met entre eux pourrait être une façon de se protéger, ou de la tester.

La journée se déroule dans un flot de plaidoiries, de témoins et de contre-interrogatoires. Zola se bat pour Sophie, mais chaque mot prononcé par Erwan la renvoie à ce qu’elle ressent pour lui. À chaque fois qu’il prend la parole, elle se sent tirée dans deux directions opposées : son désir de gagner ce procès et son désir de comprendre ce qui se cache derrière le masque d’Erwan.

Le procès avance, mais aujourd’hui, quelque chose ne va pas. Zola le sent avant même d’entrer dans la salle d’audience. L’atmosphère est plus lourde que d’habitude, une tension palpable suspendue dans l’air. Sophie, la secrétaire du PDG, doit témoigner à nouveau, mais Zola n’arrive pas à se débarrasser de ce malaise qui l’envahit. Son esprit se débat avec des questions sans réponse. Comment une victime aussi convaincante pourrait-elle mentir ?

Le témoin suivant, un ancien collègue de Sophie, monte à la barre. Il apporte une pièce maîtresse du puzzle : une lettre où Sophie semble indiquer qu’elle acceptait d’entretenir une relation intime avec son patron, en échange de promotions, mais qu’elle attendait de lui qu’il quitte sa femme. Zola fronce les sourcils. Pourquoi n’avait-elle pas vu ça plus tôt ? Pourquoi n’a-t-elle pas soupçonné cette possibilité ?

Erwan, comme toujours, est calme, sûr de lui. Il regarde la scène avec une attention feutrée, mais Zola voit un éclat dans ses yeux. Quelque chose de… mélancolique. Peut-être qu’il savait depuis le début ce que Zola était en train de découvrir.

Puis c’est au tour de Sophie de revenir à la barre. Zola s’attendait à ce qu’elle se mette en colère, qu’elle défende ses accusations, mais au lieu de ça, Sophie est plus calme, presque froidement résolue.

— Je vais vous dire la vérité, dit Sophie, le regard fuyant. Oui, j’ai eu une relation avec mon patron, mais je ne voulais pas qu’il reste avec sa femme. J’ai pensé qu’il m’aimerait assez pour faire ce sacrifice pour moi. Quand il a refusé, j’ai décidé de le détruire. Parce que je ne pouvais pas supporter l’idée qu’il me rejette.

Zola sent son cœur s’arrêter. Elle se tourne vers Erwan, qui l’observe en silence, les yeux presque désolés. Le PDG a fourni des preuves tangibles, des messages texte, des photos montrant la relation consentie entre lui et Sophie. Et soudain, le dossier qu’elle avait construit sur la base de l’histoire de Sophie s’effondre.

— Donc, vous n’avez pas été victime de harcèlement ? demande Zola, sa voix presque inaudible.

— Non, répond Sophie, ses yeux évitant le regard de Zola. Je l’ai utilisé. Je l’ai fait parce qu’il m’a brisée. Parce que je ne pouvais pas accepter qu’il préfère sa femme à moi.

Zola sent une vague de désillusion l’envahir. Elle prend une grande inspiration, se forçant à rester calme. Elle est bousculée par la révélation, mais elle sait qu’elle ne peut pas laisser cette émotion l’envahir devant la cour.

Le procureur Stanley est choqué, lui aussi, mais il tente de garder son calme. Zola se rend compte qu’elle n’a plus de prise sur cette affaire. L’accusation tombe à plat, et la vérité, aussi dévastatrice soit-elle, doit être acceptée.

Elle lève les yeux et les pose sur Erwan. Il lui adresse un léger sourire, un sourire qui lui semble presque… pitié. Comme s’il savait qu’elle vivait une défaite, qu’elle s’était battue pour une cause qui s’est écroulée sous ses yeux.

Ce procès, auquel elle s’était tellement accrochée, n’est plus qu’un cauchemar juridique. Elle aurait voulu que ce ne soit qu’une erreur, que l’affaire soit une manipulation, mais la réalité est là, crue, implacable.

Zola quitte la salle d’audience, le poids de la défaite la suivant. Elle se rend dans son bureau, ses mains tremblant un peu alors qu’elle essaie de mettre de l’ordre dans ses pensées. Le monde ne se plie pas à ses principes. La justice ne suit pas toujours le chemin qu’elle imagine. Elle s’est battue pour une cause, mais la vérité a été plus complexe que ce qu’elle avait vu.

Erwan la rejoint quelques minutes plus tard. Il entre sans frapper, son expression sérieuse. Il semble presque regretter la tournure des événements, comme s’il savait ce que Zola ressentait, mais ne pouvait pas vraiment la consoler.

— Tu as fait ce que tu pouvais, dit-il, sa voix douce, mais ferme. Ce n’est pas une défaite. La vérité a simplement pris une autre forme.

Zola le regarde, un moment, sans savoir quoi répondre. Elle a envie de lui dire qu’elle aurait préféré qu’il ne soit jamais impliqué dans cette affaire, qu’elle ne lui aurait jamais permis de la toucher avec ce sourire, avec cette présence qui l’affecte profondément. Mais tout ce qu’elle fait, c’est accepter la défaite. L’issue du procès la marque profondément. Ce n’est pas la justice qu’elle avait envisagée, mais c’est la vérité.

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