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L’éveil des cendres

작가: Thienly60
last update 최신 업데이트: 2025-11-11 07:56:05

L’escalier lui sembla plus long que dans ses souvenirs.

Chaque marche avait son son propre, son caractère : un grincement léger, un heurt amorti, une poussière qui s’élève et retombe.

La rampe était tiède sous la paume.

Ly descendit lentement, comme si chaque pas confirmait l’impossible : elle respirait de nouveau.

Le hall exhalait une odeur de cire et de courrier humide.

Quand elle poussa la porte, l’air de mai lui gifla doucement le visage.

Et il était là.

Adossé à une voiture claire, costume presque trop net pour le matin, Aurion Star la regardait venir comme on regarde un rendez-vous attendu depuis des siècles. Il ne sourit pas tout de suite ; son regard fit d’abord le tour d’elle, comme s’il vérifiait que le monde l’avait bien rendue entière.

— Tu trembles, dit-il.

— Parce que tout est trop réel.

— C’est réel jusqu’au moment où tu le changes.

Elle hocha la tête.

Cette phrase s’enfonça dans sa poitrine comme une clé.

— Tu es prête ?

— Oui. Pour recommencer. Et pour finir.

Un battement d’air entre eux, à peine.

Il lui ouvrit la portière. Elle monta.

La ville défilait derrière la vitre, plus précise, plus saturée : les enseignes encore éteintes, les trottoirs lavés de frais, quelques pigeons qui prenaient la rue pour une possession. Elle reconnut un kiosque, une affiche, la boulangerie où elle achetait un croissant quand elle voulait se récompenser. Ce matin, rien ne ressemblait à une récompense. Tout ressemblait à une preuve.

— Un prix à payer ? demanda-t-elle sans le regarder.

— Toujours, répondit Aurion. Mais on ne le paie pas d’un coup. On l’apprend.

— Et toi ? Tu l’as payé ?

— J’apprends encore.

Elle se tourna vers lui. Son profil coupait la lumière. Impossible de lire clairement en lui — et la part d’elle qui voulait des réponses se taisait, curieusement apaisée. Peut-être parce que, pour une fois, elle n’était plus seule à porter ce qu’elle savait.

La voiture se rangea devant MDLSC.

Même façade de verre, même logo poli, même tourniquet un peu trop lourd.

Ly sentit le nœud revenu — pas la peur, la lucidité.

Aurion contourna la voiture, lui tendit la main. Elle la prit.

— N’oublie pas, dit-il bas. Nous sommes fiancés. Tout le monde le sait.

— Ça va faire du bruit.

— C’est une musique utile.

Elle eut un sourire bref.

— Et Rita ?

— Rita jouera son rôle. Toi, le tien. Ne lui enlève pas ses répliques trop tôt : laisse-la se croire brillante.

Ils franchirent le hall.

Le marbre réfléchissait des silhouettes rapides, les réceptionnistes en tailleur alignaient des sourires identiques.

Un instant, tout chavira : 2015 superposé à tout ce qui avait suivi.

Ly inspira. L’odeur du papier neuf lui remonta au cerveau avec une violence douce.

— Ly !

La voix fendit l’air.

Ly se retourna sans se presser.

Rita avançait, badge au cou, blazer beige, talons assurés. Son sourire, lui, ne tremblait pas — mais ses yeux, oui, d’une lueur qu’on n’aurait pas vue sans savoir. Ly la regarda s’approcher comme on regarde une mer qu’on connaît enfin : belle, vaste, et capable de noyer.

— Tu es là enfin ! On va être en retard, viens !

Rita lui effleura l’avant-bras, geste familier qui avait autrefois rassuré Ly.

Aujourd’hui, la caresse eut la température d’une lame.

— Tu avais peur que je me perde ? fit Ly doucement.

— Je m’inquiète pour toi, voyons, répondit Rita avec un rire bref.

Aurion s’était arrêté à quelques pas, hors du cercle direct des deux femmes. Il ne s’imposa pas. Son regard accrocha celui de Ly, et sans un mot, elle sut ce qu’il disait : Regarde. N’agis pas encore. Souviens-toi.

— On se voit à midi ? enchaîna Rita en redressant une mèche de cheveux.

— Oui, dit Ly. On déjeune ensemble. Comme… avant.

Rita sembla satisfaite, presque soulagée.

Elles prirent l’ascenseur.

