LOGINShare
Chapitre 42 : Me déstabilise
Last Updated:
2025-04-22 04:16:12
Latest chapter
L'ange et le Démon Chapitre 112 : Lignes de force
EmilyIl est encore là quand je sors de la douche. Toujours là. Comme une évidence qui défie toutes les logiques.Assis sur le bord du lit, les coudes sur les genoux, penché légèrement en avant comme s’il portait un poids invisible sur les épaules.Quand il lève les yeux vers moi, il n’y a pas de surprise. Juste cette intensité calme que je commence à reconnaître. Pas un regard de conquête. Pas celui d’un homme qui veut posséder.Celui d’un homme qui voit.Qui accepte.Qui doute aussi, mais ne recule pas.Je noue la serviette autour de moi, plus comme une protection que par pudeur. Et je reste là, debout, à le fixer.Je sens encore la chaleur de l’eau couler sur mes cuisses, mais c’est un autre feu qui grandit en moi.Pas le feu du désir brut. Pas celui du combat. Celui de la décision. De la clarté.Il ne parle pas.Il attend.Et moi, je sens monter cette chose étrange, cette urgence douce qui n’est pas de l’angoisse.Plutôt une vérité qui pousse depuis le fond de mes silences.Un cri
L'ange et le Démon Chapitre 111 : L’aube trouble
EmilyJe n’ai pas vraiment dormi. Ou peut-être que si. À fragments. Des lambeaux de sommeil entrecoupés d’éclats de lucidité, de réminiscences d’instants suspendus. Son souffle dans mon cou. Le poids de son bras autour de mes côtes. Les draps froissés comme un territoire traversé trop vite, trop fort.Mon esprit, lui, n’a pas fermé l’œil. Il a tourné, encore et encore, comme un moteur qui refuse l’arrêt, happé par la démesure de ce qui s’est passé. Ce n’était pas prévu. Rien de ce qui s’est produit ne l’était. Et pourtant, je suis encore là. Dans cette chambre que je ne devrais pas connaître, aux côtés d’un homme que je devrais garder à distance.Le jour commence à filtrer à travers les persiennes. Une lumière pâle, presque laiteuse, vient caresser le sol, les meubles, nos corps. Elle trace des lignes, une géométrie douce, implacable. Elle efface la nuit, efface ses privilèges. Et elle me rappelle que ce moment n’était pas censé durer.Je le regarde. Il dort. Ou fait semblant. Mais so
L'ange et le Démon Chapitre 110 : L’éclat sous la cendre
EmilyIl ne dit rien, et pourtant je l’entends.Dans le silence de cette chambre, il y a sa présence. Dense. Inaltérable. Comme une force qui se colle à ma peau, entre les plis du drap, dans les creux de mon ventre, dans les battements incertains de mon cœur.Je ne sais pas ce qu’on vient de vivre. Je ne sais pas si ça a un nom. Ce n’était pas seulement du sexe, ni une consolation, ni même un refuge. C’était une faille. Une brèche ouverte entre deux êtres qui avaient appris à survivre seuls, et qui, pour une nuit, ont accepté de tomber ensemble.Je suis restée blottie contre lui. Et je reste encore.Comme une survivante à un incendie, qui s’étonne que quelque chose tienne encore debout. Que le monde, dehors, existe encore, intact.Il respire profondément, et je m’accorde à lui. Instinctivement. Comme si son souffle m’enseignait le rythme de ce nouveau territoire. Un territoire où je ne suis plus en guerre contre moi-même.Sa main trace des cercles lents dans mon dos. Ça fait des minut
L'ange et le Démon Chapitre 109 : La brûlure douce
EmilyJe sens encore son souffle sur ma peau.Même si le silence s’est refermé autour de nous, même si la lumière du matin s’infiltre lentement par les rideaux, ce sont ses mains que je ressens d’abord, avant même d’ouvrir les yeux. Pas comme une empreinte, mais comme une vérité. Chaude. Irréversible.Je n’ai pas dormi. Pas vraiment. Le sommeil m’a frôlée, puis s’est enfui. Et pourtant, je suis plus apaisée qu’à n’importe quel autre moment de ces derniers mois. Comme si la douleur, l’angoisse, le vide, avaient reculé dans un recoin de mon âme. Pas effacés jamais mais repoussés par quelque chose de plus fort.Par lui.Il dort à côté de moi. Ou peut-être fait-il semblant. Sa main effleure encore la mienne, posée entre nous, et je reste immobile, suspendue, prise entre deux mondes. Le passé qui me lacère encore les entrailles. Et cet instant. Ce présent incertain mais si réel qu’il en devient vertigineux.Je tourne doucement la tête vers lui. Juste assez pour le regarder, dans la lumière
L'ange et le Démon Chapitre 108 : Braises vivantes
VictorioLe monde autour de nous s’efface, doucement, comme si le jour naissant n’était qu’un voile diaphane posé sur un rêve fragile. La lumière grise du matin filtre à travers les rideaux à moitié tirés, dessinant des ombres mouvantes sur les murs silencieux. Pourtant, malgré ce calme apparent, une tempête sourde gronde en moi, un feu qui refuse de s’éteindre.Emily serre toujours ma main, mais ce n’est plus la même prise hésitante, incertaine. Son regard, posé sur moi, a changé : il ne porte plus la peur, ni le doute. Il y a là une flamme nouvelle, une urgence muette qui s’insinue dans ses prunelles et qui brûle plus fort que toutes les blessures que nous avons traversées.Je la regarde vraiment, pour la première fois depuis ce qui me semble être une éternité. Chaque détail me happe, m’arrache un souffle. La courbe douce et imparfaite de sa mâchoire, la pâleur de sa peau encore marquée par les nuits blanches, ses lèvres qui tremblent légèrement sous l’effet de la fatigue et de l’ém
L'ange et le Démon Chapitre 107 : Fragments de braises
VictorioLa nuit s’efface lentement, avalée par un ciel qui s’éclaire à peine, comme si le jour lui-même hésitait à prendre le relais. Je marche sans vraiment savoir où. Mes pas sont lourds, traînants, englués dans une fatigue qui dépasse la simple usure physique. Chaque pas résonne dans mes tempes comme un coup de marteau asséné de l’intérieur. Mon corps est un champ de ruines. Mes muscles crient, mon dos ploie sous une tension invisible. Mais cette douleur, je la connais. Elle est familière. Elle est le seul langage que je comprends encore.Autour de moi, la ville somnole. Figée dans ce moment fragile où les ombres n’ont pas encore cédé leur place à la lumière. Ce n’est pas un matin comme les autres. Ce n’est plus vraiment la nuit. C’est un entre-deux étrange, suspendu, où tout paraît possible… ou définitivement perdu. Les rues désertes s’étirent comme des cicatrices mal refermées. Le bitume est glacé. Les murs suintent l’humidité. L’air est chargé de cette tension électrique qui pr
