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Chapitre 5 — Les cicatrices du silence

ผู้เขียน: L'encre
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-07 18:41:41

Leyna

Il y a des moments dans la vie où tout bascule, où l’innocence se brise sous le poids du monde.

Pour moi, ce fut un soir d’hiver, il y a cinq ans.

Je revois encore la lumière blafarde du réverbère qui éclaire la ruelle, ce froid glacial qui mord la peau, le bruit sec des pas qui s’éloignent.

Et puis le silence, ce silence lourd, celui qui étouffe les cris qu’on n’ose pas pousser.

J’avais quinze ans.

À cet âge, on croit que tout est possible, que le futur est une page blanche.

Je croyais en mes rêves, en ma force.

Mais la violence a cette façon sourde de vous arracher tout, de vous réduire à un éclat fragile.

Ce soir-là, la colère et la peur se sont gravées en moi, comme une marque indélébile.

Mon père, homme autrefois tendre, est devenu un fantôme froid et brutal, emporté par ses démons.

J’ai appris à me faire petite, à me taire, à ne pas déranger.

À me cacher derrière un masque que personne ne pouvait briser.

Chaque jour était une bataille.

À l’école, dans la rue, chez moi.

Je me suis construite dans la peur et la défiance.

Mais ce n’était pas tout.

À la maison, la vie ne s’arrêtait pas à mes blessures.

Ma sœur aînée, Amira, souffrait d’une maladie rare qui la laissait souvent alitée, fragile, prisonnière de son propre corps.

Ses crises rythmaient nos journées, nos nuits.

J’étais devenue, à quinze ans, presque une seconde mère.

Je devais veiller sur elle, calmer ses douleurs, appeler les secours quand c’était trop fort.

Sans jamais faiblir.

Mes deux petits frères, eux, étaient des enfants pleins de vie mais parfois trop turbulents,

et je devais aussi être leur repère, leur protectrice dans un monde qui ne nous faisait pas de cadeau.

Les factures s’accumulaient, les aides n’étaient jamais suffisantes,

et je travaillais comme serveuse, baby-sitter, tout ce qui pouvait rapporter un peu d’argent pour tenir la maison à flot.

Les fins de mois étaient des combats à part entière.

Parfois, nous n’avions pas assez pour le chauffage,

parfois, c’était la nourriture qu’il fallait rationner.

Je me suis promise de tout faire pour eux, pour nous.

De ne jamais laisser tomber.

De ne jamais montrer ma fatigue, mes larmes.

Mais la vérité, c’est que je portais ce poids toute seule.

Sans appui, sans aide.

Et ça m’a rendu méfiante.

Terriblement méfiante.

J’ai fermé mon cœur, érigé des murs autour de moi.

J’ai appris à repousser ceux qui approchaient trop près,

à cacher mes failles derrière une colère froide.

C’est pour ça que je repousse Azar, ses promesses, ses regards.

Parce que j’ai peur de brûler encore.

Peur de m’abandonner, et de tout perdre.

Je ferme les yeux.

Je sens la douleur de ces années, mais aussi la rage qui m’a sauvée.

La rage de vivre, de ne pas me laisser écraser.

Je me relève, dans la pénombre de ma petite chambre,

je sais que ce passé ne me définit pas.

Mais il explique le mur que j’ai dressé.

Un mur qu’Azar commence à ébranler, malgré moi.

Et tandis que la nuit avance, je me demande si je pourrai un jour lui laisser voir ce que je cache vraiment.

Azar

Trois ans plus tôt.

Barcelone. Nuit noire. Chambre d’hôtel trop grande. Trop vide. Trop silencieuse.

Je viens de marquer un doublé. On a gagné 4–0.

Demain, les journaux titreront "Khaled, machine de guerre", "l’arme fatale", "l’idole du peuple".

Mais ce soir, je fixe le plafond et je me sens… creux.

Il y a cette bouteille de whisky sur la table.

Ce corps nu dans mon lit, que je ne regarde même pas.

Elle dort, ou fait semblant. Je m’en fous.

C’est toujours comme ça, après les matchs.

On me célèbre. On me déshabille. On me glorifie.

Et dès que les lumières s’éteignent, il ne reste plus rien.

J’ai 25 ans et je suis seul.

Pas seul physiquement , j’ai des agents, des managers, des fans, des femmes, des amis de fête.

Mais seul dans le genre que personne ne voit.

Je n’ai pas de vraie maison.

Mon portable est un agenda vivant.

On m’appelle "Azar", mais même ce prénom-là, parfois, je ne le reconnais plus.

Je me souviens d’un jour, j’avais neuf ans.

Je jouais pieds nus dans un terrain vague à Marseille.

Mon père criait depuis la fenêtre : "Azar, rentre, le dîner est prêt !"

J’avais levé la tête, transpirant, les mains pleines de poussière, le sourire aux lèvres.

J’étais heureux. Complet. Vivant.

Ce gamin-là, je ne sais pas où il est passé.

Le monde du foot t’avale, te façonne.

On te dit comment parler. Comment marcher.

À qui sourire. À qui ne jamais répondre.

À la fin, tu deviens une marque.

Mais une marque, ce n’est pas un cœur.

Je me lève et vais jusqu’au balcon.

Le port de Barcelone s’étale sous moi, paisible, presque irréel.

Je pourrais tout acheter là tout de suite. Une villa, un yacht, une île.

Mais je ne peux pas acheter un regard vrai.

Je me souviens d’un journaliste qui m’a demandé un jour ce qui me manquait le plus dans ma vie.

J’ai répondu "la solitude".

Il a ri.

Il croyait que je plaisantais.

Je ne plaisantais pas.

Je ne veux pas de solitude imposée.

Je veux celle qu’on partage.

Je veux un silence à deux.

Je veux qu’on me regarde comme un homme. Pas comme un trophée.

Et puis, je suis revenu à Marseille.

Et j’ai croisé son regard, à elle.

Cette fille au badge usé.

Cette fille qui n’a pas souri.

Qui n’a pas cherché à plaire.

Qui m’a ignoré comme si j’étais personne.

Et c’est exactement pour ça que je n’arrive plus à l’oublier.

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