Le couloir du service graphisme paraissait plus étroit que dans sa mémoire. Les murs couverts d’affiches leur renvoyèrent des promesses de créativité et d’excellence. Ly avait longtemps cru à cette liturgie. Elle effleura du bout des doigts une affiche qu’elle avait maquettée à l’époque — l’ombre de sa main la précéda sur le papier. L’ombre de ton nom, pensa-t-elle sans savoir pourquoi son titre s’invitait ici. Elle reposa la main.

La réunion d’intégration laissa défiler des mots comme des outils : objectifs, workflows, validations, délais. Ly écrivait sans écouter, ou plutôt : elle notait autre chose. La respiration de Rita quand un nom de directeur était prononcé. La façon dont elle se penchait pour “aider” sa voisine à brancher son chargeur en posant ses doigts exactement là où l’œil détourne. Les petites bulles de vanité qui montaient autour d’elle comme un parfum. Tout un langage qu’elle n’avait pas su lire.

— Tu stresses ? chuchota Rita, penchée.

— Non, répondit Ly.

— Tant mieux. On va faire un duo d’enfer. Comme toujours.

Ce “comme toujours” résonna autrement.

Ly acquiesça. Elle nota : Rita aime sceller les choses par la formule. Les contrats verbaux coûtent moins cher — aux autres.

À la fin, Rita la retint.

— Tu as reçu le mail de Flore sur la présentation ?

— Oui, dit Ly sans ciller.

— Parfait. (Sourire) La dernière fois, je sais pas pourquoi, le mail t’était pas arrivé…

— Des coïncidences, souffla Ly.

— Voilà, des coïncidences.

Rita s’éloigna, ravie de les avoir baptisées ainsi.

Ly ouvrit son ordinateur. Inbox — 24. Elle déroula, méthodique.

Le fameux mail de Flore était bien là : heure d’envoi 08:12, transfert “pour info” à Rita deux minutes plus tard, disparition de la pièce jointe dans la chaîne suivante.

Une chaîne où, autrefois, Ly n’avait pas vu la main qui avait tiré le fil.

Elle fixa l’écran, immobile.

Ses doigts ne tremblaient plus.

À midi, Aurion apparut dans l’encadrement de la porte comme une anomalie lumineuse au milieu des tailleurs gris. Les conversations se froissèrent. Quelques têtes se levèrent. Fiancé flotta, invisible, mais devinable dans les sourires, dans les chuchotements, dans les téléphones qu’on saisit sans écrire.

— On y va ? dit-il.

— On y va, confirma Ly. Rita vient avec nous.

— Ah… euh… si ça ne vous dérange pas, bien sûr, minauda Rita en arrivant juste à temps.

— Plus on est de fous, sourit Aurion. (Il ajouta, très bas, pour Ly :) La musique utile.

Le restaurant d’entreprise bourdonnait.

Ils prirent une table un peu à l’écart. Rita parla la première — elle parlait toujours la première.

— On m’a confié un mini-projet ce matin, rien d’énorme, mais je sens que ça peut devenir gros si c’est bien joué.

— C’est toujours mieux quand c’est bien joué, dit Aurion placidement.

Rita rit, trop fort, puis continua. Elle aligna leurs rituels d’amitié : “tu te souviens quand”, “j’ai pensé à toi”, “je suis fière de toi”. Ly buvait son eau lentement, mesurant la cadence des compliments. Entre deux phrases, Rita retenait son souffle. Aurion l’avait dit : les menteurs oublient de respirer entre deux compliments.

— Tu as toujours de la chance, Ly, glissa Rita, faussement candide. Tu tombes toujours sur les bonnes personnes.

Ly eut un sourire qui ne monta pas jusqu’aux yeux.

— Ce n’est pas de la chance. C’est un tri.

Aurion posa sa fourchette.

— La chance n’existe pas. Il y a ceux qui travaillent, et ceux qui attendent que les miettes tombent, dit-il à voix égale.

Rita parut chercher la blague. Elle ne la trouva pas.

Elle se tortilla sur sa chaise, puis regarda l’heure avec un empressement trop vite fabriqué.

— Je… je dois envoyer un rapport. On se retrouve à l’étage ?

— Bien sûr, dit Ly, douce.

Rita partit.

Ly resta.

Aurion aussi.

— Tu veux savoir ce qu’elle prépare ? demanda-t-il sans la regarder.

— Non, répondit Ly. Je veux comprendre ce qu’elle croit préparer.

Ils se turent un moment. Le bruit des couverts, des glaces à la vanille, des cafés qu’on tire.

Ly pencha la tête, comme pour mieux entendre une musique derrière la musique.

— J’ai besoin d’un premier geste, dit-elle enfin. Minuscule. Mais assez précis pour me rappeler qui je suis.

— Alors commence par ce que tu sais déjà. Les mails. Les horaires. Les oublis qui n’en étaient pas. Rends-les visibles sans pointer du doigt. Sème le doute, pas le scandale.

— Tu approuves ?

— Je constate.

L’après-midi, Ly travailla avec une attention chirurgicale.

Elle ne cherchait pas des preuves : elle les voyait.

Une pièce jointe manquante ici, un dossier “déplacé par erreur” là, une réunion dont l’invitation arrivait à 9h04 pour 9h00.

Rien de spectaculaire.

Tout de méthodiquement déshonorant.

Rita entra sans frapper, s’assit sur le bord du bureau, amie parfaite.

— Tu sais, je suis heureuse qu’on soit reparties sur de bonnes bases, toi et moi. Je… je t’admire. Vraiment.

Ly leva les yeux.

Elle eut le temps, très distinctement, de se souvenir d’un autre jour de pluie où elles riaient sous un parapluie trop petit.

Elle avait cru à ce rire-là. Elle y avait cru longtemps.

— Je n’ai pas changé, dit Ly.

— Si, un peu. Tu es plus… je ne sais pas… plus sûre de toi.

Ly inclina la tête, presque attendrie par la justesse involontaire de cette phrase.

— Peut-être que je me souviens mieux, répondit-elle.

Rita eut un minuscule battement de cils.

Elle repartit.

Ly resta seule.

Elle relut le fil “Flore — Présentation”. Puis, sans précipitation, prépara un message.

Objet : Réception pièces jointes — clarification

Bonjour Flore,

J’ai bien reçu ton mail de 08:12 ce matin.

En revanche, la pièce jointe “Brief_v1” a disparu dans le transfert suivant (08:14).

Je me permets de te la redemander pour éviter tout retard.

Merci !

Ly

Elle relut trois fois.

Aucun nom autre que Flore.

Aucune accusation.

Juste la lumière allumée pile au bon endroit.

Elle cliqua sur Envoyer.

Une seconde, rien.

Puis la notification : Flore — Réponse (immédiate).

Oh mince ! Je vois. J’avais transféré à Rita “pour info” et relu derrière, la PJ a sauté… Je renvoie tout de suite, merci Ly d’avoir vu ça !

Ly sentit quelque chose se détendre dans sa nuque.

Pas de triomphe. Pas d’euphorie.

Juste un alignement.

Elle n’avait pas crié.

Elle n’avait pas accusé.

Elle avait montré.

Au bout de l’open space, Rita leva la tête vers elle, alertée par le ping de Flore qu’elle venait visiblement de recevoir aussi. Elles échangèrent un regard. Rita eut ce micro-sourire qui cherche sa place et ne la trouve pas.

Un pas.

Un pas minuscule.

Mais le premier dans la bonne direction.

Le soir, la terrasse du bâtiment avalait la lumière en silence.

La ville luisait comme une peau lavée à grande eau.

Aurion l’attendait, mains glissées dans les poches.

— Alors ?

— J’ai bougé un grain de sable, dit Ly. Et j’ai vu le poids se déplacer.

— Bien.

— Ce n’est pas grand-chose.

— C’est la première phrase. On n’écrit pas un livre avec un cri — on commence par un souffle.

Il s’approcha juste assez pour remettre en place une mèche échappée.

— Tu doutes ? demanda-t-il.

— Non, dit-elle. Je me cale.

Ils restèrent un moment à regarder la ville dès qu’elle allume, une fenêtre après l’autre.

Ly pensa à demain.

À la façon dont elle choisirait les mots, les regards, les silences.

À la lenteur volontaire de sa vengeance.

À la douceur qu’elle ne sacrifierait pas — éclairer sans brûler, avait dit Aurion. Peut-être. Plus tard.

— Quelle est la différence entre elle et moi ? demanda-t-elle, cette fois pour de vrai.

— Elle imite la lumière pour qu’on la regarde. Toi, tu vois dans le noir.

Ly sourit.

Le vent, tiède, glissa sur sa peau.

Dans la vitre, son reflet et, derrière, l’ombre très fine d’une aile qui n’appartenait à personne d’autre qu’à elle.

— Très bien, murmura-t-elle. Continuons.

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